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Radagio Falcagüero, l’homme du match

Par Florian Cadu
4 minutes
Radagio Falcagüero, l’homme du match

Un doublé chacun, un penalty raté pour l’un et un penalty oublié pour l’autre : au-delà du résultat final, les deux attaquants ont connu un match similaire. Normal : il s’agit de deux joueurs énormes qui avaient une revanche à prendre.

Il est des matchs qui n’existent que pour l’offensive. Qui sont parasités par des horreurs défensives que personne ne voit, les yeux étant braqués sur les nombreuses histoires que vivent les attaquants 90 minutes durant. En tout état de cause, ce Manchester City-Monaco fait partie de cette catégorie de rencontre, où le regard n’est tourné que vers le plaisir de voir des grands joueurs briller. Et tant pis si les adversaires qui en pâtissent seraient capables de se ridiculiser tout seul. Ce mardi soir, on a eu affaire à des arrière-gardes d’un niveau lamentable, mais qui ont, il faut le souligner, été poussées dans leur faiblesse par un attaquant aussi revanchard que talentueux. Son nom ? Radagio Falcagüero.

FalcaHaut

Alors bien sûr, les deux hommes n’ont pas connu la même satisfaction collective au terme de la partie. Mais à titre personnel, ils partagent beaucoup de choses. Commençons par Falcao, le héros malheureux de ce huitième de finale aller perdu par son équipe. Celui qui n’avait jamais vraiment brillé en Ligue des champions avant cette saison (quatre buts en phase de poules avec Porto en 2009-2010). Celui qu’on disait cramé après ses bides à Manchester United et Chelsea. Celui à qui l’Angleterre n’a jamais offert ni patience ni franche considération. Cet homme-là, guidé par une rage intérieure extrême, a montré en une soirée que la Premier League s’était trompée sur son compte. Comme d’habitude avec le Colombien, rien ne fut facile. D’abord auteur de l’égalisation monégasque d’une superbe tête, qui prouve encore une fois qu’il représente l’un des meilleurs buteurs du monde dans la surface, l’avant-centre a ensuite eu le malheur de tirer son penalty (qu’il avait lui-même provoqué) à la manière d’un enfant de douze ans.

Comme s’il gardait quelques appréhensions au fond de lui. Comme si un simple détail, les longues secondes mises par l’arbitre pour donner le coup de sifflet par exemple, pouvait le faire basculer du côté obscur. Et il a donc raté sa tentative. Un échec suivi de l’égalisation citizen. Ou comment passer de 1-3 à 2-2. Le trou noir, quoi. Mais c’est bien connu, Falcao n’abandonne jamais. Alors, il s’est appuyé sur son mental de fer pour revenir des ténèbres, et s’offrir un doublé sur un exploit personnel où il met à l’amende John Stones et réalise un lob parfaitement maîtrisé. De manière plus globale, Radamel n’a cessé de tenter (cinq frappes, personne ne fait mieux parmi tous les acteurs de la partie), de se rendre disponible (42 ballons touchés, soit le deuxième meilleur total des éléments offensifs de l’ASM) et a été précis (92 % de passes réussies, seul Bernardo Silva fait mieux à Monaco). Bref, le revenant a perdu sur le papier, mais il a remporté son pari individuel. C’est déjà ça.

Agüero, malgré Pep

Passons au véritable gagnant de la soirée maintenant. Le. Kun. Est. De. Retour. Mais était-il simplement porté disparu avant Monaco ? Oui, depuis la nouvelle année. Pour Pep Guardiola, en tout cas. Après quatre prestations qu’il a jugées décevantes (pourtant agrémentées de deux pions), l’entraîneur catalan s’est permis de lui indiquer le banc. La raison ? Gabriel Jesus. Ce dernier blessé, Guardiola n’a pas eu d’autres choix que d’aligner Agüero. Il n’avait pas la pleine confiance de son coach ? Certains laissaient entendre qu’il se faisait timide lors des grosses affiches ? Les mêmes ont commencé par se moquer de sa première mi-temps, durant laquelle il aurait pourtant pu (dû ?) obtenir un penalty après une intervention litigieuse de Danijel Subašić (action sur laquelle l’Argentin prend carrément un jaune pour simulation) ?

Bim, bam, boum. Le Sud-Américain s’arme de son moral d’acier et revient plus fort que jamais. Le résultat ? Un doublé qui fait énormément de bien à un City pas en forme au moment de ses deux goalségalisateurs. À l’heure de jeu, quand l’attaquant ne réfléchit pas et envoie le ballon dans le cadre, profitant d’une erreur de main de Subašić. Puis dix minutes plus tard, à la retombée d’un corner où il place une volée imparable. Deux gestes qu’on attend d’un attaquant de classe mondiale, l’efficacité et la réussite qui vont avec. Manchester peut alors dérouler, le Kun a fait son taf. Que Pep se le dise : il va devoir pousser fort pour éjecter Agüero. Et il devra aussi faire attention à Falcao au match retour. Parce que personne n’est capable d’éteindre définitivement des revanchards au talent indiscutable.

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