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Pep, tu as le droit de faire des changements !

Par Quentin Ballue
4 minutes
Pep, tu as le droit de faire des changements !

Pep Guardiola n'a procédé à aucun changement contre Leipzig mercredi (1-1). Un choix qui pose question compte tenu de la physionomie du match, de la qualité de son banc et du calendrier.

Marco Rose a réussi son coup mercredi soir. Mené et malmené en première période, le technicien du RB Leipzig a finalement obtenu un nul 1-1 face à Manchester City. Mission accomplie pour les Roten Bullen, dont les chances d’atteindre les quarts de finale de cette Ligue des champions restent intactes. Encore plus avec l’abolition de la règle du but à l’extérieur. Pourtant, Pep Guardiola semblait lui aussi content au moment de quitter la Red Bull Arena. Son équipe a évidemment toutes les cartes en main pour passer au tour suivant, le 14 mars prochain, dans son antre de l’Etihad. Mais beaucoup de sourcils ont esquissé un mouvement dubitatif en voyant le chrono tourner, sans que le staff anglais ne sollicite le quatrième arbitre : son City a fini la partie avec le onze de départ sans procéder au moindre remplacement. Le dernier coach à avoir opté pour cet immobilisme en Ligue des champions est un certain José Mourinho lorsque Manchester United avait affronté la Juventus en 2018.

Un air de déjà-vu

Le Catalan n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà laissé intacte son équipe lors de la victoire 2-0 contre Fulham en décembre 2020, malgré du Phil Foden, du Fernandinho, du Ferran Torres ou du Bernardo Silva sur le banc. Soit. Il a répété l’opération quatre fois la saison passée. City s’était alors imposé chez Manchester United (0-2) et à Brentford (0-1). Sa décision de garder les mêmes joueurs en mars dernier, alors que son équipe pataugeait à Selhurst Park, avait davantage fait tiquer. Guardiola s’était passé de munitions comme Raheem Sterling, Gabriel Jesus ou İlkay Gündoğan, et les Skyblues n’avaient pas réussi à percer la muraille dressée par Patrick Vieira (0-0). Idem face à West Ham en mai (2-2).

Peut-être qu’au match retour, je vais décider d’être fou et de jouer avec neuf attaquants ! Mais dans ce match, j’ai senti que j’avais besoin de ce type de contrôle.

Pep Guardiola

Mercredi soir, il a logiquement été interrogé sur son absence de coaching en conférence de presse. « Cela ne veut pas dire que parce que j’ai cinq remplacements, je dois faire cinq remplacements, a-t-il répondu. Ce que je voyais me plaisait. Après le but (de l’égalisation), j’ai immédiatement pensé à mettre Phil (Foden), mais nous avons immédiatement repris le jeu en main. Les passes de joueurs comme Gundo, comme Riyad, sont ce dont nous avons besoin, surtout au match aller. Peut-être qu’au match retour, je vais décider d’être fou et de jouer avec neuf attaquants ! Mais dans ce match, j’ai senti que j’avais besoin de ce type de contrôle. » L’argument peut s’entendre, mais son équipe a été secouée pendant une bonne partie de la deuxième période, et lancer des joueurs frais aurait semblé logique.

Álvarez, champion du monde et roi du banc

Les remplaçants ne représentaient que 4,5% du temps de jeu de City en Premier League la saison passée – le plus faible pourcentage du championnat. Cela ne l’a pas empêché de conquérir le titre de champion. En revanche, cela peut soulever des interrogations quand on regarde la qualité du banc à sa disposition. Contre Leipzig, Erling Haaland a peu pesé, et Riyad Mahrez s’est progressivement éteint. Phil Foden et Julián Álvarez n’ont pourtant pas eu l’occasion d’endosser un autre rôle que celui de simple spectateur. Récurrent pour l’Argentin, qui n’a eu droit qu’à deux minutes contre Nottingham le week-end dernier et qui est resté emmitouflé lors des récents chocs contre Chelsea, Manchester United et Arsenal. Ne pas utiliser son banc, c’est aussi le risque de se tirer une balle dans le pied quand on a un calendrier aussi chargé, ce que Guardiola pointe régulièrement du doigt – à juste titre. Le champion d’Angleterre a joué quinze rencontres entre le 22 décembre et le 22 février. La cadence ne promet pas de se réduire avec encore six matchs à disputer jusqu’au 19 mars. Qui veut aller loin ménage sa monture, et qui veut tout gagner consent à injecter un peu de sang frais.

Manchester City et Leipzig font le job

Par Quentin Ballue

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