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Rabiot et le temps de l’attente
Si le PSG commence son année 2019 au Moustoir ce dimanche pour y affronter la GSI Pontivy, il le fera sans Adrien Rabiot. Un cas de figure que l’international français va devoir digérer jusqu’à la fin de la saison s’il ne quitte pas la capitale en janvier. Le prix à payer pour ne pas avoir accepté de prolonger à Paris.
Lorsqu’il a pris la plume pour écrire son poème au début du XIVe siècle, Dante Alighieri a tout mis en place pour que « chaque pêcheur occupe une place relative à son pêché » . Que le mis en cause soit systématiquement comparé à un semblable qui, lui, a pris le « bon » chemin et s’est mué en exemple. Pour Adrien Rabiot, c’est d’abord en refusant le statut de suppléant pour le Mondial 2018 que la route du bonheur s’est peu à peu éloignée. Avant que le refus de prolonger aux conditions du PSG, à l’inverse d’autres produits maison tels que Presnel Kimpembe ou Alphonse Areola, ne finisse d’envoyer le Duc dans l’ombre. Un place dans l’obscurité qui était à pourvoir depuis le départ d’Hatem Ben Arfa, récupéré de son plein gré par Rabiot, histoire de rester agrippé à son idéal de liberté.
Liberté pour les parias
Mi-décembre, après l’annonce par Antero Henrique de la non-prolongation officiellement formulée par le club au joueur, Véronique Rabiot ne s’était pas par ailleurs émue de la mise à l’écart « pour une durée indéterminée » de son fils. Loin de là : « Est-il préparé ? Forcément non, parce qu’on n’est jamais préparé à autant de violence. C’est très violent. Mais il est obligé de l’accepter. C’est la seule façon pour lui d’être libre » , expliquait-elle à RTL.
Un libre arbitre auquel Rabiot est attaché, aussi car il ne se voyait pas s’inscrire dans le très long terme au PSG. Un droit fondamental que sa représentante n’avait pas oublié de rappeler : « C’est normal de toute façon pour un footballeur professionnel, ça ne choque personne d’habitude de voir que les joueurs se déplacent, voyagent, tout le monde le fait, tous les joueurs changent de club, restent deux saisons là ou trois. Adrien, ça fait combien de saisons qu’il est au PSG ? Et on ne comprend pas qu’aujourd’hui il a envie d’une nouvelle aventure… C’est normal pour un footballeur professionnel de vouloir bouger et changer de club. Ça n’a rien d’étonnant. » Une manière aussi et surtout d’officialiser la fin de la bromance entre le joueur et son club formateur, qui misait beaucoup sur lui. Et tant pis pour les conteurs de belles histoires.
Un rendez-vous manqué
Si la séparation est aussi rude, c’est parce que Paris, Nasser Al-Khelaïfi en tête, imaginait tout sauf une fin aussi terne à propos de l’aventure parisienne d’Adrien Rabiot. Lui qui devait être le successeur de Thiago Motta en sentinelle, lui le futur grand capitaine du PSG, est aujourd’hui placardisé pour avoir dit non. Même Thomas Tuchel, qui croyait lui aussi dur comme fer en Rabiot, confiait ce samedi en conférence de presse son demi-malaise par rapport aux mois à venir : « Ce n’est pas facile. Il doit être professionnel, moi aussi, le vestiaire aussi, mais il n’est pas le premier dans cette situation. C’est pour tout le monde pareil, mais je suis convaincu qu’il peut rester pro et top comme il l’était jusqu’à présent. C’est une situation entre le club et Adri. »
Revenu à l’entraînement vendredi, alors qu’un accord total avec le Barça aurait été trouvé non pas pour janvier, mais pour cet été (date de la fin de son contrat, N.D.L.R.), Rabiot a désormais en ligne de mire la fin de son calvaire. Le 25 mai 2019, Paris jouera son dernier match de championnat à Reims, sera probablement champion de France, et la fête se fera presque un an jour pour jour après le refus de Rabiot de faire partie de la bande de suppléants pour le Mondial 2018. À ce moment-là, oui, Adrien pourra l’affirmer : le purgatoire dure bien une année.
Par Andrea Chazy