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Qui sont les découpeurs australiens ?

Par Nicolas Taiana
5 minutes
Qui sont les découpeurs australiens ?

Ils ont détruit les Anglais et ruiné les tentatives galloises. Ils ont coupé la rose aux racines et émincé le poireau à coups de planches. Eux, ce sont les découpeurs australiens. Présentation de la meilleure troisième ligne du monde.

L’adage a fait son chemin et conserve pignon sur pré : « No scrum, no win » . Auréolé de son titre en Super 15 avec les Waratahs en 2014, Michael Cheika l’a plus que jamais compris quand il arrive d’urgence à la tête des Wallabies, il y a un an, récupérant une sélection bancale empêtrée dans des affaires extra-sportives. Dans ses bagages, Mario Ledesma, Stephen Larkham et Nathan Grey. Le premier pour la mêlée, le second pour l’expérience et le troisième pour la défense. Trois chaînons manquants dans l’évolution australienne. Trois piliers de la révolution Cheika. Parce que l’ancien numéro huit le sait mieux que quiconque : on ne gagne pas sans mettre le nez dans la boue. Et dans les genoux. « Il fallait surtout penser à bien défendre, a-t-il souligné après le succès gallois. On dit souvent que derrière un grand homme, il y a forcément une grande femme. Eh bien, je pense aussi que derrière une grande attaque, il y a forcément une grande défense. » Résultat, 126 plaquages réussis pour 10 ratés, malgré deux cartons jaunes successifs et une possession de 64% pour les Gallois en deuxième mi-temps. Les Wallabies l’emportent grâce à une défense de feu et une troisième ligne infranchissable. « On plaquait comme des machines, on se relevait pour aller se replacer et on replaquait, raconte le capitaine Stephen Moore, qui deviendra centenaire, avec Giteau, contre l’Écosse. Ce n’est pas spécialement compliqué, mais il faut savoir se sacrifier pour les copains. » Ce soir-là, quand Hooper est suspendu, Pocock gratte, Fardy plaque, McMahon détruit. Un casting qui, à défaut d’être clinquant, est incroyablement efficace. Entre deux extraterrestres et un Beatles.

David Pocock

« Sans lui, l’équipe ne pourrait aspirer à un titre de champion du monde. » On est en 2011, les Wallabies s’apprêtent à affronter les Blacks en demies, et Campese ne pèse pas ses mots. Josh Kronfeld, ancien troisième ligne aile des Néo-Zélandais, non plus : « Pour moi, David Pocock est plus fort que Richie McCaw. La référence du poste, à l’heure actuelle, c’est lui. » Et il se pourrait bien que le constat soit le même aujourd’hui, d’autant plus que Pocock a un goût un peu plus prononcé que son homologue pour la discipline. Pas seulement gratteur (3 turnovers provoqués contre les Anglais), plaqueur (10 plaquages contre les Gallois) et casseur de mental, il est destructeur (104 kilos de triceps) et habile ballon en main. D’où son replacement en huit lors des derniers Four Nations. Selon Robbie Deans, le prédécesseur de Cheika, « David n’est jamais aussi fort que lorsqu’il porte le ballon. Les gens ont tendance à oublier qu’il fut le premier centre de l’université de Brisbane, championne d’Australie en 2005 » . Né au Zimbabwe en 1988, il est le digne successeur de George Smith, les tresses et les mitaines en moins, la rousseur et le strap en plus. Blessé pour l’Écosse et remplacé par McCalman, on le retrouvera sûrement en demies.

Michael Hooper

« Canaille ! Canaille ! Un mauvais garçon. » Hooper, c’est le bad boy de la bande, le seul des titulaires au fond de la mêlée à ne pas jouer aux Brumbies. Suspendu cet été pour avoir distribué une salade de phalanges à l’ouvreur argentin Nicolas Sánchez, il a récidivé contre l’Angleterre pour avoir passé le bonjour d’une manière un peu rustre à Mike Brown dans un ruck. Fils de David Hooper, modeste joueur anglais, il est relativement petit pour son poste (1,82 m), mais sa taille lui permet d’être un poison de 101 kilos plutôt pesant dans les regroupements. Son endurance et sa vitesse font de lui l’un des tauliers de la sélection, à seulement 23 ans. Avant l’arrivée de Cheika, il était capitaine des Wallabies et forme aujourd’hui une paire destructrice avec Pocock. Pour son sélectionneur, qui en fait le fer de lance d’une troisième ligne complètement hybride, « c’est vraiment difficile de se passer de l’un des deux. L’un va avec l’autre. » Dans L’Équipe, Ledesma converge : « J’ai été impressionné par (…) la performance de nos deux extraterrestres en troisième ligne. (…) Hooper, c’est un mec qui ne se fatigue jamais. » Les arcades déjà bien défoncées, c’est la caution vice et trois poumons des Aussies.

Scott Fardy

Il a rasé ses cheveux, laissé pousser sa barbe. À 31 ans, Scott Fardy est devenu sage et grand. Après des débuts sur la pointe des pieds au Perth Spirit, en NRC, puis une pige infructueuse à la Western Force en 2008, Scott s’exile dans la petite ville japonaise des Kamaishi Seawaves. Un club qui porte malheureusement bien son nom, puisqu’en 2011, la région est balayée par un tsunami qui fait plus de 1 200 morts. Fardy fait alors le choix de rester sur place pour aider la population locale. « N’importe quel mec de l’équipe aurait pris la même décision. Vous avez probablement vu la façon dont ont joués les mecs ce week-end (contre le pays de Galles, ndlr). On n’était plus que 13, ils prenaient les bonnes décisions et faisaient les bon choix. » Aligné côté fermé, Fardy plaque treize fois – deuxième meilleur total de l’équipe -, permet alors deux turnovers et est l’un des hommes du match. Son profil de pur flanker le laisse dans l’ombre de Pocock et Hooper, si bien que celui qui jouait au baseball jusqu’à 16 ans a été surnommé « Ringo Starr » par ESPN. Un beau batteur d’un mètre 98 et 110 kilos.

Sur le banc : Ben McCalman et Sean « The Mohican » McMahon.

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Par Nicolas Taiana

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