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Qui pour remplacer Luis Enrique ?
C’est donc officiel : après trois ans de bons et loyaux services dédiés à Barcelone, Luis Enrique va quitter son poste d’entraîneur en fin de saison. Mais qui va prendre sa place à la tête des Blaugrana ?
Jorge Sampaoli
« Aujourd’hui, je vous annonce à tous que je ne serai pas l’entraîneur du FC Barcelone la saison prochaine. C’est une décision difficile, mais bien réfléchie. C’est clair pour moi, j’ai besoin de me reposer. » Ces phrases, ce sont celles de Luis Enrique qui ont mis sur le cul des dizaines de journalistes hier soir, après la victoire de Barcelone devant le Sporting Gijón. Mais Sampaoli, lui, savait. « Le poste sera vacant quand le décidera Luis Enrique. Je suis tranquille parce que cela ne me préoccupe pas. Je n’ai pas besoin d’expliquer quoi que ce soit à quelqu’un.(…)Mais demain, on ne sait pas ce qu’il se passera » , a-t-il d’ailleurs souligné sournoisement il y a quelques jours. En fait, le contrat avec l’Argentin est d’ores et déjà signé. Avec une clause particulière : amener Samir Nasri dans ses valises. En août, le Français débarque donc en Catalogne en compagnie de son coach. Manque de bol, le milieu chope la place de Javier Mascherano dans le bus. Ne voulant rien entendre, Samir se met rapidement ses nouveaux coéquipiers à dos. Alors que William Gallas tweete un énigmatique « Je l’avais bien dit » , Sampaoli tente de régler la querelle en prenant parti pour sa recrue, estimant « que personne n’a de passe-droit » sous ses ordres. C’en est trop pour l’effectif barcelonais, qui refuse de s’entraîner et fait grève. Un bide total, quoi.
Vicente del Bosque
Comment ça, impossible ? Et pourquoi un monsieur à moustache de 66 ans qui a passé plus de sept ans sur le banc madrilène ne pourrait pas avoir envie de se faire un petit kif chez l’ennemi ? En bon padre, l’ancien sélectionneur de la Roja sort donc de sa retraite et rejoint les Blaugrana. Problème : Del Bosque a la fâcheuse manie de ne recruter que des joueurs du Real. Après avoir attiré Lucas Vázquez, Mateo Kovačić, Lucas Silva, Jesé Rodríguez et Fábio Coentrão en échange de sommes faramineuses, le grand Vicente mixe le tout et en sort une équipe imbattable. La culture barcelonaise est toujours là, mais sublimée par des notes madrilènes essentielles. Ce qui donne une possession de balle absolument insensée, un tiki-taka insupportable et épuisant pour l’adversaire, et des victoires 1-0 qui s’enchaînent. Ça vous fait penser à quelque chose ?
Marcelo Bielsa
Et bim : après l’épisode Lazio Rome, El Loco refait le coup à Lille. Sauf que cette fois, il tient un bon argument : il est courtisé par l’immense Barcelone. Pas de communiqué ou de conférence de presse : cette fois, Marcelo ne s’emmerde pas, déchire son contrat avec le LOSC et se tire en Espagne. Là-bas, Bielsa ne perd pas plus la boule, mais découvre un nouveau monde. Habitué à gérer des clubs de moindre qualité, le natif de Rosario estime que le talent réuni de ses joueurs relève de l’injustice par rapport aux autres équipes de Liga. Alors, il crée de nouvelles règles spécifiques à son groupe. Interdiction d’être placé dans sa propre moitié de terrain, glacière à portée dans le dos, joueur sorti à chaque but marqué… Du grand n’importe quoi. Après quelques rappels à l’ordre de la Fédération, le technicien dira ne plus se retrouver dans le monde du football occidental. Et repartira au pays retrouver son anonymat.
Rafael Benítez
23 succès pour 7 défaites en 34 rencontres disputées, c’est pas mal. Surtout quand on parle de le Football League Championship. Devant ce bilan flatteur tenu par Benítez avec Newcastle, le Barça n’hésite pas longtemps. On parle quand même d’un mec qui connaît la Liga sur le bout des doigts, puisqu’il l’a remportée à deux reprises avec Valence. Quand son arrivée est officialisée, José Mourinho se marre : « Le Barça n’a pas forcément eu de grands entraîneurs ces dernières années. Mais au moins, ils étaient sveltes, pour la plupart. » Florentino Pérez, lui, l’allume directement : « Voilà pourquoi je l’ai renvoyé après quelques mois de collaboration en 2016. J’ai très vite senti cette âcre odeur de trahison qu’il porte sous ses aisselles et tente de cacher avec de l’eau de Cologne. Pour lui, le Real Madrid, c’était comme le quartier rouge d’Amsterdam : il y passait comme ça, attiré par les belles formes, juste pour se faire un plaisir personnel. Mais la Maison-Blanche, ce n’est pas une maison close. » Sous une telle pression, Rafael fait finalement machine arrière. Et rebondit à Fulham.
Xavi & Gerard Piqué
Ce n’est pas une surprise : Xavi compte bien devenir coach. « J’adore les terrains, jouer et le jeu en lui-même, déclarait-il récemment. Je suis sur le point d’apprendre la profession d’entraîneur et j’ai déjà commencé au sein de l’Aspire Academy. Après ça, je ne sais pas de quoi mon futur sera fait, mais j’adorerais retourner au Barça. C’est mon but. Plus je serai proche des terrains, mieux ce sera. » Quand on lui propose de prendre les manettes de son club de cœur, l’ancien milieu accepte, mais souhaite être épaulé. Et pas par n’importe qui, non. Par Gerard Piqué. Lequel accepte, lui qui ne peut rien refuser à sa ville natale. Et le duo s’avère très complémentaire : la tactique pour Xavi, la motivation pour Piqué. L’ex-défenseur brille par ses montages musicaux mettant en scène des soldats durant la guerre civile catalane, mais passe la plupart de son temps en tribune, suspendu pour des mots un peu trop violents à l’encontre des arbitres. Pendant ce temps, Xavi invente un nouveau poste pour un Messi vieillissant : « Le six qui ne défend pas. » Bref, le tandem est parti pour rester de longues années sur le banc. Jusqu’à l’indépendance ?
Par Florian Cadu