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Qui sont les candidats à la présidence de la LFP ?
Présidente de la LFP depuis novembre 2016, Nathalie Boy de la Tour a annoncé fin juillet qu’elle ne briguerait pas de second mandat. Résultat, les 40 clubs professionnels ont accepté d’avancer les élections à ce jeudi. Après le désistement de François Morinière, ils devront choisir entre Michel Denisot, Alain Guerrini, Vincent Labrune et Gervais Martel. Le tout dans un climat très tendu.
Michel Denisot
Déjà pressenti pour devenir le successeur de Frédéric Thiriez en 2016, Michel Denisot avait décliné la proposition, arguant qu’il n’avait pas le temps. Quatre ans plus tard, la donne a changé puisque l’ancien patron des sports de Canal + est le grandissime favori pour devenir le nouveau boss de la LFP. Un statut confirmé ce lundi quand l’ancien directeur général de L’Équipe, François Morinière, soutenu par Nasser al-Khelaïfi et Jean-Michel Aulas, a révélé qu’il n’était pas candidat à la présidence de la Ligue. Une décision qui a fait plaisir à Philippe Piat, co-président de l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) et président de la FIFPro, qui a dénoncé ce dimanche une tentative « d’OPA » sur la LFP.
Le désistement de Morinière laisse un boulevard à Denisot, qui a démissionné de son poste de vice-président et de membre du conseil d’administration de la Berrichonne de Châteauroux afin d’être candidat indépendant pour l’élection de ce jeudi. Représentant de la FFF au sein du conseil d’administration de la Ligue depuis 2015, Denisot, 75 ans, est soutenu par Noël Le Graët, ce qui en fait un candidat crédible même si cette proximité avec le président de la FFF est aussi son plus gros point faible. En revanche, son passé de président de club à la Berrichonne et au PSG, et son expérience à la direction des sports de Canal + sont autant d’atouts susceptibles de convaincre bon nombre d’électeurs. Surtout les plus âgés.
Alain Guerrini
En plus d’être celui qui a sans doute le moins de chance d’être élu président de la LFP, il est également le plus méconnu des quatre candidats. Pourtant, Alain Guerrini n’est pas un novice. En 2016, il avait déjà tenté de briguer le poste de président de la Ligue. Un échec qui lui a quand même permis d’intégrer le collège des indépendants de la Ligue, et d’être élu président de la commission des finances de la LFP, aux côtés de Jean-Michel Aulas, Jean-Claude Blanc, Jacques-Henri Eyraud, Jean-François Fortin et Patrick Razurel. Guerrini est aussi président de Panini France depuis 1979. Hormis ça, difficile d’en savoir beaucoup plus sur le natif de La Tronche, dans la banlieue de Grenoble.
Ce que l’on sait en parcourant le web, c’est qu’il est gérant de nombreuses sociétés françaises. À commencer par la SCI Avenue Thiers située en Côte-d’Or et spécialisée dans la location immobilière. Rien de bien extraordinaire à première vue. Sauf qu’en regardant le nom des deux co-mandataires de cette société, on tombe sur un nom qui n’est pas étranger, celui de Philippe Piat, président de l’UNFP depuis près de quarante ans. Là encore, difficile d’en savoir plus sur cette société créée en 1997, et radiée du Registre du commerce et des sociétés en juillet 2020. Ce qui est sûr, c’est que Piat pourrait lui être un soutien de poids, surtout après son coup de gueule contre les gros bras du football français.
Vincent Labrune
Comme Alain Guerrini, Vincent Labrune fait déjà partie du collège des indépendants, dont est issu le président de la LFP. Il l’a intégré en septembre 2016, quelques semaines seulement après avoir été éjecté de la présidence de l’Olympique de Marseille par Margarita Louis-Dreyfus. Dans la cité phocéenne de 2011 à 2016, le natif d’Orléans ne s’était pas fait que des amis, notamment du côté des supporters du club, qui lui reprochaient une incompétence chronique, rien que ça. Depuis son départ de l’OM, Labrune est un homme d’affaires occupé puisqu’il est vice-président de Moma Group, un géant de l’événementiel possédant plusieurs lieux parisiens réputés, comme le restaurant Bus Palladium ou la boîte de nuit L’Arc Paris.
Ses affaires ne l’ont pas empêché de rester proche du milieu du football, et notamment de Bernard Caïazzo, Laurent Nicollin ou Bernard Joannin, soit trois présidents de clubs français qui pourraient lui être utiles afin de concurrencer Michel Denisot ce jeudi. Problème, Al-Khelaïfi, Aulas et Le Graët ne sont absolument pas favorables à son intronisation au poste de président de la LFP, ce qui n’arrange évidemment pas sa candidature. Pourtant, après l’ancien directeur de la rédaction de Vanity Fair, Labrune apparaît comme l’outsider numéro un pour prendre les rênes de la Ligue. Au secours.
Gervais Martel
Président mythique du RC Lens pendant près de trente ans, Gervais Martel est le dernier candidat potentiel, même s’il dément depuis plusieurs mois son intérêt pour le poste de président de la Ligue. En effet, celui qui a également présidé l’Union des clubs professionnels de football (UCPF) entre 1993 et 2008 semble avoir le profil idoine pour prendre la succession de Nathalie Boy de la Tour. En tout cas, c’est ce qu’ont l’air de penser de nombreux présidents de Ligue 1, qui pourraient être tentés de pousser pour que Martel devance Michel Denisot.
Malgré le fait qu’il prétende ne pas être tenté par le poste, le Ch’ti de 65 ans a annoncé au Parisien, en pleine crise du Covid-19, qu’il n’excluait pas un retour aux affaires. Il en a aussi profité pour affirmer que le football français était dépourvu de leader à sa tête, et notamment à la LFP : « Il faudrait trouver une personne charismatique qui aligne tous les violons depuis le poste de chef d’orchestre. Malheureusement, je ne vois pas cette personne. » Ah bon ?
Par Maxime Renaudet