- France
- Politique
- Nouveau gouvernement
Quels joueurs de Ligue 1 au gouvernement ?
Aujourd'hui, Manuel Valls aura la lourde tâche de composer un nouveau gouvernement pour redresser la barre. Lâché par certains, le Premier ministre pourrait bien faire son mercato d'été en Ligue 1. Et ce ne sont pas les talents qui manquent.
Ministre du travail, de l’emploi et du dialogue social : Florian Thauvin
« Je veux du socialisme, du vrai ! Regardez-moi ce péquenaud de Montebourg. Ça, pour poser avec des mixers dans une tenue Jean-Paul Gaultier, y a du monde. En revanche, pour sauvegarder les emplois et négocier efficacement avec les Indiens… Et puis, peut-on vraiment faire confiance à un type qui s’est fait larguer par cette glacière d’Audrey Pulvar pour redresser la barre ? Trouvez-moi un mec qui en a bordel ! » En réunion avec Manuel Valls, François Hollande explose. Exposé à la fronde populaire, le président en balance sait que la reconquête passera essentiellement par l’emploi. Mais voilà, même la gauche de la gauche a failli à sa mission, ne jugulant qu’à peine les délocalisations et autres suppressions de postes. Il lui faut un négociateur, un vrai. Kevin Spacey n’étant pas disponible, c’est un coup de fil du secrétariat qui va tout changer : « Monsieur le président, un certain Tonton Adil souhaiterait vous proposer un ministre. Il dit que son homme est aussi inflexible que sa crête. » . Perdu pour perdu, François accepte. Armé d’un dossier épais, Adil le Boucher expose son idée : « Vous savez, Flo n’a jamais fléchi dans le conflit social. C’est d’ailleurs le dernier employé à avoir fait céder le patronat. Et croyez-moi, Michel Seydoux est plus dur à allonger que Léa. » . Face à ce plaidoyer imparable, Francky est bluffé. Quelques jours plus tard, la passation de pouvoir a lieu : Florian Thauvin, en veston noir et claquettes Speedo, reçoit des mains d’Arnaud Montebourg les clefs du ministère. Deux mois après son arrivée, le Medef cède dans le dossier de l’augmentation des charges patronales et invoque « l’impossibilité d’engager le dialogue » . Déjà une victoire.
Ministre de l’aménagement du territoire : Lucas Deaux
Manuel Valls est au fond du trou. Quelques mois après son intronisation, son gouvernement a volé en éclat. Trop de dissensions, trop de mouvances dans son propre parti, trop de critiques. Alors depuis son bureau de Matignon, Manuel s’évade : www.sofoot.com. Lui, le fan du Barça, lit, décortique, farfouille. Jusqu’à tomber sur une interview, datée du 4 août 2013 : « Il y a trop de ronds-points à Nantes. Moi au volant, je suis un peu nerveux et ici, les gens sont mous, mais mous je n’avais jamais vu ça. Il y a trop de circulation. Et trop de travaux. Enlève tout ça, et la ville serait magnifique ! » L’auteur de ces propos limpides n’est autre que Lucas Deaux, architecte du milieu de terrain nantais. Derrière son écran, Manuel apprécie l’homme, direct, droit, qui ne tourne pas en rond. Et puis au fond, un supporter blaugrana peut-il vraiment renier l’école du jeu à la nantaise ? Recréé pour l’occasion, le ministère de l’aménagement du territoire revient donc de droit à Lucas, dont les premiers décrets visent la suppression des demi-circulaires et la dérégulation des limitations de vitesse. Conséquences immédiates : le business des entreprises de BTP est florissant et Lucas peut désormais rallier Nantes à Paris en 1h13. En revanche, au ministère de la santé, on fait la gueule. L’augmentation des accidents de la route de 497% contribue à creuser le déficit de la Sécu et donc, de l’État. Les réformes engagées par des Nantais ont souvent ce genre d’effet.
Ministre de l’éducation nationale : Geoffrey Jourdren
Le ministère de l’éducation nationale a toujours été une plaie pour ceux qui s’y sont essayés. Combien de manifestations, de blocus uniquement justifiés par l’envie de sécher les cours, de slogans à la gloire de l’orifice de François Fillon… Sous l’ère Hollande, Vincent Peillon, ancien prof de philo, et Benoît Hamon, diplômé en histoire, ont déjà subi les foudres d’une institution quasi inamovible. Face à cette situation, le tandem Valls-Hollande tente un coup. Séduits par les poèmes déclamés par Geoffrey sous les caméras de Canal ainsi que la pédagogie dont il a fait preuve dans ce clip puissant pour la sécurité routière, les deux hommes tentent le coup et nomment le gardien montpelliérain à la rue de Grenelle. Les résultats sont surprenants. En imposant des rediffusions d’À la Clairefontaine dès les classes de 5e, Jourdren provoque un électrochoc chez des générations de gamins, désormais avides d’éducation et de connaissances. Taux de réussite au bac : 98%. Et à ceux qui contestent sa méthode radicale, limite cruelle, Geoffrey répond : « Allez vous jeter à la mer ! » Une fermeté qui fait définitivement taire ses détracteurs et consacre la première vraie réussite d’un gouvernement hollandais.
Ministre de l’agriculture, l’agroalimentaire et de la forêt : Zoumana Camara
Lâché par ses propres ministres, Manuel Valls se sent trahi. Il a besoin d’hommes fidèles dans l’adversité, de camarades prêts à se battre sans condition pour atteindre les sommets. Et à ce jeu-là, Zoumana Camara semble être un candidat tout désigné. Élément important de ce PSG qui ne gagnait pas, coiffeur permanent de ce PSG qui rafle tout, le défenseur a tout connu sans jamais broncher ni rechigner. Mieux, il a toujours été loué pour son état d’esprit, devenant l’ami des puissants et jouissant d’une cote de sympathie sans égal auprès du public. Restait à lui trouver un ministère. Une chose aisée depuis que Zoumana a révélé son adoration pour la nature et les parties de chasse. Agriculture, agroalimentaire et forêt seront donc les nouvelles attributions de Papus qui, du haut de son nouveau domaine, rétablit le port d’arme et la traque de l’ours dans les Pyrénées. Outrés, Cécile Duflot, Nicolas Hulot et Jean-Vincent Placé, qui a depuis réglé ses PV, décident d’entamer une grève de la faim sous les bureaux de Zoumana. Mais dès la première nuit, le service d’ordre du nouveau ministre, qui parle étrangement suédois, nourrit de force les impertinents en leur enfonçant des steaks de sanglier au fond du gosier. La révolte du quinoa est terminée, l’écologie terrassée.
Ministre de la justice et de la femme : Brandão Secrétaire d’État chargé des relations avec le parlement : Thiago Motta
Des évidences. Quand l’un a su gérer avec tact ses problèmes judiciaires en s’envolant vers le Brésil pour y préparer son procès pour tentative de viol, l’autre a toujours fait preuve d’une certaine diplomatie envers ses congénères et le corps arbitral. Dès leur nomination au gouvernement, les deux hommes sont salués. Place Vendôme, on loue le touchéo de la Brandade avec ses équipes. Dans les couloirs de l’Assemblée, Thiago Motta persuade tout ce qui bouge, ce qui fera dire à Manuel Valls que l’Italo-Brésilien est « un charognard du dialogue de terrain » . Pourtant, l’association de ces deux éléments prometteurs va vite dégénérer. En désaccord complet avec le projet du nouveau garde des sceaux consistant à s’accorder une immunité à vie, Motta dézingue le projet devant les députés. Une attitude qui courrouce fortement l’attaquant qui, au détour d’un couloir de l’Assemblée, décide de se farcir le secrétaire d’État. Avec un coup dont lui seul à le secret. Forcément.
Auraient pu également être cités
– Yoann Gourcuff à la Santé- Stéphane Ruffier à l’Intérieur- Cédric Barbosa aux Anciens Combattants – Mevlüt Erding aux Affaires étrangères pour une intégration de la Turquie à l’UE – Hafiz Mammadov au Budget
Par Raphael Gaftarnik