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Quelles boissons anti-gueule de bois préconiser, pour rester bons après une cuite ?
Après avoir (trop) bu la veille pour célébrer la nouvelle année, une question se pose : afin de rester performants pendant la rencontre et éviter le mode cadavre sur la pelouse le lendemain des excès, les joueurs de Premier League qui ont la malchance de disputer un match le jour du 1er de l'an n'ont-ils que la consommation d'eau comme remède ? Malheureusement pour eux, les autres solutions restent rares...
Pas la peine de tourner autour du pot, pour amorcer le débat : dans un pays qui apprécie allègrement les levers de coude, et même si les pubs sont fermés en raison de la pandémie de coronavirus gâchant un peu les fêtes, les joueurs tenus de se présenter sur les terrains de Premier League le jour du 1er de l’an (pour Everton-West Ham, et Manchester United-Aston Villa) ne vont pas tous rester raisonnables. Difficile en effet d’imaginer Harry Maguire se coucher à 0h15 satisfait de ses deux verres de bulle, ou Jack Grealish s’installer tranquillement dans son canapé après avoir trempé ses lèvres dans un grand cru.
@JackGrealish1 had a great night, opposite my apartment in the wonderful tenerife ? pic.twitter.com/CDecFX80kw
— Briony King (@brionyking0913) June 14, 2015
Entre quelques relents alcoolisés dus aux excès de la veille afin de célébrer comme il se doit la fin d’une année pourrie, ainsi que le début d’une autre, l’attaquant et le défenseur devraient ainsi se croiser à Old Trafford. Dans quel état, et pour quels résultats ? C’est toute la question, car il se pourrait que les défenses des quatre clubs malchanceux obligés de disputer une rencontre lors de ce férié brillent autant que celles observées lors de Tottenham-Chelsea le 1er janvier 2015 (5-3). Dès lors, peuvent-ils compter sur certains breuvages pour les aider à combattre la cuite afin de rester performants pendant une heure et demie ? Malheureusement pour eux, les solutions restent limitées.
La science hurle H2O, les experts crient eau
Attention, scoop : depuis la nuit des temps et jusqu’à aujourd’hui, le meilleur remède anti-gueule de bois découvert demeure – ô miracle – l’eau. Quoi de plus normal, quand l’organisme est aussi desséché qu’un Bear Grylls en pleine nature obligé de recycler sa propre urine ? « Il n’y pas d’autre choix possible : le lendemain d’une beuverie, il faut s’hydrater à bloc à bloc à bloc. Actuellement, les spécialistes de la bouffe et de la nutrition en général sont unanimes : gueule de bois = (court footing ou marche rapide matinale pour réveiller le cerveau + petit-déjeuner peu calorique) X eau100, dégaine un médecin du sport évoluant dans le milieu professionnel, qui préfère ne pas donner son nom. C’est pour ça qu’on dit :« Les gars, levez-vous et buvez un verre d’eau. Rebuvez un verre d’eau, rererebuvez un verre d’eau et allez sur le terrain. » Avec la réserve psychologique qu’un sportif a tout à fait le droit de déraper une journée pour un événement festif familial ou amical, tant que ça reste une parenthèse exceptionnelle. Il peut picoler sur un repas, pas sur trois. » Mais la sécheresse et la bouche pâteuse dues à la déshydratation ne sont pas les seuls inconvénients, puisqu’il faut également lutter contre la fatigue.
Dans cette optique, Jordan Pickford pourrait être tenté de basculer vers les liqueurs non alcoolisées de toutes les couleurs pour éviter le manque de concentration et les probabilités de boulettes déjà assez hautes en temps normal. Un coup de fouet fiable ? « Les boissons de récupération (qui apportent notamment des sels minéraux et des oligo-éléments) ne servent qu’à restaurer les pertes protéïques dues à l’effort, certainement pas à compenser les excès d’alcool dont les spiritueux supers caloriques ! se fâche Olivier Rodríguez, préparateur physique du Havre. Elles n’ont quasiment pas d’effet booster, même les gels que nous utilisons sont plus efficaces. » Les boissons énergétiques ou énergisantes, elles, seraient liées à d’éventuels soucis infligés aux cellules de notre corps. « Des boissons bourrées de compléments alimentaires comme l’arginine essaient de se placer sur le créneau, c’est évident. Sauf que même si rien de définitif n’a été démontré, des effets secondaires pourraient en découler. À ce sujet, beaucoup de neurologues sont assez inquiets à propos de certaines substances qui pourraient avoir des conséquences neuro-destructrices, répond le doc’, dont l’anonymat n’est certainement pas étranger à la crainte du pouvoir des grosses firmes de boissons. Surtout, il convient de ne pas s’orienter vers certaines boissons qui posent énormément de questions pour les neurologues. Autrement dit, des marques bien connues représentent une catastrophe et la pire des solutions ! Elles sont bourrés de sucres, de composés dont on ne connaît pas les effets sur le long terme. »
Que boire le jour J, pour contrer la boisson d’hier ?
Toutes les boissons ne sont cependant pas à mettre dans le même sac, ni à consommer au même moment. Ainsi, si une Cosmos Energy peut séduire en promettant quatre heures d’énergie supplémentaires en avalant quatre petites gorgées d’un mélange biologique guarana/maté vert, le spécialiste livre ses conseils personnels : « Pendant le match, le footballeur peut toujours conserver sa boisson d’effort habituelle. De l’eau avec du sirop, de l’eau protéinée à la rigueur… Le Guronsan, c’est de la caféine, donc ce n’est pas méchant, même si ça fait faire pipi. En fait, il faut surtout se concentrer sur des boissons contenant le plus d’eau possible. Avant la rencontre, le sucre ne nous intéresse pas vraiment, car il y en a déjà énormément dans les boissons alcoolisées. » « Sans compter que ça peut amener une hypoglycémie réactionnelle, qui correspond à une baisse soudaine de la glycémie sanguine juste après une brutale élévation de cette glycémie, avec risque de baisse d’énergie voire de vertige, ajoute Thomas Rozé, kinésithérapeute du sport et diplômé d’une formation mêlant nutrition, santé et exercice. Manger un sucre avant le coup d’envoi, ce n’est par exemple pas une bonne idée. Sauf si le joueur en reprend un tous les quarts d’heure… »
Si Ross Barkley veut davantage que du H20 pour faire bonne figure chez les Red Devils devant les amateurs de foot anglais qui décuveront dans leur canapé en même temps que lui, sa bonne résolution de début d’année peut donc être l’adoption de petit remontant hydratant hyper riche en eau et en composants respectueux de la santé. Des perles rares qui semblent exister, à l’image par exemple de la boisson Mé-Mé. Pas (seulement) destinée aux grand-mères et adoptée par des sportifs comme le rugbyman Gaël Fickou, cette boisson 100 % bio a l’avantage d’apporter un paquet de vitamines et de nutriments (46, sous sa forme « énergisante ») en évitant les pics d’énergie. La Mé-Mé « hydratante », elle, est « principalement consommée en lendemain de fête, en cure ou après le sport pour éliminer les déchets et l’acide lactique, décrit Caroline Liault, la fondatrice. Elle peut se consommer maximum deux heures avant l’activité sportive, mais jamais pendant, car elle donne envie d’uriner ! » Normal : avec 97 % de sève (ou eau) de bouleau (bienfaits drainant et détoxifiant), 0,2% de thé vert matcha (associé à l’énergie lente) et un peu de moût de raisin (pour le sucre lent, avec un clin d’œil pour le vin de la veille), la concentration en eau s’avère élevée. Premier principe de base respecté. Les Britanniques qui s’occupent de la troisième mi-temps avant même d’avoir goutté aux deux premières n’ont plus qu’à tester.
Par Florian Cadu
Tous propos recueillis par FC