ACTU MERCATO
Qui es-tu la clause de rachat prioritaire ?
Depuis plusieurs années, le Real Madrid et le Barça ont multiplié les ventes avec une clause de rachat prioritaire. Mais à quoi sert-elle au juste ?
Par le passé, les joueurs désireux de gagner du temps de jeu demandaient à être prêtés. Mais ça c’était avant. Désormais, les gros clubs européens sont davantage enclins à vendre et à inclure une clause de rachat prioritaire dans le contrat. Qu’est-ce que cela change ? D’une part, une vente permet d’obtenir des liquidités pour un montant supérieur à un prêt payant. D’autre part, le salaire est à la charge du club acheteur, ce qui n’est pas toujours le cas dans le cadre d’un prêt où les émoluments du joueur peuvent être partagés. Cela dit, et c’est généralement le cas pour une pépite potentielle, le club vendeur accepte de lâcher son joueur à condition d’être le premier à avoir une option en cas de transfert contre une plus-value. Pour le club vendeur, c’est évidemment un meilleur plan qu’un prêt sec, avec option d’achat ou non. En effet, si le joueur réussit, il peut le récupérer pour l’incorporer dans son effectif sans demander l’avis du club acheteur, ou pour le revendre au prix fort. Et si le joueur se vautre, c’est le problème du club acheteur… Cela évite le retour à l’envoyeur en cas de prêt infructueux qui entraînait aussi une baisse de la cote du joueur. Et puis cela permet aussi de rentrer dans les clous du Fair-play financier en allégeant la masse salariale et en faisant rentrer de l’argent frais. Pour le joueur, c’est aussi la certitude d’avoir le temps de s’adapter à un nouvel environnement et de ne pas avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Au final, on est proche de la clause léonine.
Morata, cas d’école
Même si cette clause existe depuis plusieurs années, c’est Álvaro Morata qui l’a mise en lumière de manière efficiente. Vendu 20 millions d’euros à la Juventus, l’attaquant espagnol a été performant, ce qui a motivé le Real Madrid à le racheter pour 30 millions. Pour l’heure, on ne sait pas encore si Morata sera merengue cette saison. Il reste un mois de mercato et si Zinédine Zidane semble compter sur lui, les postulants se bousculent. Des clubs de Premier League et le PSG seraient intéressés et le Real pourrait le revendre au moins le double du prix de rachat. S’il reste et qu’il cartonne, Morata aura emprunté le même chemin que Daniel Carvajal, parti au Bayer Leverkusen pour 5 millions d’euros en 2012 et récupéré en fin de saison pour 6.5 millions après une saison tonitruante (34 matchs, un but, 8 passes et une nomination dans le XI-type de Bild). Contacté par le PSG, Jesé privilégierait cette option dans son contrat plutôt qu’un simple prêt. Problème : elle est interdite en France, ce qui ralentirait les discussions, notamment au niveau du montant du transfert.
Le Barça, champion de la clause de rachat prioritaire
Depuis l’ouverture du mercato, le Barça a utilisé la clause de rachat prioritaire dans les deux sens. Transféré à Villarreal pour 4 millions en 2015 après une année en prêt à Séville, Denis Suárez a été repris pour 3,2 millions. Tout bénef’. Suite à un prêt fructueux à Gijón, Alen Halilović a été recruté 4 ans par Hambourg pour 5 millions, les Culés se réservant la possibilité de le rapatrier en Catalogne pour 10 millions pendant les deux premières années de son contrat. Gerard Deulofeu (Everton) et Adama Traoré (Aston Villa) sont également toujours liés aux Blaugrana. Par le passé, Alberto Botia (Gijón), Oriol Romeu (Chelsea) et Andreu Fontas (Celta) ont été vendus avec cette éventualité de rachat mais le FCB n’a jamais exercé la clause. Surtout, il a appris de ses erreurs : en incluant une clause de rachat obligatoire dans le contrat de Bojan à la Roma en 2011, le Barça avait fait une moins-value d’1 million (vendu 12, racheté 13) et après un prêt à l’Ajax, il a bradé l’ex-phénomène pour 1,8 million à Stoke City. Depuis, les Catalans ne se sont plus fait avoir. De quoi les encourager dans le développement de ce type de clause dans les années à venir…
Par FM Boudet