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Qui es-tu Edgardo Bauza ?
L’Argentine a enfin un sélectionneur. Edgardo Bauza quitte son poste à São Paulo et prend les rênes d’une Albiceleste en pleine crise. Mais qui est cet entraîneur qui a remporté deux Libertadores avec deux clubs différents ?
Enfin. Après quelques semaines dans l’inconnue, l’Argentine tient son nouveau sélectionneur. Armando Pérez, président du Comité de normalisation de la Fédération argentine, a tout tenté pour convaincre Diego Simeone, Jorge Sampaoli (il a même voyagé à Séville pour tenter de convaincre le club et l’ancien sélectionneur du Chili), ou encore Marcelo Bielsa. C’est finalement Edgardo Bauza qui a été choisi. Alors que certains parlent d’un choix par défaut, d’autres soulignent le pragmatisme – qualité nécessaire pour s’engager dans le bourbier que représente ce job en ce moment – de celui qui quitte son poste d’entraîneur de São Paulo pour redresser sa nation. Portrait d’un inconnu en Europe, qui pourrait bien être le candidat idéal pour relever l’Argentine.
Bauza, Bauza, assim você me mata
Rapidement, les vannes ont fusé sur les réseaux sociaux en Argentine. Décrit comme un entraîneur archi-défensif, il semble pourtant représenter le meilleur choix d’une liste sans gros noms (les quatre candidats étaient Bauza, Ramón Díaz, Miguel Ángel Russo et Caruso Lombardi).
Se filtró la táctica que usará Bauza en la Selección Argentina. pic.twitter.com/Ag9BkXu6it
— Un Metro Adelantado (@metroadelantado) 1 août 2016
Ancien défenseur central qui a débuté sa carrière à Rosario Central en 1976, El Patón, surnommé ainsi car il chausse du 46, a bien voyagé durant sa carrière de coach. Sans grand succès, jusqu’en 2006 et son arrivée au Pérou. Bauza mène d’abord la Liga de Quito au titre de champion national en 2007 et à la première Copa Libertadores de son histoire, un an plus tard (aussi la première d’un club équatorien). Au Mondial des clubs, la LDU tombe en finale contre Manchester United, sur le score de 1 à 0. Cette même année, il est logiquement élu meilleur entraîneur du continent. Un passage de trois mois en Arabie saoudite, et retour sur le continent latino-américain. Il reprend la Liga de Quito, avant de signer à San Lorenzo, en 2014. Lui, l’idole de Rosario Central, va emmener le club du Pape sur le toit de l’Amérique du Sud, pour la première fois de son histoire et mettre fin aux vannes incessantes des supporters adverses affirmant que San Lorenzo n’était pas un grand club argentin. La recette pour gagner cette Libertadores avec San Lorenzo ? Il la dévoile à l’époque dans Olé : « Pour ceux qui aiment le football moderne, vertical et où tous les joueurs montent, San Lorenzo n’est pas une bonne équipe à regarder. Celui qui veut voir du football sérieux va apprécier San Lorenzo » . Quand il entraînait les Cuervos, l’ancien défenseur-buteur (il est le quatrième défenseur central de l’histoire a avoir marqué le plus de buts selon la FIFA, derrière Koeman, Passarella et Hierro) balayait les critiques sur son style minimaliste : « Honnêtement, je m’en bats les couilles qu’on me qualifie de défensif. Je sais quelles sont nos qualités et nos limites » . Ce pragmatisme plaira-t-il à une nation en quête d’un titre depuis 23 ans ?
La mission de convaincre Messi
Dans un pays où l’idée de beau jeu a été abandonnée depuis longtemps et où l’on demande aux joueurs de gagner « coûte que coûte » , Edgardo Bauza pourrait être le sélectionneur idéal. Après sa nomination, l’entraîneur qui quitte São Paulo sur un échec (il n’a jamais convaincu les dirigeants et supporters malgré une demi-finale de Copa Libertadores) a accordé un entretien à Fox Sports. Là encore, son coté défensif a été abordé : « Je suis de ceux qui pensent que tous le monde doit attaquer et défendre. Tu peux jouer dans le camp adverse si tu mets la pression haut. Et c’est plus facile quand tu as des joueurs de qualité comme dans la sélection argentine. Il y a énormément de variantes » . Il ne s’épanche pas sur la tactique, mais plus sur la mentalité du groupe : « J’ai dit à Armando Pérez qu’on allait y laisser notre vie pour que cela fonctionne » . À l’orée d’un match contre l’Uruguay pour le compte des Éliminatoires du Mondial 2018, Bauza a deux défis. D’abord, rencontrer Leo Messi. Sur Fox, l’ancien entraîneur de San Lorenzo a expliqué comment il aborderait le cas du numéro 10 : « Je suis optimiste. Je vais voyager pour discuter avec lui. J’espère que cette discussion l’aidera à revenir en sélection. Je veux lui expliquer mon idée. Ce qui m’inquiète le moins, c’est son rôle sur le terrain » . Aussi, il devra reconstituer un groupe où de nombreux joueurs pourraient suivre la décision de leur capitaine. Ainsi, Mascherano, Higuaín ou encore Agüero ont tous un avenir flou avec l’Albiceleste. Bauza a déjà affirmé que le buteur désormais à la Juve sera dans la liste, et que la défense de la sélection « qui a progressé ces derniers temps » sera sensiblement la même.
Bauza a quinze jours pour former une liste et faire revivre l’espoir d’une nation qui l’a perdu depuis bien longtemps. Bauza, ancien international argentin laissé à quai par Menotti lors de la Coupe du monde 1982, conclut, toujours sur Fox Sports : « Ceux qui ont été joueurs connaissent la douleur et la frustration de perdre une finale » . À lui de renverser l’histoire.
Par Ruben Curiel