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Qui sont les nouveaux de la Roja ?

Par Robin Delorme, à Madrid
Qui sont les nouveaux de la Roja ?

Ils sont quatre néophytes à s'être glissés dans la première liste post-Mondial de Vicente del Bosque. En provenance de Bilbao, de l'Atlético, de Valence et de l'Espanyol, ils ne répondent pas à l'archétype du joueur de toque. Focus sur les nouveaux larrons de la Roja.

Kiko Casilla, sans S (Espanyol Barcelone)

Un patronyme dérangeant. Voilà ce qui a longtemps troublé la carrière de Kiko Casilla. À un « S » près, le natif de Tarragone se retrouvait avec le même blaze que sa sainteté Iker. Un fardeau plus qu’un heureux hasard pour un jeune portier. À 14 ans, la comparaison est devenue encore plus gênante. En ce début de millénaire, il intègre le centre de formation du Real Madrid. Les comparaisons un tantinet lourdes fleurissent. Lui poursuit son travail de sape. Et ça marche. International espagnol U19 et U20, un bel avenir lui est promis. En 2005, patatras. Une lourde blessure le relègue troisième gardien du Real Madrid Castilla. Quelques feuilles de matchs avec l’équipe première et deux saisons plus tard, il rentre dans sa Catalogne. À l’Espanyol, les galères ne s’estompent pas. Successivement prêté en Segunda Division à Cadix puis Carthagène, il ne baisse pas les bras, qu’il a par ailleurs longs. Il y a de ça trois ans, la récompense tombe : il devient le gardien titulaire des Pericos. Grand (1,92m), « il est également très rapide et a su grandir dans des équipes qui n’étaient pas en Première Division » , juge Toni Grande, adjoint de Del Bosque, dans les colonnes du Pais. Une surprise de 27 ans qui devra se dépatouiller des jeux de mot qui le précèdent depuis son adolescence. Suerte.

Mikel San José (Athletic Bilbao)

Mikel San José est basque. Forcément, Mikel San José évolue à l’Athletic Bilbao. Pourtant, son parcours est bien moins linéaire que les autres pensionnaires du centre de Lezama – centre de formation de Bilbao. Débarqué en 2005 dans la capitale d’Euskadi, ce longiligne défenseur central – qui peut également évoluer au poste de latéral droit – pense suivre le chemin tout tracé de ses comparses. Il y croit dur comme fer jusqu’en 2007, année où Liverpool fait part de son intérêt. Pas même une apparition avec l’équipe fanion de l’Athletic, et le voilà avec une nouvelle liquette rouge sur le dos. Du côté d’Anfield, il continue à faire ses gammes avec la réserve. Sans vraie opportunité d’intégrer l’effectif des grands, il demande à revenir en prêt au Pays basque en 2009. Son prêt devient un transfert définitif en janvier 2010. Depuis, Mikel a atteint la barre des cent matchs en Liga et s’est découvert un talent de buteur grâce à son excellent jeu de tête (19 en cinq saisons). Sa polyvalence lui assure un nombre important de matchs, mais pas un poste de titulaire. Ainsi, il n’était pas aligné lors de la récente double confrontation face au Napoli. Un pari de Vicente del Bosque, donc.

Paco Alcácer, le but hasta la muerte (Valence)

Du rire aux larmes, il y a un but et un père. Le 12 août 2012, Valence affronte la Roma lors du traditionnel tournoi Naranja – de l’Orange en VF. Paco Alcácer, 18 ans au compteur, y inscrit son premier but à Mestalla, un stade auquel il se rend depuis sa naissance en compagnie de son paternel. Sitôt le coup de sifflet final, il apprend que son père, son plus fidèle supporter, est décédé d’une crise cardiaque en sortant de l’antre des Chés. Rideau noir. Cet épisode ô combien sinistre a forgé un mental d’acier à Paco Alcácer. Après des débuts professionnels lors de la saison 2010/11, il doit se contenter de bouts de matchs et d’un prêt à Getafe. La faute à la valse des entraîneurs sur le banc des Chés et une confiance perdue avec ces dits techniciens depuis le départ d’Unai Emery. En janvier dernier, l’arrivée de Pizzi change la donne. Alcácer devient une alternative crédible aux flops Postiga et Pabón. International espoir, il est un buteur, un vrai. Malgré son gabarit de poche, il comprend « qu’il faut mettre le pied » . Cet été, malgré une énième valse d’entraîneur, il obtient une place de titulaire. Tant mieux, il ne s’arrête plus de marquer. Pour le plus grand plaisir de son père.

Raúl García, la chose du Cholo (Atlético Madrid)

« Qu’il était mauvais… Une vraie buse qui ne mettait pas un pied devant l’autre. Il était lourd, ratait tout. Un mauvais joueur parmi les mauvais. Du jour au lendemain, Simeone est arrivé et s’est dit qu’il allait faire de Raúl García un bon joueur. Et ça a marché ! » La légende au sujet de Raúl García habite les arcanes du Vicente-Calderón et tous ses supporters depuis décembre 2011. À vrai dire, personne n’ose la contredire tant la mue du plus long tarin de Liga frôle le conte de fées. Quatre ans avant l’arrivée de Diego Simeone sur le banc de l’Atlético Madrid, Raúl García débarque chez les Colchoneros avec un statut de recrue vedette (13 millions d’euros pour le rapatrier d’Osasuna). Totalement à côté de ses pompes et de son football, il devient rapidement la tête de Turc d’un public habitué aux déceptions. Puis le Cholo est arrivé et a transfiguré de fond en comble Raúl. La hargne d’un roquet, la condition d’un marathonien, le physique d’un déménageur et le flair d’un renard le propulsent parmi les titulaires matelassiers. Le printemps dernier, il termine la saison aux côtés de Diego Costa sur le front de l’attaque, mais peut aussi bien être utilisé sur un côté. Sa convocation est la plus juste des récompenses pour un athlète ne pratiquant pas le toque.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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