Rafael – Fabio, réunion de famille

Oui, Rafael Da Silva et Fabio Da Silva sont de vrais jumeaux. Des vrais de vrais. Difficile de savoir qui est qui. « En fait, j’ai quelques marques autour des yeux : c’est le secret pour nous différencier » , avançait Rafael, lors de son arrivée à Manchester United en 2008. Et force est de constater qu’en cinq ans, l’Angleterre n’arrive toujours pas à les reconnaître. D’autant que les petits malins prennent toujours rendez-vous chez le coiffeur en même temps. Systématiquement. Récemment, les tabloïds anglais se sont même fendus d’une petite polémique en bois. Lors de Fulham – Manchester United, Rafael a eu la bonne idée de jouer avec des godasses sur lesquelles le nom de son frère était brodé. Et comme QPR – club où Fabio est prêté par MU cette saison – avait joué la veille, certains ont pensé que Fabio avait remplacé son frangin dans le XI des Red Devils pour ce match. Oui, c’est con mais excusez-les, ils sont anglais.

Le meilleur latéral d’Angleterre

Cet après-midi, et sauf si l’un des deux frangins a le don d’ubiquité, Fabio et Rafael seront présents sur la même pelouse. Mais pas avec le même maillot. Rafael sera titulaire sur le côté droit de la défense de Sir Alex Ferguson. Fabio, lui, pourrait être aligné dans le couloir gauche des Hoops. Ils pourraient même passer leur match à se défier, gonfle au pied. Une expérience nouvelle pour les deux frangins. Hasard ou pas, les deux Brésiliens réalisent leur meilleure saison en pro depuis cette séparation. Pour le Mancunien, la transformation est même saisissante. A mi-saison, le mec a déjà explosé son record de rencontres disputées en championnat (21 matches et 2 buts). En étant malhonnête, on pourrait avancer que le Brésilien est le meilleur latéral droit d’Angleterre. Pourtant, ceux qui ont regardé le match contre le Real Madrid ont dû être étonnés de le voir à ce point à la rue face à l’armada madrilène. Sir Alex Ferguson, lui, y a pourtant vu un signe de maturité : « Sa première mi-temps a été catastrophique. Il était trop impatient. Il voulait gagner ses duels trop vite, il plongeait dans les pieds des Madrilènes. Mais en seconde période, il s’est calmé et tout s’est arrangé. Cela illustre ses progrès cette saison. Il a énormément mûri. Cela s’est vu au retour des vestiaires. Il a freiné ses ardeurs et ça s’est très bien passé » . Il y a peu, c’est le genre de match qui se terminait avec un rouge (Jurisprudence Rafael Vs Bayern Munich en 2010). Plus maintenant.

C’est finalement assez drôle, cette séparation. Les deux ont pris leur envol. Même Fabio, pourtant très assujetti aux blessures, semble être un minimum épargné par la poisse. Et quand il est en forme, le latéral est une véritable boule de nerfs. On l’a vu contre Chelsea où le droitier (comme son frère même s’il évolue à gauche) a livré un match de bonhomme. Très nerveux sur le pressing, Fabio a forcé son adversaire direct à jouer constamment dos au but. Une sacrée performance. Loin des yeux, les deux frangins n’ont pas sombré, eux qui sont arrivés ensemble à United à 18 piges, en provenance de Fluminense (l’histoire veut que MU ait pris le couple alors que seul Fabio intéressait les Red Devils). Vivre l’un sans l’autre. Une première.

« C’est dur car il me manque »

« Ce n’est pas étrange mais c’est différent sans lui, détaille Rafael sur MUTV. Nous sommes proches et j’ai toujours été avec lui mais c’est important pour nous, cela nous permet d’être plus matures. Avant, j’avais l’habitude de toujours me reposer sur lui quand j’avais besoin de quelque chose, aujourd’hui, j’essaie de me débrouiller tout seul. C’est dur car il me manque mais c’est important d’apprendre tout seul. On s’appelle tout le temps pour décortiquer nos matches » . Et chacun a un objectif en tête. Pour Rafael, c’est le Brésil et 2014 (il compte 2 sélections). Avec United, il est assuré d’être titulaire pour dix piges dans le couloir droit. Un Gary Neville en meilleur. Et en beau. C’est en tout cas l’avis de Sir Alex Ferguson. Pour Fabio, la donne est différente. Barré par Evra, il a dû se résoudre à partir pour jouer. Et même si le Français réalise sa meilleure saison sous le maillot de United, les dirigeants savent très bien que la relève est prête. Au chaud. Pas besoin de prendre Leighton Banes, Fabio est déjà là. En tout cas, le match du jour permettra de répondre à une question que tout le monde se pose : qui est le meilleur des deux ? Parce que cette fois, on ne pourra pas les confondre.