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Quelle tenue de Gala pour le PSG ?
Amputé de Neymar, mais aussi de Cavani, le PSG va devoir une nouvelle fois composer avec un secteur offensif décimé face à Galatasaray ce mardi soir en Ligue des champions.
Dans un taxi jaune poussin qui longe à vitesse grand V la place Taksim, Emre est préoccupé. Celui qui file un coup de main à son père, les soirs où la demande est forte, pense déjà beaucoup au destin de son équipe de cœur mardi à la Turk Telekom Arena. « Neymar, il me fait peur… Quoi ? Comment ça, il ne joue pas ? Oui bon d’accord, mais derrière, il y a encore Mbappé, Di María… » Samedi, pourtant, Galatasaray affrontait Fenerbahçe dans un derby bouillant. Mais Emre est déçu. Du derby, déjà, qui s’est soldé sur un triste 0-0 avec peu de saveur à l’intérieur. Mais aussi de l’affiche à venir face au PSG, à laquelle il ne pourra pas assister du fait de tarifs trop élevés. À 65 euros la place minimum à la revente, cela peut s’entendre alors que le salaire mensuel minimum culmine à 420 euros environ en Turquie. Le prix à payer pour une affiche attendue par tout un peuple, toujours prêt lorsqu’il faut se mesurer aux meilleurs du continent.
Turc, complètement cracker !
N’oublions pas l’essentiel. Des ambiances chaudes, Paris en a connu plus d’une depuis sa reprise en main par les Qataris et sa participation régulière à la coupe aux grandes oreilles. Avec le San Paolo de Naples (1-1), le Marakana de Belgrade (1-4) ou encore le Celtic Park (0-5) il y a deux ans, Thiago Silva et ses frères d’armes connaissent la chanson. Le colonel parisien aux 35 printemps a tenu à le rappeler en conférence de presse d’avant-match, comme pour démystifier l’entrée dans l’arène stambouliote qui se rapproche à grands pas : « On connaît cette réputation. Les supporters sont passionnés ici. L’atmosphère est très chaude. Mais il faut déjà penser à notre équipe en faisant abstraction du contexte extérieur. Mais eux vont aussi retrouver la même ambiance au retour ! » Penser à l’équipe, et surtout à ceux en état d’en faire partie.
Les semaines passent à Paris sans pour autant que la liste des éclopés ou des invalides ne diminue, et celle placardée pour l’ordre du jour est une nouvelle fois désespérante chez les artificiers : Neymar purge son dernier match de suspension, Cavani n’est pas du voyage, Mbappé « n’est pas capable de jouer 90 minutes » selon les dires de son coach alors qu’Icardi va mieux, mais n’est pas réapparu sur un terrain depuis le match du Real. Si Thomas Tuchel n’a évidemment rien laissé fuiter sur ses choix, il a en revanche admis qu’il réfléchissait encore à jouer avec « deux ou trois attaquants » et qu’il devait aussi « parler avec Kylian » pour juger de l’état de forme de son golden boy. S’il apparaissait plausible de voir Mbappé débuter et jouer une heure, avant d’être remplacé par Icardi par exemple, l’hypothèse a pris un peu de plomb dans l’aile à l’issue de l’entraînement ce lundi soir où Mbappé aurait ressenti « une gêne » selon L’Équipe. L’option Choupo est toujours là, et mine de rien, elle a le mérite d’exister.
Nos régions ont du talent
Côté Galatasaray, pas de problème de buteur. Et c’est sûrement le seul secteur où Paris peut se montrer jaloux de son adversaire. Car si Falcao enchante son monde depuis son arrivée triomphale en fin d’été, sur comme en dehors du terrain, le club stambouliote n’a gagné que deux fois en six journées en championnat. C’est d’ailleurs une formation plus francophone que jamais que les Parisiens vont affronter, et ce, malgré le forfait de Mario Lemina, puisque Steven Nzonzi, Younès Belhanda, Jean Michaël Seri ou même Sofiane Feghouli devraient débuter d’entrée.
Hormis le champion du monde 2018, tous ont déjà évolué en Ligue 1 et Fatih Terim espère bien en tirer profit comme il l’a expliqué face à la presse : « Je m’attends à ce que les joueurs qui ont joué en France dans leur carrière soient plus à l’aise que les autres joueurs face au PSG. Ils connaissent le football français, et par conséquent, les joueurs du PSG plus que quiconque. » Une raison d’y croire, mais surtout une manière de se rassurer face à un adversaire qui a filé une claque sans concéder le moindre tir cadré au Real Madrid.
Par Andrea Chazy, à Istanbul