Quelle stratégie pour Novak Djokovic face à Matteo Berrettini ?

Activer le mode rouleau compresseur Si sa dernière victoire a laissé planer des doutes tant il a souffert dans les deux premiers sets face au jeune Italien Lorenzo Musetti, Novak Djokovic n’en reste pas moins le tennisman le plus redoutable actuellement. Et son classement à l’ATP peut en attester. Vainqueur de l’Open d’Australie en février dernier, Djoko est également le finaliste de l’édition 2020 des Internationaux de France. De quoi légitimement envisager le fait qu’il puisse soulever le trophée à la fin de la quinzaine ? Tout à fait. Déjà parce qu’il a déjà remporté Roland-Garros une fois en 2016. Mais aussi parce qu’il est, en compagnie de Robin Söderling en 2009, l’un des deux tennismen à avoir vaincu Rafael Nadal porte d’Auteuil dans le tableau simple messieurs. C’était dans un quart de finale en 2015, et le Serbe, absolument impeccable dans tous les compartiments du jeu, n’avait eu besoin que de trois sets pour dompter le nonuple vainqueur de l’épreuve à l’époque (7-5, 6-3, 6-1).

Rafael Nadal le prouve une nouvelle fois cette année, il est déjà difficile de lui prendre un set, alors le battre 3-0 démontre bien que Novak Djokovic est capable de tout à Roland-Garros. Et que ce n’est pas Matteo Berrettini qui va effrayer celui qui compte 18 tournois du Grand Chelem à son actif. Car s’il a souffert lors du tour précédent, ce n’était pas le cas sur les premiers matchs où il s’est débarrassé de Tennys Sandgren (6-2, 6-4, 6-2), Pablo Cuevas (6-3-, 6-2, 6-4) et Ričardas Berankis (6-1, 6-4, 6-1) sans concéder le moindre set. Mieux, les deux tennismen ne se sont affrontés qu’une seule fois au cours de leur carrière professionnelle, lors du Masters de Londres en 2019. Résultat ? Une victoire cinglante de Djokovic (6-2, 6-1). Au moins, Matteo Berrettini ne pourra pas faire pire.

Sortir la carte Djoker Ce n’est un secret pour personne : Novak Djokovic a le don d’user de la malice à bon escient pour perturber le fil d’un match de tennis et jouer avec le mental de son adversaire. Faire rebondir la balle 28 fois consécutives avant de se décider à servir, lever les bras au ciel pour manifester un mécontentement apparent avant d’envoyer du lourd sur la balle suivante… Le Serbe est capable de maîtriser une partie de tennis au-delà des échanges avec son adversaire. Et parfois, cela va même assez loin : lors d’une demi-finale de l’édition 2019 des Internationaux de France, Nole s’était notamment permis de quitter une première fois le court Philippe-Chatrier à cause de la pluie avant de carrément quitter le complexe de Roland-Garros à 2-6, 6-3, 1-3 contre un Dominic Thiem supersonique, le tout avant le report officiel de la rencontre au lendemain.

Quand Novak Djokovic quitte précipitamment l’enceinte de @rolandgarros après l’interruption de la rencontre face à @ThiemDomi #RG19 #RolandGarros #Tennis pic.twitter.com/kAD2WvhmNj

— France tv sport (@francetvsport) June 7, 2019

Résultat des courses : les deux hommes se retrouvent le lendemain, et Djokovic, une nouvelle fois perturbé par le vent, n’avait pas pu empêcher sa défaite contre Thiem (2-6, 6-3, 5-7, 7-5, 5-7). Cela dit, le Djoker n’a pas définitivement rangé ses fourberies au placard. Lors de l’édition suivante à Roland-Garros, c’est durant le quart de finale contre Pablo Carreño Busta que Djokovic a encore fait des siennes. Après avoir perdu le premier set 6-4, le Serbe fait appel à son kiné pour demander à se faire masser le cou. Et derrière ? Une promenade de santé pour se qualifier en demi-finales (4-6, 6-2, 6-3, 6-4). « Cela fait longtemps qu’il fait ça, expliquait l’Espagnol juste après la rencontre. À chaque fois que le match se complique pour lui, il demande un temps mort médical. Je ne sais pas s’il a une douleur chronique à l’épaule ou si c’est mental, mais à chaque fois qu’il est dans le dur, ça revient. Je savais que ça arriverait à l’US Open (où Carreño Busta s’était imposé après une disqualification de Djokovic pour avoir blessé une ramasseuse de balle, N.D.L.R), que ça arriverait ici et que ça continuera. » Au moins, Matteo Berrettini ne pourra pas faire le surpris lorsque Djokovic demandera le report du match au lendemain en raison des lumières qui l’aveuglent.

Se mettre le public dans la poche Matteo Berrettini avait sans doute envie de se mesurer à Roger Federer en huitièmes de finale de Roland-Garros, mais l’abandon du Suisse a facilité la tâche du Romain de naissance pour se hisser au tour suivant. L’Italien pensait encore que la chance allait lui sourire en voyant son match face à Djokovic programmé en night session à partir de 20 heures. Sauf que nous sommes le 9 juin, et cette date coïncide avec l’avant-dernière phase du déconfinement. Le couvre-feu est ainsi repoussé à 23 heures et pourra permettre au public d’être présent en tribunes lors de la session nocturne. Et malheureusement pour Berrettini, les spectateurs, qui rêvent d’une demi-finale face à Rafael Nadal, pousseront pour Djokovic.

D’autant plus que le résident monégasque parle un excellent français et sait devenir le chouchou du public lorsque l’adversaire n’est pas tricolore ou ne s’appelle pas Nadal ou Federer. Lors de son épopée victorieuse en 2016, le Serbe avait imité Gustavo Kuerten en dessinant un cœur sur le court central après sa victoire contre Andy Murray en finale (3-6, 6-1, 6-2, 6-4), prenant tout de même le soin de demander la permission à Guga au préalable. En 2014, lors d’un match arrêté par la pluie contre João Sousa, Djoko s’était également distingué en invitant un ramasseur de balle à s’asseoir à côté de lui pour boire un petit coup ensemble. Une boisson sans gluten bien évidemment.

Retrouvez notre pronostic du 1/4 de finale Djokovic – Berrettini

Tactique : avec Flick, déjà le divertissement