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Qui vendre pour payer Neymar ?
En réalisant le transfert du siècle, le PSG n'a pas plombé ses finances mais a contribué à tendre un petit peu plus le monde du foot. Indécent ? Illicite selon le président de la Ligue espagnole. Histoire de calmer tout le monde et de respecter un minimum le Fair Play Financier, Paris serait donc bien inspiré de vendre quelques bijoux de famille. Et ce n'est pas le matos qui manque.
Serge Aurier : 20 à 30 millions d’euros
L’arrivée de Dani Alves était un message clair. Et pour s’assurer que le natif de Sevran comprenne, la direction parisienne l’a dispensé de la tournée aux Etats-Unis. En clair, Serge Aurier est poussé dehors, la faute à Periscope et à ces putains de protèges-tibias et chaussettes mal rangés. Il faut dire qu’entre un Alves libre et un Aurier évalué entre 20 et 30 millions d’euros, le calcul est vite fait. Aujourd’hui, plusieurs grosses écuries sont à l’affût mais temporisent, histoire de faire baisser le prix. Si Paris veut se remettre gentiment dans les clous du Fair Play Financier, il n’a pas meilleur profil pour vendre.
Julian Draxler : 50 à 60 millions d’euros
Difficile d’imaginer l’Allemand repartir après seulement six mois soyeux et convaincants à Paris. Mais il paraît que l’Inter est bouillante sur l’ancien de Schalke 04 et Wolfsburg, et l’arrivée de Neymar est a priori une bien mauvaise nouvelle pour lui puisqu’ils partagent le même poste de prédilection sur le flanc gauche de l’attaque. Pour exfiltrer le meilleur joueur de la Coupe des confédérations 2017, il faut compter minimum 50 millions d’euros. Une belle somme pour compenser l’achat de Neymar. Mais bon, Doha peut très bien décider de faire un bras d’honneur au Fair Play Financier et utiliser Draxler comme titulaire indiscutable en Coupe de France. Problème de riche.
Grzegorz Krychowiak : 20 à 30 millions d’euros
Il pourrait offrir son numéro de maillot à Neymar, proposer de lui laver sa voiture voire de lui faire ses courses, Grzegorz Krychowiak ne devrait pas survivre à l’arrivée de la star auriverde. Pas forcément parce que Paris doit dégraisser, mais simplement parce que Paris ne veut plus de lui après une première saison indigeste. Alors tant qu’à faire, autant récupérer un petit pécule en refourguant un joueur qui impressionnait encore il y a un an sous les couleurs du FC Séville. Problème pour le PSG, pour le moment seul le FC Valence serait prêt à bouger, avec un prêt payant plus une option d’achat dans un an.
Blaise Matuidi : 15 à 30 millions d’euros
Il est l’un des pionniers du PSG version QSI. Pendant longtemps, il en a été l’un des joueurs les plus impressionnants, frôlant la perfection avec ses plongées offensives dignes des plus beaux « dépassements de fonction » conceptualisés par Roger Lemerre à propos des matchs de Patrick Vieira avec l’équipe de France au tournant des années 2000. Sauf que depuis un an, Blaise Matuidi s’est essoufflé. Moins de buts, moins d’apport offensif, moins de volume. Moins de tout, y compris de popularité auprès des supporters du PSG, bien trop souvent enclin à réclamer son départ sur les réseaux. Moche de finir une histoire d’amour de la sorte, de pousser dehors un fidèle serviteur… Mais à un an de la fin de son contrat, l’ancien de Troyes et Saint-Etienne semble voué à partir et sa direction compte en gratter un maximum. Problème, le seul prétendant, la Juve, n’a pas envie de raquer plus de 15 millions d’euros, quand l’intéressé veut temporiser pour éventuellement avoir une offre en Premier League…
Javier Pastore : 40 à 60 millions d’euros
Sentant le vent tourner, il a offert son numéro de maillot à Neymar Jr pour « le mettre à l’aise » . Et peut être aussi sauver ses fesses, Javier Pastore ayant reçu en retour l’assurance de ne pas être vendu cet été. Grand soutien pour l’industrie des essuies-tout en Île-de-France, l’intermittent du spectacle le plus populaire de France est aussi un élément les plus bankable à disposition du PSG. Et vu qu’avec l’arrivée de Neymar, il n’est plus du tout assuré d’un poste de titulaire quand son corps fragile le laisse tranquille, une vente au prix fort de l’Argentin n’est plus une si mauvaise idée. Mais si les avocats du PSG trouve la parade pour se jouer (encore) du Fair Play Financier, El Flaco est intouchable.
Hatem Ben Arfa : 0 à 5 millions d’euros
Antero Henrique lui a signifié qu’il était libre de partir. Lui, ou son conseiller Michel Ouazine, aimerait bien toucher un an de salaire -soit l’intégralité restante de son contrat- avant de mettre les voiles. Et vu que Neymar n’a pas explicitement demandé à jouer avec lui, Hatem Ben Arfa devrait faire ses valises prochainement s’il accepte un projet à sa mesure. Visiblement, ce ne sera pas Fenerbahçe car la Turquie ne le botte pas plus que cela. Ni Nice pour le moment, pas en mesure de s’aligner sauf effort conséquent. De toute façon, le maintien ou non de Ben Arfa ne changera pas la face de la saison parisienne ni la perception des finances parisiennes par les inspecteurs de l’UEFA : malgré un talent indéniable, l’international français rapportera au maximum 5 millions d’euros au PSG, et plus probablement, zéro.
Angel Di Maria : 50 à 70 millions d’euros
Il aurait les faveurs d’Unaï Emery pour évoluer dans le trident offensif Neymar-Cavani-Di Maria. Il faut dire que l’Argentin à l’avantage de pouvoir évoluer à droite quand la nouvelle star du club a pris ses aises à gauche avec le Barça. Mais l’international albiceleste est à la fois le partant potentiel le plus à même de remplir les caisses parisiennes -50 à 70 millions d’euros- et un joueur dont le départ pourrait être accepté plus aisément par le public parisien. Car si son talent est indéniable, Angel Di Maria n’a jamais totalement justifié sa venue à Paris, entre des performances en dents de scie et un apport limité dans les matchs clés de la Ligue des champions.
Jesé : 10 à 20 millions d’euros
Autant dire qu’entre la remontada du Barça, la tentative de débauchage de Marco Verratti et l’arrivée de Jésé en provenance du Real Madrid, Nasser El-Khelaïfi avait de quoi en vouloir à la Liga espagnole. Car l’arrivée du chanteur de reggaeton pour 25 plaques il y a un an apparaît comme une belle arnaque aux dépens du PSG. Autant dire qu’aujourd’hui, une vente de l’Espagnol, même à prix cassé, serait une aubaine pour Antero Henrique. En prêt à Las Palmas, Jesé a claqué trois pauvres buts et une passe décisive, mais a tout de même fait partie de la tournée américaine, avec une passe décisive contre la Roma, avant d’être sur la feuille de match contre Monaco en Trophée des champions. Unaï Emery pourrait donc tenter de le relancer, mais en cas d’offre correcte, il lui ouvrira grand les portes.
Lucas Moura : 20 à 40 millions d’euros
Neymar aurait demandé à évoluer avec son ami brésilien. Donc a priori, Lucas Moura a le totem d’immunité pour cette fenêtre de mercato. Quand bien même sa place de titulaire appartient désormais au passé avec l’arrivée du joueur du Barça. Recruté à l’hiver 2012-2013 pour 45 millions d’euros, l’ancien de Saô Paulo vaut a priori moins aujourd’hui. La faute à une irrégularité chronique et à des statistiques correctes en Ligue 1 mais faiblardes sur la scène européenne. En clair, le Brésilien peut par intermittence avoir du feu dans les jambes, mais il n’est pas le joueur de classe mondiale attendu à son arrivée.
Par Nicolas Jucha