- France
- Ligue 1
- OGC Nice
- Cas Ben Arfa
Quelles solutions pour Hatem Ben Arfa ?
À cause d'un match joué avec les U21 de Newcastle, puis d'une poignée de rentrée avec Hull, Hatem Ben Arfa risque de voir son transfert à Nice tomber à l'eau. Que va-t-il faire pour cette deuxième partie de saison ? Plusieurs scénarios possibles.
Il reste à Nice, malgré tout
C’est bien connu, Hatem Ben Arfa est un homme qui marche au coup de cœur. L’aventure niçoise, pour lui, c’était plus que des affiches de Ligue 1 le samedi soir contre Montpellier ou Caen. Pendant six mois, il va donc s’entraîner avec les Niçois, mais s’éclipse lorsque viennent les week-ends et les matchs de championnat. En même temps, Nice n’a pas besoin de lui pour finir dans le ventre mou. À force de faire des petits jeux avec Genevois et Amavi, HBA commence à avoir la rage et l’envie de ne plus rater un match. Claude Puel se frotte les mains. En juin 2016, Ben Arfa dépose l’OGCN sur le podium de la Ligue 1 après une saison tonitruante à 15 buts et 15 passes décisives.
Il retourne à Hull City
Sentant qu’il n’a plus de temps à perdre, Ben Arfa écrit une lettre d’excuses à tous les membres de Hull City. La FIFA ne lui interdit pas de rejouer chez les Tigers, et il compte bien en profiter alors que le club n’a réussi à attirer personne au mercato. Il assure à Steve Bruce qu’il est prêt à jouer arrière droit pour le reconquérir. Le technicien le prend au mot. Bien lui en a pris. Ben Arfa se révèle dans son nouveau poste et se dit que sa carrière démarre enfin au mois de juin quand le Barça le contacte pour succéder à Dani Alves. Mais le club catalan étant frappé d’une interdiction de recruter, Hatem prolongera finalement l’aventure à Hull.
Il part à la CAN
Puisqu’on ne veut pas qu’il joue en France, Hatem file là où il y a du football. On est au mois de janvier, la CAN va démarrer, et le pays dont sont originaires ses parents pleure le forfait de Saber Khalifa ? Bingo. Hatem se présente à l’hôtel où séjourne la délégation tunisienne et propose ses services. Un membre de la Fédé doute et lui demande s’il n’a pas déjà joué pour une autre sélection. Son conseiller intervient avec un argument massue : « Franchement, vous vous souvenez d’Hatem dans un match international ? » Ça passe facilement, et Hatem enchaîne les grigris en Guinée. Bluffé par sa qualité de dribbles, José Anigo, recruteur pour l’OM en Afrique, dresse un rapport élogieux de « ce jeune talent qu’il faut engager, peu importe son prix » .
Il fait son retour à Newcastle
Après l’échec de son transfert à Nice, les dirigeants anglais se disent que l’ennemi d’HBA dans le Nord-Est de Londres, Alan Pardew, s’est cassé. Content de retrouver St James’ Park et ses supporters, qui sont heureux également et qui ressortent le tifo où il est grimé en Che Guevara, Ben Arfa ne découvre que sur le tard que Mike Ashley le président l’a fait revenir pour devenir… entraîneur. Les Magpies n’ont trouvé personne, Garde offrait trop peu de garanties. Et tant qu’à payer un salaire dans le vent… Il se fait immédiatement au job, mais devient vite aussi gros que Sam Allardyce. On parle d’un Big Ben Arfa.
Il tourne À la Clairefontaine, que sont-ils devenus ?
Sans club, Hatem Ben Arfa décide de franchir la Manche de nouveau pour la bonne cause. Il se rend à Londres, retrouve Abou Diaby, éloigné des terrains également, et lui propose une télé-réalité. Les deux garçons sont des habitués du genre, durant leur adolescence ils ont fait partie de l’aventure À la Clairefontaine où leur formation à l’INF a été immortalisée sur petit écran. Notamment la scène culte de la « bagarre » . Ben Arfa se laisse pousser la moustache duvet de son adolescence et demande conseil à Geoffrey Jourdren pour retrouver la « folie de ses 15 ans » . La mauvaise nouvelle, c’est que pour ce revival, ils ne le savent pas au départ, mais ils vont devoir se coltiner à nouveau le gardien de Montpellier tous les jours.
Il fonde un club amateur mêlant football et philosophie
Lorsque le joueur confesse lire Nietzsche, la France du football tombe dans la folie. Malheureux dans ses choix sportifs, Hatem décide finalement de fonder avec des amis de la bibliothèque municipale un club littéraire. Deux objectifs concomitants : jouer au football en citant des penseurs. Pour Hatem, c’est la rigueur allemande de Nietzsche qui trouve grâce à ses yeux. Pour son premier match, avant un café du peuple et une rediffusion d’une saison de La Philo selon Philippe, Ben Arfa marque le premier but de son club et livre sa première citation sous son maillot : « Tout acte mérite l’oubli » .
Il retourne à l’OL, parce que c’est la famille
C’est bien connu, l’homme retourne toujours d’où il vient. Pour Ben Arfa, c’est à Lyon que ça se passe. Ça tombe bien, Jean-Michel Aulas est dans un trip « formation » et « Gones forever » . Aulas, plutôt influent au sein du football français, invoque une jurisprudence de la Chambre des Lords pour invalider le match de U21 des Magpies qui pose souci. Ben Arfa est donc libre, gratuit et opérationnel. Jean-Michel Aulas annonce la bonne nouvelle sur son compte Twitter et balance la couleur en 140 signes. « Comment s’appelle le chauve gaucher du Bayern ? Hatem, c’est plus cher. »
Il devient ambassadeur de l’OM
Parti en boudant de l’OM, Ben Arfa souhaite passer à autre chose. Lui qui ne voulait pas servir de « bouche-trou » en 2010 a oublié son départ chaotique des Bouches-du-Rhône. Alors que Jean-Claude Dassier avait lancé un cri du cœur au son de « Hatem a mon portable, qu’il m’appelle » , le joueur s’exécute avec quatre ans et demi de retard. Plus mature, Ben Arfa parvient à convaincre les dirigeants marseillais d’occuper un poste d’ambassadeur/recruteur du club. L’Afrique était déjà prise, il est envoyé en Amérique du Sud sur la base de l’adage « la technique reconnaît la technique » . En vrai, cela lui permet surtout de revenir de temps en temps en France pour faire la tournée des médias et rappeler qu’il est toujours là.
Il s’en va au Real Madrid
Il avait été clair à sa présentation : le Real aurait pu appeler, sa parole était pour Nice. Cool. Mais Nice ne pouvant honorer sa promesse en le relançant, Hatem Ben Arfa se dit qu’il n’a désormais plus aucune raison de ne pas rallier le vainqueur de la Ligue des champions. Il se présente donc au centre d’entraînement madrilène plutôt confiant, oubliant que cet intérêt repose uniquement sur ses déclarations à lui. Conscient qu’il ne peut pas passer à côté de cette formidable opportunité de gagner le cœur des supporters des banlieues françaises, trop acquis à la cause du Barça à son goût, Florentino Pérez le fait signer juste pour vendre des maillots. Pour justifier son contrat, le président lui offre également la possibilité de jouer avec les équipes de jeunes. Hatem s’entraîne dur, mais ne parvient pas à gagner sa place, Zidane préférant aligner ses 4 fils et ses 7 neveux.
Par Romain Canuti et Mathieu Faure