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Quels joueurs pour Paris la saison prochaine ?
Il y a quelques jours, Laurent Blanc a dressé les contours de sa liste de courses pour le prochain mercato. Pour le Président, inutile de vouloir beaucoup, il faut recruter de la qualité. C'est-à-dire des joueurs rompus aux joutes de la Ligue des champions. Tour d'horizon de cibles potentielles.
Petr Čech, la muraille
Profil. Il y a quelques semaines, Christophe Lollichon nous avait assuré que Petr Čech restait à ses yeux « l’un des trois meilleurs gardiens de la planète » . Donc, derrière Manuel Neuer, référence du poste, et Thibaut Courtois, celui qui a poussé le Tchèque sur le banc de Chelsea. Si Paris cherche un gardien supérieur techniquement et mentalement à Salvatore Sirigu, les choix sont limités, mais Petr Čech fait bien partie de ceux-là. Vu sa situation difficile à Londres, il coûtera moins cher que les 20 millions nécessaires pour déloger Hugo Lloris de White Hart Lane.
Expérience. Le Président veut de l’expérience ? Čech assure dans ce registre. Habitué aux joutes de la Ligue des champions depuis une décennie, taulier de sa sélection nationale depuis bientôt 15 ans, l’homme au casque a tout connu, y compris une victoire en C1 (2012), une autre en C3 (2013) et une finale malheureuse suite à une séance de penalties en 2008. Dur de faire mieux, d’autant que le bonhomme connaît aussi la France pour avoir évolué deux saisons à Rennes. Il ne risque même pas de s’endormir pendant un match de Ligue 1…
Mais… À 33 ans, Petr Čech n’est plus vraiment l’avenir, alors que le PSG se veut un club misant sur les stars de demain. À 28 ans, Hugo Lloris est une cible beaucoup plus jeune et donc plus pérenne, à moins que le PSG ne choisisse le Slave pour assurer la transition avant l’arrivée à maturité d’Alphonse Areola…
Raphaël Varane, Monsieur Propre
Profil. Titulaire en équipe de France, mais troisième central au Real Madrid, Raphaël Varane colle au cadre annoncé il y a un an par Nasser Al-Khelaïfi : une potentielle future référence planétaire. Ce qu’il serait déjà incontestablement si Carlo Ancelotti ne lui préférait pas Pepe en Espagne. Il est plus sûr que David Luiz, et son association avec Thiago Silva pourrait faire merveille et lui permettre de progresser encore.
Expérience. Même s’il n’a que 22 ans, Raphaël Varane a déjà un vrai passé au plus haut niveau avec une participation en Coupe du monde, une victoire en Ligue des champions 2014, et quelques Clásicos Real-Barcelone qui valent à eux seuls plusieurs matchs couperets en C1. Vraiment suffisant pour dire qu’il entre haut la main dans les critères énoncés par Laurent Blanc ?
Mais… Souvent blessé au genou ces dernières saisons, Raphaël Varane a également le désavantage de faire partie d’un secteur de jeu où Paris est particulièrement fourni. Quoique son recrutement pourrait permettre d’utiliser Marquinhos à droite, où il a souvent été plus fiable que les spécialistes du poste Van der Wiel et Aurier, et David Luiz au milieu de terrain, où il a fait de belles prestations en milieu de saison. Mais le principal frein à un éventuel recrutement de Varane reste son prix prohibitif. Mais Laurent Blanc pourrait facilement balancer à Nasser un : « Je crois que bon, quand on ose claquer 50 millions sur un bouclé qui en prend sept en demi-finale de Coupe du monde, on peut bien en mettre 55 sur le futur des Bleus. Non ? »
Jérémy Toulalan, la Bête
Profil. À 31 ans, Jérémy Toulalan n’est plus en équipe de France avant tout par choix personnel, mais continue de briller sous les couleurs de Monaco, à la fructueuse campagne européenne duquel il a grandement participé. Dans le milieu très technique du PSG, l’ancien Nantais apporterait un profil qui a cruellement fait défaut lors des matchs contre le Barça : le ratisseur capable d’aller gratter de précieux ballons quand l’équipe n’a pas le monopole du ballon. Ce n’est pas pour rien qu’à Málaga, il avait été surnommé « la Bestia » .
Expérience. Si son exil à Málaga puis sa première saison monégasque l’ont un temps éloigné de la Ligue des champions, Jérémy Toulalan facture néanmoins près de 40 sélections en équipe de France, une Coupe du monde et un Euro – collectivement raté, mais où lui avait surnagé -, ainsi que plusieurs beaux parcours européens : demi-finale avec Lyon en 2010, quarts avec Málaga (2013) et Monaco (2015), à chaque fois en tenant son rôle avec maîtrise. Costaud et donc parfaitement dans le cahier des charges de Laurent Blanc.
Mais… Outre le fait que la Toule ne soit pas la recrue la plus glamour dont rêvent les décideurs parisiens, il vient également de prolonger à l’AS Monaco, ce qui sous-entend qu’il ne bougera pas cet été et finira éventuellement sa carrière sur le Rocher. Car le joueur formé à Nantes n’est pas forcément fait pour l’univers « strass et paillettes » de la capitale et préfère probablement le calme du stade Louis-II.
Pedro Rodríguez, le champion du monde
Profil. À bientôt 28 ans, Pedro Rodríguez est un joueur offensif de couloir qui pourrait combler les lacunes du PSG entrevues cette saison avec les blessures ou méformes de Lucas, Lavezzi, voire le blues de Cavani. À Barcelone, il a vu son temps de jeu diminuer avec l’arrivée de Luis Suárez et la mise en place du trio MSN. Une concurrence intouchable qui n’existe pas à Paris. À en croire les bruits qui courent en Espagne, à 20 millions d’euros, il quittera la Catalogne, presque un cadeau au vu de son pedigree.
Expérience. Plus de 200 matchs et 60 buts en Liga, 60 apparitions et 15 réalisations en Ligue des champions, 50 sélections avec l’Espagne et, surtout, une collection de titres complète avec Coupe du monde (2010), Euro (2012), Ligue des champions (2009, 2011), plusieurs Ligas et Coupes du Roi… Il ne manque qu’une C3 et une Coupe des confédérations pour faire mieux que le palmarès de Pedro Rodríguez. S’il veut de l’expérience, Laurent Blanc sait où l’acheter…
Mais… Cette saison, Pedro a très peu joué comme titulaire : quatre matchs de Ligue des champions, 13 de Liga, deux en Coupe du Roi et trois en sélection. Assez léger pour un joueur qui, à Paris, serait destiné à un rôle majeur dans l’un des trois postes offensifs. Après une saison à jouer les jokers de luxe, Pedro serait-il capable d’assumer une place de titulaire dans un club présent sur quatre tableaux ? Sur ce point, Antoine Griezmann a beau être plus cher, il fait office de recrue bien plus fiable…
Par Nicolas Jucha