- Argentine
Quoi de neuf Dr Maradona ?
L'Argentine, qui a produit quelques-uns des plus grands avant-centres que le football ait connus (d'Omar Sivori à Gabriel Batistuta en passant par Mario Kempes), et qui possède dans ses rangs le numéro 10 dont rêvent tous les sélectionneurs, le bien nommé Lionel Messi, peine à lui trouver le complément idéal, malgré pléthore de numéro 9 performants dans de grands clubs. Higuain semble toutefois tenir la corde.
94. C’est l’année du dernier Mondial joué par Diego Armando Maradona. C’est aussi le nombre de joueurs appelés par le sélectionneur argentin depuis sa prise de fonction en novembre 2008. Certes, ces convocations distribuées à tout va lui ont permis de procéder à des tests contre des adversaires de seconde zone (Panama, Ghana B, Costa Rica et Jamaïque dans les jours à venir), mais à l’heure actuelle, El Diez tâtonne encore et à moins de cinq mois de la Coupe du monde, deux lignes sont toujours en chantier. C’est le cas de la défense, où la stabilité est loin de régner depuis la déroute face au Brésil, mais aussi de l’attaque où, en plus de peiner à trouver la bonne formule, Maradona ne parvient pas à trouver les bons hommes. L’armada Tevez-Agüero-Messi et le 4-3-3 inhérent à ce trident offensif ont fait long feu. Mis sur un piédestal par Maradona, les deux premiers cités ont fini par en glisser tout doucement après avoir également eu leur chance à tour de rôle aux côtés du Ballon d’Or, au sein d’une formation plus défensive.
Messi l’indéboulonnable
Tevez le teigneux et Agüero l’esthète, adulés dans des clubs qui s’attachent à faire vaciller l’ordre établi dans deux grandes cités du football (Manchester et Madrid), ont fait preuve de trop d’irrégularité pour se montrer dignes d’un costume qui seyait à merveille à Gabriel Batistuta et qui cherche preneur depuis la retraite du fantastique goleador. Higuain, longtemps ignoré par El Pibe de Oro, a fini par avoir sa chance dans la dernière ligne droite des qualifications. Son but face au Pérou lors de l’avant-dernière journée et ses prestations prometteuses lui ont offert une longueur d’avance sur la concurrence. Ses titularisations face à l’Espagne et à la Catalogne en fin d’année dernière attestent à ce titre de la confiance que lui accorde désormais Maradona, qui l’avait boudé jusqu’alors mais qui ne semble pas se repentir d’avoir prêté une oreille à la vox populi, favorable à la présence du buteur madrilène à la pointe de la Seleccion. Loin d’être un pur avant-centre, Gonzalo Higuain a réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué jusqu’à présent : il a démontré de réelles qualités de percussion et de disponibilité, tout en laissant entrevoir une bonne complémentarité avec l’indéboulonnable Lionel Messi.
Palermo, du neuf avec du vieux
Martin Palermo, qui vient sans doute d’accomplir sa meilleure année, s’est pratiquement assuré une place sur le banc, mais l’insatiable buteur qu’il est ne se satisfera sûrement pas de ce statut. Encore faut-il que Maradona lui offre une nouvelle opportunité. Une opportunité que n’a pas eu l’occasion de saisir Lisandro Lopez, qui enfile les buts avec l’OL depuis son arrivée sur les bords du Rhône, n’a pas pu goûter, hormis lors de l’amical face à la Russie en août dernier, avec un premier but à la clé. Après avoir connu les joies des matches en tribune en septembre, il a fini par disparaître injustement de la liste des convoqués. Diego Milito souffre quant à lui du syndrome Trezeguet : efficace en club (2e meilleur buteur de Serie A la saison dernière, leader du classement cette année avec 13 buts), il s’est révélé bien inutile lors de ses rares apparitions sous le maillot albiceleste depuis l’intronisation de Maradona. Saviola (Benfica) et Crespo (Genoa), titulaires au Mondial 2006, restent à ce jour encore des alternatives potentielles d’après le sélectionneur lui-même. Mais les anciennes stars de River pointent elles aussi en retrait de Pipita, qui ne devrait très bientôt pas regretter d’avoir planté les Bleus.
Traduit de l’espagnol par Florent Torchut, source Olé
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