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Raging Bale

Par Maxime Brigand
5 minutes
Raging Bale

Auteur d’une passe décisive pour Karim Benzema et d’une prestation XXL samedi, à Vigo, Gareth Bale a vu, dans la foulée de la rencontre, Zinédine Zidane démonter pour de bon le cirque qui a entouré son cas tout l’été. Le Gallois vient de remporter une nouvelle bataille.

À une époque où un romantique est soit un génie, soit un ringard, Gareth Bale a réussi l’exploit d’être les deux à la fois. Dépassé, le Gallois l’a souvent été ces derniers mois après avoir longtemps fait tourner la tête de la majorité des types de son milieu – celle de Zinédine Zidane notamment, le Français ayant joué un rôle majeur dans l’arrivée de Bale au Real en 2013 et n’hésitant pas à lâcher dans une interview donnée à l’époque au Guardian ceci : « Derrière Ronaldo et Messi, c’est le footballeur qui m’impressionne le plus. » Adulé, l’ailier chevaleresque l’a également été, avant d’être volontairement oublié par ses soutiens d’hier, lassés de devoir se contenter d’éclairs éparpillés. Gareth Bale, c’est la belle histoire d’amour, celle qui brise un cœur, qu’on n’arrive pas à canaliser et dont il est impossible de se détacher. Une histoire qui a une nouvelle fois rebondi samedi, sous le soleil de Vigo, où le joueur du Real Madrid est revenu agiter les souvenirs et faire pendre les langues. Celle du pauvre David Costas, d’abord, transformé en partenaire de danse au quart d’heure de jeu, moment où Bale a fait sauter le verrou de la rencontre et glissé l’ouverture du score sur le pied droit de Karim Benzema. Celles des fidèles de l’Abanca-Balaídos, ensuite, venus assister à leur première rencontre de Liga de la saison à domicile et qui n’ont pas trop vu exister leur Celta, dompté autoritairement par un Real qu’on disait pourtant malade, ce qui confirme définitivement que la vérité des matchs de préparation n’existe pas. Celle de Zidane himself, enfin, qui avait annoncé vendredi face à la presse finalement « compter » sur un joueur qu’il ne pouvait plus voir en peinture il y a encore quelques semaines et qui a profité du week-end pour siffler la fin de la foire : « Gareth va rester. » Sacré virage.

Le talent invendable

Pour la première fois depuis douze ans, le Real comptera plus de points que le Barça au soir d’une première journée de Liga. Et, pour la énième fois en six ans de vie à Madrid, Gareth Bale est de retour, avec une copie si belle qu’on aurait presque des envies de Patrick Sébastien : « Pourvu que ça dure, la belle figure… » On pourrait donc effacer à l’aide de soixante-quinze minutes orgueilleuses un tableau estival multi-taché ? Trop simple, mais ce Celta de Vigo-Real Madrid marque une étape dans la relation entre Zidane et Bale : samedi, le Gallois a répondu par le geste – comme à Kiev lors de la finale de C1 2018 – aux paroles de l’entraîneur français, dont la communication de l’été a été assez désastreuse. Parce que c’est Zidane lui-même qui a relancé publiquement la guerre en avouant tout haut il y a quelques semaines vouloir « pour le bien de tous » le départ rapide d’un joueur qu’il estimait « indispensable » au début de son premier mandat. Problème, aujourd’hui, Gareth Bale est le symbole moderne du talent surpayé – Florentino Pérez le voyait comme le successeur de Cristiano Ronaldo dans le rôle du porte-drapeau – par un super-club, ce qui veut implicitement dire que seuls les super-clubs peuvent ensuite le racheter. Cet été, si Zidane voulait se séparer de Bale, personne ne pouvait se l’offrir, si ce n’est un club chinois.

Le joueur différent

Gareth Bale, lui, avait autre chose en tête : prouver, encore, qu’il mérite un minimum de respect, ce que son agent a formulé en qualifiant l’entraîneur français du Real de « honte » récemment, tout en mettant en avant ce qu’a apporté le Gallois au club espagnol ces dernières années. Et l’histoire, justement, va dans le sens de l’ancien ailier de Tottenham, pour deux raisons : Bale a offert au Real une Ligue des champions quasiment tout seul en changeant le visage de la finale 2018, a également été décisif au même stade de la compétition quatre ans plus tôt et a toujours su revenir au moment où son équipe avait besoin de lui ; et, surtout, Bale n’a jamais été utilisé durablement à son véritable poste en Espagne. Ce qui est d’ailleurs étrange, car le Real – et Zidane – était tombé sous le charme d’un ailier gauche, a fait péter sa tirelire pour un ailier gauche et n’a jamais longtemps utilisé cet ailier gauche au poste d’ailier gauche, même quand Cristiano Ronaldo est parti à la Juventus. Pour briller, même à droite, Gareth Bale a besoin de place – ce qui lui offrait le 4-3-3 de samedi, où Benzema a justement brillé dans la création d’espaces – et n’en a pas toujours eu tactiquement. Avec l’arrivée d’Hazard, le Gallois sait qu’il va de nouveau être utilisé à un poste par défaut, mais, si son corps le laisse tranquille – dix-sept blessures en six saisons tout de même -, il devrait de nouveau rendre de précieux services au Real, surtout s’il offre le même rendement défensif que samedi. Sa réponse du week-end est celle d’un orgueilleux, assez brillant, à qui on reproche de trop jouer au golf (ce qui n’est pas du tout contre-indiqué lorsqu’on est sportif de haut niveau), mais qui est simplement rentré dans le moule construit de toujours par le Real : le joueur considéré comme une carte brillante à collectionner, puis échanger. Sauf que si son corps ne le condamne pas complètement au mutisme et qu’un schéma lui offre des espaces, Bale prouve toujours qu’il sait aussi être différent des autres.

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