- C1
- Gr. B
- Lens-PSV (1-1)
Qui mène contre Lens récolte la tempête
Loin de la prestation livrée vendredi au Havre, Lens a renoué avec ses principes et ses bonnes habitudes européennes en rivalisant avec le PSV ce mardi (1-1). Deuxième du groupe B, un point derrière Arsenal, le Racing, qui a encore été mené au score, a définitivement prouvé qu'il était bien plus qu'un simple poil à gratter.
À mi-parcours, le Racing est dans les clous. Sans aucun doute possible. Avec cinq points, Lens a bouclé la phase aller en basculant du bon côté. Celui des équipes toujours invaincues, comme le Bayern, le Real Madrid ou l’Inter. Surtout, les Sang et Or ont joué à leur manière, respecté leurs principes, comme Franck Haise le souhaitait, et regardé Séville (1-1), Arsenal (2-1) et le PSV (1-1) dans le blanc des yeux. La crainte de voir le Racing convié à une fête où il n’avait pas sa place s’est évaporée. Lens est bel et bien à la hauteur de l’événement, et sera dans le coup jusqu’au mois de décembre.
Rattrape-moi si tu peux
Impérial en championnat, où il tourne à plus de trois buts par match en moyenne, le PSV a trouvé à qui parler. Le leader de l’Eredivisie a été limité à six petits ballons touchés dans la surface lensoise en première période. Luuk de Jong mis sous cloche, le PSV a souvent dû s’en remettre à des frappes en dehors de la zone de vérité, là où Lens a davantage réussi à pénétrer la surface néerlandaise – 30 ballons sur l’ensemble du match, contre 18 pour son adversaire. Avantage RCL, aussi, dans les duels. Notamment dans les airs, où les Nordistes se sont imposés sur 67,9% des situations. « C’est nous, c’est notre personnalité, il faut qu’on continue de jouer notre jeu, c’est ce qu’on a fait encore aujourd’hui », soulignait Jonathan Gradit au micro de Canal+. Des initiatives, de l’engagement et de la personnalité. Piégés par le pétard de Johan Bakayoko, Brice Samba et ses coéquipiers ont dû courir après le score, encore. Mais cette équipe n’est pas du genre à se laisser décontenancer.
ELYE WAHI, ENCORE LUI ! 😍🔥
Quel but magnifique du Lensois qui fait exploser Bollaert 😱#RCLPSV | #UCL pic.twitter.com/8AqzyLYIgd
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) October 24, 2023
Au lieu de couler, les Lensois sont repartis ferrailler, et les centres répétés de Przemysław Frankowski ont fini par payer. « Si on n’a pas de force de caractère dans le sport de haut niveau, il faut faire autre chose », balançait Franck Haise en conf. Trouvé par son fournisseur polonais, Wahi a égalisé onze minutes après le but de Bakayoko. Angelo Fulgini avait déjà remis les compteurs à zéro à peine un quart d’heure après le but de Lucas Ocampos à Séville. Contre Arsenal, il n’avait fallu que onze minutes à Adrien Thomasson pour annihiler l’ouverture du score de Gabriel Jesus. En somme : ouvrir le score contre Lens en Ligue des champions cette saison offre la garantie de passer un sale quart d’heure dans la foulée.
Lundi, Gradit estimait que le Racing n’avait « encore rien démontré », malgré la victoire contre Arsenal. Maintenant qu’ils ont croisé le fer avec leurs trois adversaires, on peut néanmoins se mouiller : les Lensois ont montré et démontré qu’ils n’étaient pas là par hasard. « On est bien rentré dans cette compétition, se félicitait Kevin Danso, élu homme du match, en zone mixte. On joue bien au football malgré notre manque d’expérience. On va continuer comme ça. » Le quinzième de Ligue 1 n’a pas tout fait tout bien, évidemment, et Franck Haise n’a pas manqué de pointer que son équipe avait mis « au moins une mi-temps à trouver la bonne carburation, à bien animer défensivement, récupérer le ballon dans les bonnes conditions et jouer, se libérer » dans un Bollaert à guichets fermés pour le trente-deuxième match d’affilée. Le coach artésien a d’ailleurs rappelé, malgré le bilan comptable favorable, que le Racing n’avait aucune marge. « Il nous faut être à 100% dans pas mal de domaines pour rivaliser. Ce n’est pas parce qu’on a battu Arsenal qu’on n’est pas le Petit Poucet du groupe. » Un Petit Poucet qui ne nourrit aucun complexe. Une fois la fin du match sifflée, le speaker a même été pris en train de secouer le public. « Vous pouvez faire un petit peu de bruit ou pas ? » Comme s’il était devenu normal que le Racing regarde l’Europe droit dans les yeux.
Par Quentin Ballue, à Bollaert-Delelis