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Radamel Falcao, le feu des Dragons

Par Paul Piquard
Radamel Falcao, le feu des Dragons

Paumé sur le terrain, ou sur le banc, depuis sa rupture des ligaments croisés, Radamel Falcao revient à Porto pour la première fois depuis son départ. L'occasion pour lui de reprendre son règne, et l'écriture de sa légende. Voilà pourquoi.

Il y a quelques semaines, lorsque les supporters de l’OL et de l’équipe de France ont appris la nature de la blessure de Nabil Fekir, deux camps se sont rapidement formés : les optimistes d’une part, qui ont rapidement avancé des exemples de joueurs ayant rebondi brillamment après une telle blessure, et misé sur la jeunesse du jeune Fekir pour se rassurer, et puis les autres. Ceux qui, presque gênés, n’arrivent pas à s’ôter de la tête l’un des pires exemples récents d’une blessure qui peut définitivement changer la trajectoire d’un joueur. Cet exemple, c’est évidemment Radamel Falcao. Avec lui, difficile de se sortir de la tête l’idée que l’histoire, à un moment donné, s’est enrayée, et a fini par balbutier. En effet, impossible, à l’aube de l’année 2014, de se dire qu’El Tigre finira, moins de deux ans plus tard, à cirer le banc de Chelsea en tant que troisième choix au poste d’attaquant, derrière un Loïc Rémy qui ne livre alors que sa première saison pleine en Angleterre, sous les couleurs de Newcastle, après une demi-saison en prêt à QPR. Ainsi, alors que l’Europe entière s’extasie actuellement devant les exploits de Lewandowski, Agüero, Benzema, Suárez ou Cavani, on ne peut s’empêcher de penser qu’un nom manque à l’appel. Si les prouesses de ces cinq-là sont exceptionnelles, on sait, au fond de nous, que Falcao était capable de les réaliser aussi, même, parfois, de faire encore mieux. Bien sûr, El Tigre n’est pas le premier astre à s’éteindre brusquement, et malheureusement pas le dernier. Dans l’histoire très récente du football, les cas Torres où Kaká ont été synonymes de crève-cœur également pour tous les amoureux du ballon rond.

Porto, le premier jardin

En un peu plus d’un an et demi, Radamel a tout perdu, ou presque. Sa confiance sur le terrain, sa finition chirurgicale, sa frappe surpuissante, son jeu de tête ahurissant, ses ciseaux acrobatiques venus de nulle part, et surtout, sa place d’idole nationale, logiquement convoitée par le phénomène James, et son aura devenue planétaire. Mais voilà, s’il y a une chose que l’on ne peut pas retirer à Falcao, ce sont les pages de son histoire qu’il a déjà écrites, noir sur blanc. Or, cette histoire, les supporters du FC Porto la connaissent, et sur le bout des doigts. 72 buts et 18 passes décisives en 87 apparitions vous placent un homme dans le cœur d’un supporter. Surtout lorsque celui-ci contribue grandement à vous offrir un sacre de champion, une coupe nationale, et évidemment, une coupe européenne. Ce n’est pas un simple passage que Falcao a effectué dans le Nord du Portugal, il y a posé les premières pierres de son règne annoncé, puis avorté abruptement. Mais voilà, un tigre ne baisse jamais les bras, ou les pattes, plutôt. Tapi dans l’ombre, il guette la moindre défaillance de ses proies, pour attaquer. Sa première proie, Diego Costa, a défailli seule, victime de ses propres mind-games face à Gabriel Paulista. Bien sûr, la suspension de l’international espagnol n’est pas appliquée en Coupe d’Europe, mais Radamel le sent, c’est l’occasion pour son coach de tester une alternative. Surtout qu’en une heure face à Newcastle, Loïc Rémy a livré une prestation des plus insipides. C’est écrit, sa chance, il doit la saisir dans son ancien jardin, l’Estádio do Dragão, qu’il n’a pas visité depuis 2011. Spirituel jusqu’au bout des ongles, Falcao se couche de bonne heure dans la nuit de lundi à mardi, après avoir récité ses quinze prières quotidiennes.

Piola, Sheva et Berlusconi : trois hommes pour affamer un Tigre

Mais alors qu’il tombe dans un sommeil profond, il a une apparition : l’homme qui lui fait face a les cheveux soigneusement plaqués en arrière, un regard noir, perçant et un nez fin : « Bonsoir Radamel, je suis Silvio Piola. Demain, c’est mon anniversaire. Ce sera également ta date de renaissance. Tu marqueras, et ta vie sur les terrains sera longue et heureuse. L’histoire te donnera raison. » Après un réveil en sursaut, El Tigre prend sa température, constate qu’il n’a pas de fièvre et se rendort. Là, un deuxième homme fait irruption dans son sommeil. Les traits sont durs, la peau est plus blanche, et l’accent prononcé : « Bonsoir Radamel, je suis Andrei Shevchenko. Demain, c’est mon anniversaire. Chelsea est une erreur, j’en ai fait l’expérience. Pour marquer, il faut se sentir aimé. L’histoire te donnera raison. » Paniqué, le Colombien se réveille en sursaut, boit un verre d’eau. Puis se rendort. Là, un troisième homme, vieux et visiblement botoxé l’interpelle à nouveau dans ses rêves : « Bonsoir Radamel, je suis Silvio Berlusconi. Demain, c’est mon anniversaire. Nos destins seront liés. L’histoire nous donnera raison. »

Falcao – Milan : mariage de revanchards

Pourtant, le lendemain, Falcao est sur le banc des remplaçants au coup d’envoi. Mais à l’heure de jeu, voyant son équipe menée et Diego Costa à deux doigts de se faire expulser, Mourinho appelle son numéro 9 et le fait entrer en jeu. Ovation. Puis démonstration. Possédés par les esprits de Piola et de Shevagoal, Falcao est en feu. Premier ballon aux abords de la surface, frappe sèche du droit, lucarne. Un centre venu de la droite ? Ciseau retourné, lucarne. Tout ce que ses pieds touchent se transforme en or. Après un quintuplé en huit minutes, qui provoquera plus tard la dépression grave de Lewandowski, le stade se lève comme un seul homme : El Tigre est de retour. Après une année de folie, ponctuée par 34 buts, dont le but du sacre en Premier League à la dernière journée, Falcao retourne à Monaco. Mais alors que Chelsea est prêt à activer la clause de libération, le joueur refuse. Ce sera le Milan AC ou rien. À 30 ans, Radamel débarque en héros chez les Rossoneri, prend évidemment le numéro 7 et se met à aligner les caramels aussi bien en Serie A qu’en Ligue des champions, une compétition pour laquelle il a toujours été moqué. Grâce à ses buts, Falcao replace le Milan sur la carte de l’Europe et, après plusieurs campagnes héroïques, bien que perdantes, il offre au Milan sa huitième coupe aux grandes oreilles d’un doublé face au Real Madrid, à 37 ans. Allongé sur la pelouse, le sourire aux lèvres, le Colombien voit Berlusconi et Shevchenko s’approcher de lui pour lui tendre un T-shirt rouge et noir. Écrite en doré sur le torse, l’inscription : « Les légendes ne meurent jamais. » Là-haut, quelque part entre les étoiles brillantes, Silvio Piola ne peut qu’acquiescer d’un petit sourire.

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