- C1
- J3
- Barcelone-Inter (2-0)
Rafinha, Monsieur Bricolage
Intermittent du spectacle au Barça, où il colmate avec talent les failles du navire blaugrana dès qu'on fait appel à lui, le Brésilien a saisi sa chance ce mercredi soir, en plantant le pion qui a lancé le succès des Catalans face à l'Inter. L'Inter, où il se serait bien vu rester, alors qu'il avait été prêté au club lombard la saison dernière. L'amour vache a encore frappé.
Qui est donc Rafael Alcântara do Nascimento, dit Rafinha ? Plus précisément, quelle fonction épouse-t-il au sein de cette équipe du Barça, depuis qu’il s’est fait une place dans l’équipe première du club catalan en 2014 ? Les mauvaises langues diront qu’il bouche simplement les trous, en attestent ses 49 petites apparitions en Liga sous le maillot blaugrana depuis son arrivée au club. Les autres diront qu’il colmate les failles comme personne et répond souvent présent quand on lui laisse le temps de le faire. Et ce sont plutôt ces derniers qui étaient dans le vrai ce mercredi soir. Aligné pour compenser l’absence de Lionel Messi, le Brésilien a à peu près tout bien fait face à l’Inter, notamment en ouvrant le score après un une-deux limpide avec Suárez.
Fragile idylle
Ironie du sort, c’est à l’Inter, justement, que Rafinha aurait bien aimé s’éterniser cet été. Notamment parce qu’il avait pu y obtenir tout ce que le Barça rechignait et rechigne toujours à lui accorder : autre chose qu’un second rôle. Prêté avec option d’achat aux Nerazzurri lors du mercato d’hiver 2018, le Brésilien s’était adapté à une vitesse folle à l’Italie, avait vite assimilé le 4-2-3-1 de Luciano Spalletti dont il était devenu le meneur de jeu attitré, sans pour autant oublier de se retrousser les manches à l’heure de faire les efforts défensifs. Avec 17 matchs de Serie A en une demi-saison, Rafinha délivrait ainsi une copie prometteuse en Italie. Problème : son option d’achat, fixée à 35 millions d’euros, est jugée trop copieuse par la direction interista. L’idylle tourne court, au regret de Spalletti et encore plus du principal intéressé, obligé de repiquer vers Barcelone : « J’espérais que l’Inter me garderait, je savais qu’ils étaient très contents de mes prestations, mais ça n’a pas pu se faire… Mais là-bas, j’ai regagné énormément de confiance, je me suis à nouveau senti comme un footballeur… Pour moi, ça a été une expérience incroyable. »
Joker de luxe
En attendant, de retour en Catalogne, le joueur de 25 ans se retrouve une fois de plus le fessier sur le banc, alors qu’Ousmane Dembélé, un de ses concurrents sur l’aile, réalise un début de saison fracassant. Mais ça, c’était avant que Lionel Messi ne se pète le bras et qu’Ernesto Valverde ne se rende compte que l’ancien Rennais manque encore un chouia de maturité pour larguer ses tripes sur le pré : « Il doit travailler tous les jours sur le terrain, je ne vois pas autre chose… et en match bien sûr ! » déroulait le coach catalan avant le choc face à l’Inter. C’est donc Rafinha, qui a probablement à la fois moins de talent, mais plus de gnaque que le Français, qui a été choisi pour suppléer à l’absence de Messi face aux Interisti. Avec le succès qu’on connaît. De là à postuler plus régulièrement dans le onze type ? Rien n’est moins sûr. Ce que sait Valverde, en revanche, c’est que si l’effectif du FC Barcelone a encore des trous d’air, il a dans ses rangs un type qui a les épaules pour les colmater sans flancher. Un bricoleur pas comme les autres, qui a pour nom Rafael Alcântara do Nascimento, dit Rafinha.
Le Barça et le Real reculent sur l’interdiction du port de maillots adversesPar Adrien Candau