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  • Mondial des clubs – 1/2 finale – Guangzhou Evergrande/Bayern Munich

Qui es-tu, Guangzhou Evergrande ?

Par Régis Delanoë
Qui es-tu, Guangzhou Evergrande ?

Adversaire du Bayern Munich en demi-finale de la Coupe du monde des clubs, Guanzhou Evergrande suscite la circonspection. Comment cette formation chinoise, sortie de nulle part ou presque, est arrivée à se frayer un chemin jusque-là ? Grâce à beaucoup d'argent, bien sûr, mais aussi grâce à des choix stratégiques et humains plutôt bien vus. Un club à la croissance fulgurante.

Premier point important à poser en préambule : dès qu’il est question de football chinois, il faut bien avoir en tête un contexte historique complètement différent de celui auquel on est habitué. Dans l’Empire du Milieu, le championnat n’est professionnel que depuis 1994 et manque encore de structures et de stabilité. Régulièrement, des clubs naissent, d’autres disparaissent, au gré de rachats et de lubies d’hommes d’affaires. Régulièrement aussi – quoiqu’un peu moins ces derniers temps – des affaires de corruption viennent émailler l’actualité du foot en Chine. D’ailleurs, si la population locale s’intéresse de plus en plus à ce sport, elle a encore plutôt tendance à suivre les grandes compétitions étrangères qu’à se passionner pour une Chinese Super League encore trop jeune pour être tout à fait crédible. L’actuelle croissance de Guangzhou Evergrande s’inscrit ainsi parfaitement dans ce contexte particulier et déstabilisant pour nous autres Européens. Modeste club sans palmarès jusqu’en 2010, pointé du doigt lors d’un scandale de matchs truqués lors de cette même année, il a depuis été sacré trois fois champion national, allant conquérir en plus cette saison la Ligue des champions asiatique – d’où sa présence à cette Coupe du monde des clubs – et manquant de peu le triplé, échouant en finale de la Coupe de Chine. Sur le plan national, on peut même dire que Guangzhou est sans rival actuellement, terminant chaque saison largement en tête. Et sur le plan continental, ce premier succès obtenu cette saison l’a été de haute lutte, la concurrence étant d’un niveau bien supérieur à son quotidien chinois contre des adversaires sud-coréens, japonais, iraniens ou saoudiens bien plus expérimentés.

Une puissance financière sans limite

Évidemment, la première raison de ces succès en série est financière. Retour en 2010, à l’époque du scandale des matchs truqués : le club, qui s’appelait alors Guangzhou GPC, avait été puni d’une relégation administrative en D2 et se trouvait en plein marasme, jusqu’au rachat providentiel par Evergrande Estate Group. Dès la transaction effectuée, ce géant de l’immobilier local décide de changer le nom du club, de modifier le logo et s’attelle surtout à monter une équipe compétitive en enrôlant à coups de gros chèques des internationaux chinois, parmi lesquels Gao Lin, Zheng Zhi, Sen Xiang. Pari gagnant, le club remonte immédiatement en élite et remporte un premier titre dès l’année suivante. Il faut dire que le soutien financier apparaît quasiment sans limite, le groupe Evergrande montrant ces temps-ci des signes d’une progression tentaculaire sur l’économie de Guangzhou et de sa région. Son dernier coup ? Se lancer dans le très juteux business de l’eau minérale, via la création de sa marque de bouteilles, Evergrande Spring. À l’occasion de son lancement commercial en novembre, Luís Figo était présent en tant qu’ambassadeur de la marque.

Une formation dirigée intelligemment

Les énormes ressources financières de Guangzhou Evergrande ont permis de réaliser quelques gros coups sur le marché des transferts. Le plus spectaculaire et le plus médiatique étant d’avoir réussi à convaincre en 2011 le talent argentin Dario Conca de se joindre à l’aventure, contre un salaire astronomique de 10,6 millions d’euros par an (ce qui le faisait entrer dans le top 5 mondial des joueurs de foot les mieux rémunérés). D’autres étrangers ont aussi été recrutés, parmi lesquels les Brésiliens Muriqui et plus récemment Elkeson, sans oublier bien sûr la véritable grande star actuelle du club, qui se trouve être sur le banc : Marcello Lippi, technicien en exil depuis mai 2012. Toutes ces recrues ne seraient bien sûr pas venues sans un gros paquet de thunes. Mais il est faux de considérer ce club comme un simple repère de mercenaires. Car le recrutement semble avoir été géré bien plus intelligemment qu’à Shanghai Shenhua avec Nicolas Anelka et Didier Drogba ou à Dalian Aerbin avec Seydou Keita et Guillaume Hoarau. Contrairement à ces deux cas, on a décidé à Guangzhou de payer au prix fort des joueurs dans la force de l’âge et qui ont encore beaucoup à prouver. Dario Conca est arrivé à 28 ans, Muriqui à 24, Elkeson à 23. Les mecs ne sont pas là seulement pour cachetonner, ils apportent un vrai plus dans une équipe constituée pour le reste en grande partie d’internationaux locaux. Résumons la chose : un entraîneur très expérimenté et motivé avec l’idée de découvrir autre chose après une longue carrière en Italie, les meilleurs joueurs locaux du moment et des joueurs étrangers talentueux et impliqués pour la valeur ajoutée. Le tout compilé, on obtient une vraie réussite. La toute première du football chinois.

Une menace pour le Bayern ?

L’aventure est jusqu’à présent pas mal belle, voire impressionnante pour Guangzhou Evergrande, mais restons sérieux : à moins d’un gros malentendu, les Chinois n’ont aucune chance de se qualifier pour la finale de la Coupe du monde des clubs ce soir. L’opposition en demi-finale apparaît comme largement déséquilibrée, entre un Bayern en mode rouleau compresseur et une formation chinoise novice à ce niveau. Les rares occasions qu’elle a eues d’affronter des clubs européens en amical ces dernières années se sont soldées par des défaites, la plus lourde ayant été concédée à l’été 2011 face au Real Madrid (1-7). C’était certes il y a plus de deux ans, mais on imagine mal Marcello Lippi réussir à transformer le faire-valoir d’alors en un concurrent crédible au tout puissant Bayern. « Sur 100 matchs(contre les Allemands), nous en perdrons probablement 99 » , a d’ailleurs déclaré l’ancien sélectionneur de la Squadra Azzurra en conférence de presse d’avant-match, alors que son équipe a battu Al Ahly 2-0 en quart de finale samedi. Le joueur munichois qui devra se montrer le plus vigilant sera le latéral droit Rafinha, le jeu offensif de Guangzhou penchant naturellement côté gauche avec la présence de l’ailier Muriqui, en soutien de l’attaquant de point Elkeson et du meneur Dario Conca, dans un système tactique en 4-2-3-1.

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Par Régis Delanoë

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