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Qu’est-ce qui peut empêcher Monaco d’aller au bout ?
Après sa victoire dimanche soir face à l'Olympique lyonnais, Monaco a fait un pas de plus vers le titre. Mais qu'est-ce qui pourrait bien contrarier les plans des hommes de Leonardo Jardim ?
Dimanche soir, l’AS Monaco n’a pas grillé son fameux joker contre l’OL, alors que cette rencontre était censée être la marche la plus difficile à franchir dans la fin de parcours des Monégasques. Dans un match finalement plus compliqué que prévu contre l’équipe bis de l’Olympique lyonnais (Mateta, Ferri, Darder, Tousart, Rybus et Nkoulou sur le terrain contre Lacazette, Valbuena, Tolisso, Gonalons, et Mammana sur le banc ou en tribune), les hommes de Leonardo Jardim ont su s’en sortir. Grâce à une première mi-temps de haute volée, et à un second acte où il a fallu tenir au courage. Bref, une vraie victoire de champion. Mais alors, qu’est-ce qui peut aujourd’hui empêcher l’AS Monaco d’aller au bout ?
Une faillite physique
Fini les énormes branlées à chaque match de Ligue 1. Forcément, c’est humain, après une énorme saison sur tous les tableaux, les Monégasques commencent à tirer la langue et doivent batailler bien plus fort pour décrocher les trois points. Si bien que lors des sept dernières rencontres de Ligue 1, les Monégasques ont bel et bien obtenu la victoire, mais cinq fois en s’imposant seulement d’un but d’écart. Inhabituel pour le rouleau compresseur monégasque. Avec l’accumulation des matchs à fort enjeu qui risquent de se présenter à eux, les hommes de Leonardo Jardim pourraient bien finir par laisser filer des points. On imagine mal Monaco continuer à forcer le verrou de toutes les équipes de Ligue 1, surtout qu’il reste pas mal de matchs pièges comme à Nancy, qui se bat pour le maintien, où contre Saint-Étienne et Rennes, des équipes toujours compliquées à battre si on manque de jus. Ce serait dommage pour Monaco de revivre la saison de 2004, au cours de laquelle le club de la Principauté avait payé son parcours de dingue en Ligue des champions en laissant filer le titre au profit de l’OL dans la dernière ligne droite.
Une mauvaise blessure de Fabinho
De cette usure physique peut découler une mauvaise blessure, forcément. Et contrairement au PSG qui dispose d’un effectif pléthorique en cas de coup dur, l’AS Monaco de cette saison repose sur un onze de départ bien dessiné, clair, net, précis et difficilement remplaçable. Si Germain, Moutinho, Raggi, Dirar et Touré semblent capables de s’insérer dans l’équipe de temps en temps pour colmater les brèches, les titulaires indiscutables sont clairement indispensables. Notamment Fabinho qui, dimanche soir encore, a prouvé qu’il était le garant de l’équilibre monégasque dans l’entrejeu, prêt à tenir la barre contre vents et marées quand le bateau tangue. Son absence contre le Paris Saint-Germain en finale de la Coupe de la Ligue s’était fait sentir, tant Monaco paraissait coupé en deux sans lui. Déjà auteur de 49 matchs cette saison dont 42 qu’il a joué en intégralité, le corps du Brésilien pourrait lâcher au pire des moments.
Le PSG rouleau compresseur
Depuis la terrible élimination contre le Barça en Ligue des champions, le Paris Saint-Germain a retrouvé de sa superbe et a remporté tous ses matchs. Le PSG en mode rouleau compresseur qui piétine ses adversaires est doucement en train de faire son retour. Résultat, pendant que Monaco, à bout de souffle, s’incline à Nancy le 6 mai, Paris explose Bastia. Comme l’année dernière face à Troyes, le Paris Saint-Germain profite du fait que les Corses soient condamnés à la descente pour se défouler. Quadruplé de Cavani, doublé de Draxler, doublé de Di María et dernier but de Thiago Silva qui fond en larmes d’émotion : Paris l’emporte 9-0 et n’a plus que cinq buts de retard au goal averagepour rejoindre Monaco à l’approche de la dernière journée. Le 20 mai, Monaco s’impose à l’arrache 2-1 contre Rennes. Pendant ce temps-là, Paris est sur un nuage. Lucas, qu’on annonce sur le départ, fait plus de bons choix en un match qu’en quatre ans. Quintuplé pour le Brésilien, qui remercie « Dieu qui l’a si bien guidé pendant 90 minutes » . Cavani s’occupe d’en planter deux autres. Le PSG est champion à la différence de buts. Qui l’aurait cru ?
Exclu du championnat
Ce dimanche 7 mai, c’est l’horreur à l’heure où le visage se dessine sur l’écran de télévision de tous les Français. Marine Le Pen est la nouvelle présidente de la République avec 50,2% des suffrages et un taux d’abstention record de 39%. Après deux semaines de flottement, de gueule de bois et de vitrines cassées, MLP commence à agir. « J’ai été élu pour un programme qui satisfait les Français et uniquement les Français, n’est-ce pas ? Eh bien les Monégasques ne sont pas français » , déclare-t-elle. Bien consciente que le football est ce qu’il y a de plus important au monde, elle décide de marquer le coup en expulsant l’AS Monaco de toutes les compétitions françaises de football. À deux journées de la fin, certains d’être champions, les Monégasques sont virés du classement de Ligue 1. Un scénario digne d’un cauchemar qui n’a aucun sens, mais qui te réveille quand même en sueur.
On connaît la date du Trophée des championsPar Kevin Charnay