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Qui pour remplacer Fred Antonetti ?
Plus d’un mois après son licenciement, Frédéric Antonetti n’a toujours pas été remplacé à la tête du LOSC. Même si Patrick Collot réussit pour le moment très bien l’intérim, les dirigeants lillois vont devoir prendre une décision. Et choisir l’homme adapté.
Marcelo Bielsa
L’idée n’est pas nouvelle : le Locoserait la priorité de Gérard Lopez, le futur propriétaire du club, et aurait même déjà visité les installations. Avec Bielsa, les habitués du stade Pierre-Mauroy auraient la garantie d’avoir toujours de l’action. Surtout que Marcelo débarquerait avec sa glacière, ses idéaux tactiques et sa liste de cadeaux post-Noël. Ainsi, on pourrait très bien revoir les tronches de Javier Manquillo et Paolo De Ceglie sur les terrains français, un 2-4-4 dans lequel Rio Mavuba et Morgan Amalfitano trouveraient une seconde jeunesse et des conférences de presse où les bouteilles d’Unai Emery seraient remplacées par des crayons quatre couleurs qui finiraient dans l’œil d’un journaliste. Et en plus, Fabrice Olszewski deviendrait enfin directeur sportif.
Le onze type : Maignan – Basa, Beria – Palmieri, Mavuba, Amalfitano, Corchia – Obbadi, Mendes, De Préville, Benzia.
Patrick Collot
Et pourquoi pas, puisque ça marche ? Depuis le début de son intérim, l’ex-adjoint d’Antonetti a raflé trois victoires et deux matchs nuls en six journées de Ligue 1, sortant sa teamde la zone de relégation et la plaçant en douzième position. Après avoir déjà joué le pompier de service le temps d’un match l’an dernier lorsqu’Hervé Renard venait de se faire éjecter, Collot semble tenir un discours qui parle aux Dogues. Ancien de la maison (il a joué à Lille entre 1995 et 2002), le technicien pourrait être une bonne solution, à court comme à long terme. Encore faut-il que Lopez ne le trouve pas trop fade, lui qui cherche du sexy. Et Patrick veut-il vraiment du poste ?
Le onze type : Enyeama – Corchia, Soumaoro, Basa, Béria – Amadou, Sankharé, Benzia – Sliti, Eder, Lopes.
Vítor Pereira
Alors qu’il devait atterrir à Nantes, l’ancien de Porto et de Fenerbahçe a finalement dû laisser la place à Sérgio Conceição. Mais pour Pereira, Nantes ou Lille, Bretagne ou Nord, ça représente la même chose : un rêve. D’ailleurs, quand la proposition d’embauche tombe, le Portugais rompt son contrat avec Munich 1860, qui n’aura donc jamais eu le plaisir de contempler ses gestes sur le bord des pelouses allemandes, et arrive illicodans la contrée de Martine Aubry. Là, son profil à la Vahid Halilhodžić fait des étincelles. L’entraîneur enchaîne les victoires 1-0, sauve le club avec une superbe 7e place, mais ses joueurs terminent l’année carbonisés et un conflit s’enclenche en début de saison 2017-2018. « Parfois, c’était vexant, un peu humiliant, ce qu’il faisait avec moi. Dans le vestiaire, il disait à untel ou untel qu’il était sérieux, sans jamais citer mon nom alors que j’étais capitaine » , balance Rio Mavuba en novembre après le limogeage de Pereira. Le LOSC s’en fout, son équipe est restée dans l’élite et n’a plus qu’à trouver un nouveau remplaçant pour relancer la boucle.
Le onze type : Enyeama – Corchia, Soumaoro, Basa, Béria – Amadou, Mavuba, Sankharé – Sliti, Eder, Bissouma.
Fernando Santos
Il n’a pas pu résister. Terriblement attristé par la situation d’Eder, son petit protégé sifflé dans chaque stade de l’Hexagone depuis le mois d’août, le sélectionneur portugais décide de lui venir en aide en prenant en charge l’équipe lilloise. Le champion d’Europe 2016 ne change pas de formule et fait évoluer sa bande au sein d’un bloc bien groupé et compact. Avec, évidemment, son attaquant à tresses en pointe. « Eder a changé de statut depuis l’euro. Désormais, il est difficile, voire impossible de ne pas le titulariser. On peut dire qu’il a une sorte d’immunité » , balance Fernando en conférence de presse dès son arrivée. Malgré le peu de buts inscrits, Eder retrouve la confiance et Lille devient invincible, mais ne gagne quasiment jamais. Le maintien se joue lors de la dernière journée de Ligue 1, face à Metz. Dominé, le LOSC a besoin des trois points pour s’en sortir. À quelques minutes du coup de sifflet final, le score est toujours de 0-0. La suite, on la connaît…
Le onze type : Enyeama – Corchia, Soumaoro, Basa, Béria, Palmieri – Amadou, Mavuba, Sankharé, Obbadi – Eder.
Marcelo Gallardo
Quand il entend parler du poste vacant à Lille, Marcelo envoie sa candidature. Son objectif ? Le 13 janvier, date du premier match de reprise en championnat. Jeune et dynamique, Gallardo plaît aux dirigeants qui le considèrent comme un bon candidat au projet nouveau. Sauf qu’ils ont complètement zappé les embrouilles passées de l’ancien Monégasque. Quand Christophe Galtier débarque à Lille pour la 20e journée de L1, l’Argentin l’attend dans les couloirs pour s’expliquer enfin sur l’embrouille du 7 avril 2000. Forcément, tout le monde s’en mêle et les coups pleuvent. La partie est annulée, Gallardo s’en tire avec un pif cassé et porte plainte contre Galtier pendant que le LOSC le congédie pour faute grave. « Marcelo Gallardo a dit que je l’avais frappé, réagit l’entraîneur des Verts en fin de saison, après que la justice l’ait innocenté. Ce n’était pas moi, il le sait. On m’a chargé alors que je n’ai tapé personne. J’ai assumé, mais il y a eu beaucoup de fantasmes. Ça a été très difficile à vivre, mais aussi été une grande motivation pour montrer que je n’étais pas l’homme qu’on dépeint. » Les Nordistes, eux, repartent pour une année en Ligue 2. Avec Collot.
Le onze type : pas le temps de la mettre en place.
Par Florian Cadu