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Qui est Fabio Miretti, le nouveau joyau de la Juve ?
Si le début de saison de la Juventus n'est pas folichon, un homme apporte un peu de couleur à ce tableau noir et blanc : Fabio Miretti. Le relayeur de seulement 19 ans a profité des blessures pour s'installer plus vite que prévu dans l'entrejeu. Et tant mieux.
Fin juillet, la Juventus a passé dix jours aux États-Unis pour préparer sa saison, en y affrontant tour à tour Guadalajara, Barcelone et le Real Madrid. Fabio Miretti, lui, était encore en vacances. Bien méritées, puisque le jeune milieu de terrain a disputé l’Euro U19, dont l’Italie a atteint les demi-finales. Le garçon n’a retrouvé ses coéquipiers que le 3 août, à Continassa, le jour de son anniversaire. Une prépa largement tronquée qui ne l’a pas empêché d’être immédiatement sollicité. Miretti a participé à tous les matchs de la Juve depuis le début de la saison (trois comme titulaire, trois en sortant du banc). La blessure de Paul Pogba et le départ en prêt de Denis Zakaria ont joué en sa faveur, mais si Miretti fait désormais vibrer les cœurs bianconeri, il ne le doit qu’à lui.
Una vita in bianconero Fino alla prima squadra Fabio #Miretti pic.twitter.com/10kEptDTwy
— JuventusFC (@juventusfc) May 2, 2022
Fait maison
Titulaire au Parc des Princes ce mardi, Miretti est devenu le deuxième plus jeune joueur de l’histoire de la Juve à démarrer un match de C1 derrière Stefano Pioli (à 18 ans et 335 jours, en septembre 1984). Une nouvelle étape de la route qu’il a patiemment construite dans le Piémont. Né à 40 kilomètres à peine de Turin, à Pinerolo, d’un père magasinier et d’une mère coiffeuse, le piccolo Fabio endosse la tunique bianconera dès l’âge de huit ans. Il gravit l’une après l’autre toutes les marches des catégories jeunes, en s’inspirant de son idole qui n’est autre que Pavel Nedvěd. « Il avait fait pousser ses cheveux comme lui puis dans ces années-là. Avec le soleil, ils sont devenus blonds, et il ne voulait plus les couper », raconte son père Livio à Calcio Mercato.
Juventino depuis toujours, Miretti a accompli son rêve de gosse en décembre dernier, en entrant à la 90e minute d’un match de Ligue des champions contre Malmö. Même scénario pour ses débuts en Serie A, en mars, face à la Salernitana. Devant ses perfs en Serie C et en Youth League, où la Juve s’est hissée jusqu’en demies, Massimiliano Allegri a lâché la bride au mois de mai en le titularisant pour les quatre dernières journées de championnat. La Vieille Dame a décliné les offres de prêt arrivées sur son bureau ces derniers mois, bien décidée à polir elle-même le diamant, et à profiter de son éclat dès à présent. Le club l’a justement mis en avant jeudi lors d’une conférence de presse spéciale à l’Allianz Stadium, en compagnie de Matias Soulé et Nicolò Fagioli, pour montrer que la NextGen était là. Et pas pour faire de la figuration.
Il Principino II
Le « Mirettismo » a déjà ses adeptes, et pour cause. Contre la Roma, « il a joué comme un vétéran », louait Allegri au terme de la rencontre. « Il est très calme, sait se déplacer entre les lignes et a un premier contrôle toujours vers l’avant. On n’en voit pas beaucoup comme lui. » Face au Spezia Calcio, Miretti a livré un récital. Dix ballons récupérés, quasiment treize kilomètres avalés, et une passe dé pour Arkadiusz Milik. Sa vision du jeu et sa propension à se porter vers l’avant font un bien fou à une Juve en cruel manque de verticalité. Le temps où Cristiano Ronaldo s’agaçait du manque de précision de ses centres à l’entraînement – ce qui avait poussé Andrea Barzagli à venir à sa rescousse, à le réconforter et à centrer à sa place – semble bien loin.
?????: @arekmilik9‘s first in Bianconeri colors #JuveSpezia pic.twitter.com/bhryaxsB2h
— Lega Serie A (@SerieA_EN) September 1, 2022
Particulièrement à l’aise comme mezzala, il attire la comparaison avec un certain Claudio Marchisio, lui aussi formé au club. Il Principino l’a déjà adoubé sur Twitter en saluant « la personnalité » qu’il a démontrée contre Spezia tout en le qualifiant de « promesse de grande valeur, à protéger et à développer de manière appropriée ». Kevin De Bruyne, que Miretti a répété prendre comme exemple aujourd’hui, lui a aussi adressé un petit clin d’œil en lui envoyant un maillot signé, accompagné d’un mot d’encouragement. Contre la Samp’, son ballon gratté dans les pieds de Tomás Rincón et sa passe dans l’intervalle pour Dusan Vlahović avaient aussi fait la différence, mais le but d’Adrien Rabiot avait été logiquement refusé pour un hors-jeu du Serbe. Massimiliano Allegri n’avait pourtant pas hésité à le sermonner publiquement au terme du match, en déclarant avoir été « rendu fou » par une tête en retrait qui aurait pu coûter un but à son équipe. Preuve que le garçon a de la marge de progression, mais surtout de l’exigence d’Allegri à son égard compte tenu de ses immenses qualités. Car à tout juste 19 ans, Miretti toque bien déjà à la porte des grands.
Par Quentin Ballue