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Qu’est-ce qui cloche au Toronto FC ?

Par Gabriel Cnudde
Qu’est-ce qui cloche au Toronto FC ?

Après une saison 2014 médiocre, à l'issue de laquelle le Toronto FC n'a même pas obtenu un ticket pour les play-offs, les joueurs de Greg Vanney sont encore à la peine en ce début de saison. Deux victoires, quatre défaites et beaucoup de questions.

Le retour sur investissement mesure le montant d’argent gagné, ou perdu, par rapport à la somme initialement investie. Et à l’heure actuelle, le retour sur investissement du Toronto FC est quasiment nul. Depuis 2013, Tim Leiweke investit en masse dans l’espoir de faire de son club une franchise intraitable en Major League Soccer. Alors la liste des transferts des designated players – ces joueurs dont les salaires ne sont pas concernés par les limites imposées par le salary cap – est assez longue : Matías Laba, Michael Bradley, Jermain Defoe, Gilberto, Jozy Altidore et Sebastian Giovinco. Pourtant, les résultats n’ont absolument pas suivi. Avant-dernier de la Conférence Est en 2013, puis septièmes en 2014, les Reds attendent encore une toute première participation aux play-offs de la MLS. Mais cette saison encore, rien ne semble aller comme prévu du côté du BMO Field. Et malheureusement pour le TFC, Dominique Arribagé est occupé.

Le goût du voyage

« Il est encore très tôt dans la saison » , expliquait Michael Bradley après la victoire de Toronto sur la pelouse de la toute nouvelle franchise d’Orlando (0-2). Une victoire accompagnée d’un long soupir de soulagement puisque les Reds restaient sur quatre défaites de rang. Comment expliquer la mauvaise passe de Toronto, qui, en plus des arrivées de Giovinco et Altidore, a aussi renforcé son effectif avec des joueurs d’expérience comme Damien Perquis et Benoît Cheyrou ? Tout d’abord, il faut dire que les joueurs de Greg Vanney n’ont pas été aidés par le calendrier. Les six premiers matchs de la saison ont été joués à l’extérieur. En cause, la rénovation du BMO Field, qui poussera Toronto à se déplacer encore une fois, ce samedi, à Philadelphie. Seulement, les joueurs refusent catégoriquement de se cacher derrière cette excuse, qui semble pourtant légitime.

« Tout le monde parle de nos déplacements, mais il ne faut pas oublier qu’une fois qu’on aura récupéré notre stade, on devra quand même encore jouer des matchs à l’extérieur ! Ce n’est pas comme si après, on disait adieu aux déplacements, c’est un challenge qu’on affrontera encore souvent cette saison » expliquait Michael Bradley, rejoint sur ce point par Jozy Altidore, double buteur à Orlando. « Bien sûr, ce n’est pas évident, mais ce n’est pas une excuse. Tout le monde doit savoir gérer ça, alors non, il ne faut pas en faire quelque chose de trop important. » Bradley, qui incarne à lui seul le paradoxe du TFC, l’assure : tout ira mieux. « Il faut qu’on apprenne beaucoup sur nous, qu’on commence à se poser les bonnes questions. Ensuite, nous reviendrons plus forts. » Les bonnes questions, Tim Bezbatchenko, le manager général, doit aussi se les poser, lui qui s’entête à suivre une stratégie qui ne fonctionne pas. Si l’effectif canadien peut se targuer d’avoir quelques grands noms dans ses rangs, force est de constater que le reste de l’effectif n’est pas au niveau.

Une mauvaise stratégie

Juxtaposer les stars du ballon rond ne suffit pas toujours à créer une grande équipe. En d’autres termes, la somme des talents individuels ne fait pas le talent collectif d’une équipe. Et c’est bien là que se situe le problème de Toronto. Les salaires des trois designated players limitent l’apport d’autres joueurs, avec des noms peut-être moins clinquant, mais qui permettraient d’apporter un peu de consistance à l’équipe. Giovinco touche un salaire annuel de sept millions de dollars, Altidore empoche lui deux millions de dollars par an et Bradley gagne tout de même plus de cinq millions par an. Alors forcément, il ne reste plus grand-chose dans les caisses, et ça se voit. Surtout en défense. Morgan, Morrow, Perquis et Hagglund ont bien du mal à tenir leur rang. Le 19 avril dernier, lors du déplacement sur la pelouse du F.C. Dallas, le TFC avait encaissé trois buts en 27 minutes…

De quoi énerver le coach Vanney. « On a parlé toute la semaine de se protéger. Trente secondes et on encaisse un but, puis rapidement, on s’en prend un deuxième. Et puis le troisième but, c’était le grand bazar. C’étaient deux garçons qui se rentrent dedans. Non, ce n’était pas propre, ça aurait dû l’être. » Heureusement, la deuxième période de cette rencontre, puis la victoire contre Orlando laisse entrevoir une éclaircie pour la suite de la saison. « Les garçons ont travaillé très dur pour traverser cette mauvaise passe. Nous allons devoir continuer à travailler et à enchaîner les bons résultats » expliquait Greg Vanney après le match à Orlando. Pour cela, il va falloir que le TFC apprenne enfin à être régulier, solide derrière et compact au milieu. Il va surtout falloir que les dirigeants essayent, à l’avenir, de trouver le bon équilibre entre designated players et joueurs corrects, comme l’ont parfaitement fait, par exemple, le Los Angeles Galaxy ou les Seattle Sounders.

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Par Gabriel Cnudde

Tous propos recueillis sur le site officiel de la MLS

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