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Qui pour remplacer Ranieri ?
Par Florian Cadu
Après neuf mois de hauts et de bas avec Claudio Ranieri, Leicester a décidé de se séparer de son entraîneur. Et doit désormais choisir son remplaçant, qui aura pour mission principale de se maintenir en Premier League. Alors, qui a les épaules pour relever le champion d’Angleterre ?
Roberto Mancini
Quoi de mieux qu’un Italien pour suppléer un Italien ? Quelques mois après en avoir terminé avec l’Inter Milan, Mancini est d’ores et déjà le favori des bookmakersanglais. Il faut dire que l’arrivée du beau Roberto aurait de la gueule. Habitué des missions galères (Inter Milan), connaissant déjà la Premier League (champion avec Manchester City), pas contre des expériences inattendues (Galatasaray), la belle crinière pourrait faire du bien à des Foxes en mal de confiance. Et puis, ça tombe bien, l’ancien de la Lazio adore les 1-0. Comme Leicester l’an dernier. Alors, on dit oui et on envoie un petit texto au compatriote pour être poli ?
Alan Pardew
Le choix naturel. Passant de banc en banc anglais depuis 1998, le Londonien en a vu d’autres. Reading, West Ham, Charlton, Southampton, Newcastle, Crystal Palace… Le nom de Leicester ne ferait absolument pas tache dans la suite de la série. C’est pourquoi les dirigeants n’hésitent guère à proposer le poste à Pardew. Qui accepte, bien évidemment. Officialisé après une nouvelle défaite des Foxes à Liverpool, Alan prend donc les commandes à la fin du mois de mars. Avec comme premier objectif la victoire contre Hull City dans un duel importantissime en vue du maintien. Manque de bol, un certain David Meyler est présent sur le terrain du côté des Tigers. Et il sait très bien comment libérer la face sombre du nouveau coach. À la suite d’une échauffourée, Meyler vient taquiner Pardew sur le bord du terrain. La réponse ne se fait pas attendre : BIM, coup de tête. Expulsé, le natif de Wimbledon fera ses valises quelques semaines plus tard. Comme un air de déjà-vu.
Roberto Di Matteo
Et pourquoi pas ? L’ancien joueur de Zurich possède trois avantages non négligeables : il est libre depuis son renvoi d’Aston Villa en octobre, il connaît le football anglais et possède un gros palmarès. Bah oui, il peut se targuer d’avoir gagné la Ligue des champions avec Chelsea, lui. Les Blues étaient en mode auto-gestion ? Parfait, c’est exactement ce qu’il faut à Jamie Vardy et Riyad Mahrez pour se relever. En vérité, les deux hommes forts de Leicester en avaient assez d’être couverts par grand-père Claudio. Quand Di Matteo arrive, c’est donc la fête chez le champion d’Angleterre. Au sens propre comme au sens figuré, Roberto laissant ses poulains gérer leur stress comme ils l’entendent. En revanche, rien ne va mieux sur le terrain, les Foxes glissent en deuxième division… Mais au moins, le bonheur est de retour. Et la relégation n’est pas si grave que ça pour l’entraîneur : « Le Championship est un grand championnat, très difficile et très relevé. Selon moi, cela témoigne bien évidemment de la qualité de la Premier League. Je pense que si vous jetez un œil aux championnats européens, le Championship fait partie des deux meilleurs. » Même son de cloche chez Vardy, qui a repris définitivement la vodka et affiche ses ambitions : « On avait déjà gagné la Premier League, à quoi bon continuer à jouer cette compétition ? Moi, je suis bien plus motivé à accrocher le titre de Championship. » Ce sera sans Di Matteo, bien entendu.
Laurent Blanc
« Je crois que bon, une opportunité comme ça ne se refuse pas. Vous savez, j’ai refusé énormément de propositions ces derniers temps. L’Olympique lyonnais, la Chine, l’équipe de France féminine, Tours, Palerme… Même l’AZ Alkmaar m’a sondé après sa sortie de route en Ligue Europa. J’ai dit non à tout. Tout. Mais Leicester, c’est différent. Et vous serez d’accord avec moi. » Malgré une conférence de presse difficilement compréhensible pour les médias anglais, Lolo se lance donc dans l’aventure. Ses idées tactiques (passage en 3-5-2 sans l’avoir préparé à l’entraînement, Vardy exilé sur une aile…) sont autant de coups de génie qui font gagner Leicester, terminant la saison dans la première moitié du classement. En revanche, les larmes coulent à Montpellier. En effet, Blanc n’a pas accepté de reprendre du service sans l’aide de son fidèle adjoint, Jean-Louis Gasset. Du coup, c’est Montpellier qui finit en Ligue 2. « Cet ****** de Blanc, on lui a tout mis dans le bec quand il avait trois poils aux ******** et voilà comment il nous remercie » , réagit Loulou Nicollin. Difficile à digérer.
Hervé Renard
Il est là, le grand sorcier. Le magicien. Toujours prêt à défendre ses confrères, Renard n’oublie pas de lâcher un petit hommage émouvant à Ranieri quand il prend les manettes de Leicester. Ses premières décisions ? Recruter Stoppila Sunzu et Nathan Sinkala. Attention, c’est du lourd : le premier est double vainqueur de la Ligue des champions africaine avec le TP Mazembe et les deux garçons ont remporté la Coupe d’Afrique des nations avec la Zambie en 2012. Ensuite ? S’acheter une chemise aux couleurs du club, pour « ne faire qu’un et communier avec les supporters et l’équipe » , dit-il. Sauf que comme en Ligue 1, la réalité le rattrape vite : passé l’effet de la nouveauté, ses joueurs ne le suivent plus. Et ne comprennent rien à ses consignes. Hervé s’agite sur son banc de touche, répond aux sollicitations des médias et se rend fidèlement chez son coiffeur préféré situé dans le centre-ville de Leicester, mais rien n’y fait : la greffe ne prend pas. Et le champion en titre finit en 18e position. Bien sûr, sa responsabilité n’est pas réellement engagée, comme il le déclare lui-même : « Je n’ai fait qu’un tiers de la saison. C’est frustrant. C’est comme si vous faisiez un marathon – je sais ce que c’est puisque j’en fais – et qu’au bout du 38e kilomètre, quelqu’un venait à se mettre au milieu de la route et viendrait vous dire :« Vous n’avez pas commencé sur la ligne de départ, il faut vous arrêter. »Du coup, vous vous dites que vous n’étiez effectivement pas bien parti, mais qu’il restait encore quelques minutes pour profiter du paysage, de l’ambiance. » Plus qu’à préparer la prochaine CAN.
N’Golo Kanté
Pour tout le monde, le constat est clair : c’est le départ du milieu défensif aux mille poumons qui a précipité la chute de Leicester. Devant cette conclusion indiscutable, quel autre choix que de le faire revenir en tant qu’entraîneur-joueur ? Incapable de dire non devant la lettre signée de tous ses anciens partenaires, N’Golo fait son retour. Avec lui en capitaine de navire, le schéma est le suivant : il reste derrière et récupère les balles, Mahrez et ses potes doivent marquer les buts. Sauf que si la première moitié de la mission est réussie, l’Algérien ne retrouve pas son efficacité. Comme le reste des éléments offensifs. Pas grave : le King Power Stadium redevient une forteresse imprenable, ce qui suffit au maintien. Et même à atteindre le dernier carré de la Ligue des champions. En mai, Kanté est officiellement nommé « meilleur entraîneur-joueur de l’histoire du club » . Et tout le monde se rend compte que Ranieri n’est qu’une escroquerie. Sévère.
Porté par Zakaria Aboukhlal, Toulouse coule Montpellier
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