- Angleterre
- Manchester United
Quelle fin de saison pour Memphis Depay ?
Le départ de Memphis Depay, pestiféré à Manchester United, n'est pourtant pas si évident que ça. À Old Trafford ou ailleurs, voici en quelques exemples à quoi pourrait ressembler la deuxième moitié de saison du Néerlandais.
Avec seulement vingt minutes jouées en Premier League cette saison, la route de Memphis à Manchester United est clairement bloquée. Pis, le sélectionneur des Pays-Bas Danny Blind prie Depay de quitter Old Trafford pour retrouver un temps de jeu et un football acceptables. Naturellement, l’ailier néerlandais voudrait filer à l’anglaise, en prêt de préférence. L’AS Roma, Porto, Everton, le Spartak Moscou et même Nice se sont montrés intéressés. Sauf que Manchester United, qui a raqué trente-quatre millions d’euros au PSV en 2015, et José Mourniho, qui n’a pas son pareil pour négocier ses reventes, ne laisseront pas partir leur poulain pour moins de quinze millions. Alors, à Manchester comme dans le reste de l’Europe, à quoi va ressembler la seconde partie de saison de Memphis Depay ?
Le choix raisonnable, mais peu probable : rejoindre Ronald KoemanRonald Koeman n’en a jamais fait un secret, il ramènerait bien son compatriote du côté de Goodison Park. Depuis début décembre et l’annonce de l’absence de Yannick Bolasie pour douze mois, le Hollandais blond vénitien a formulé plusieurs offres pour obtenir le prêt de l’ancien ailier du PSV, que l’on dit très copain avec Romelu Lukaku. Au détail près que la venue de Depay constitue un problème de riche pour le coach des Toffees : l’équipe s’est remise à gagner depuis que Bolasie a le genou en vrac, en faisant tourner Mirallas, Lennon, Deulofeu, Valencia, voire Barkley. Aussi, on voit mal Manchester United céder un joueur – aussi moribond soit-il – à un concurrent direct pour les places européennes, sans oublier que Mourinho a annoncé que « seul Sam Johnstone serait autorisé à partir en prêt » . Compliqué, donc. Peut-être un mal pour un bien pour Memphis : le dernier ailier batave passé par les Toffees s’appelle Andy van der Meyde. Le choix de José Mourinho : jouer arrière droit à Manchester United
OK, le coup a déjà été fait à l’Inter avec Samuel Eto’o, mais après tout, pourquoi pas ? Matteo Darmian devenu persona non grata à droite de la défense mancunienne sans explication aucune, Mourinho a choisi de composer avec Valencia comme seul arrière droit de métier, allant jusqu’à utiliser Ashley Young pour dépanner. Honnêtement, si Ashley Young peut occuper le poste de latéral droit à Manchester United, tout le monde peut le faire, même toi, Memphis. Et puis scrute un peu de l’autre côté de la défense : personne n’a encore élucidé le mystère du poste de prédilection de ton collègue Daley Blind, mais le poste d’arrière gauche, il est à lui. Le choix du cœur : revoir un printemps avec le PSV
Parce qu’il ne lui reste plus que six mois de contrat à Eindhoven, Luciano Narsingh est définitivement sur le départ cet hiver, possiblement vers Swansea City avec qui des discussions ont été entamées. De fait, Depay pourrait reprendre sa place sur les flancs boeren, qui manquent cruellement de percussion et de passes dé’ pour la tête de Luuk de Jong cette saison. Un retour au bercail serait probablement un constat d’échec pour Memphis, mais avec la perte de vitesse de Locadia et Bergwijn encore un peu verts, une place dans le onze de départ de Phillip Cocu en 2017 lui est toute faite. Welkom terug, Memphis. Le choix « créatif » : faire un feat. avec Stormzy
Si jamais José fait son José, autrement dit garder Depay chez les coiffeurs et user Valencia jusqu’à la corde, Memphis pourra toujours retourner à son autre amour : le rap. Alors qu’il n’était encore qu’un aspirant au PSV, la fusée néerlandaise avait longtemps hésité entre tâter le cuir et faire vibrer ses cordes vocales, au point que Fred Rutten l’avait prié en 2011 de « faire un choix de carrière une bonne fois pour toutes » . Comme le hasard fait bien les choses, Stormzy, rappeur à la mode outre-Manche, est déjà tombé dans l’escarcelle de Manchester United et d’Adidas depuis son seize mesures/teaser avec Paul Pogba sorti en août dernier. Un featuring s’impose. Si la qualité n’est pas au rendez-vous, Memphis titillera plus facilement le top 40 que le Big Four. Dommage, on aurait préféré le voir poser avec Booba sur Jour de paye. Évidemment. Le choix de Simba : ouvrir un salon de toilettage
Dans son inarrêtable folie, l’OGC Nice a obtenu le prêt de Memphis Depay jusqu’à la fin de saison. Mais le joueur néerlandais ne parvient pas à déloger Eysseric, Belhanda et Pléa des ailes niçoises. Totalement déboussolé, errant sur la Promenade des Anglais, Memphis se met à squatter les bancs, la tête dans les mains, en quête d’éléments. Sur un banc, rien d’autre à faire ? Faux. En hommage à son chow chow Simba, numéro 2 dans son cœur de tatoué après sa maman, Depay ouvre un salon de toilettage de luxe. Étant donné le quota de vieilles rombières présentes sur la Riviera, le Hollandais rentabilise vite le commerce. Son nom ? Chien Depay. Évidemment.
Le choix probable, finalement : s’enterrer à l’Est
Étant donné que Depay ne partira sans doute pas en prêt, qui serait capable de débourser l’onéreuse somme de quinze millions d’euros pour un footballeur qui semble n’être plus qu’un ersatz d’Ibrahim Afellay ? À la recherche d’un VRAI challenge sportif, on voit mal l’ancien du PSV s’installer en Chine, même si les récentes signatures de Witsel, Oscar, voire les sommes astronomiques que pourrait toucher Nemanja Gudelj en guise de salaire au Tianjin Teda (cinq millions par an), rendent la chose imprévisible. Beaucoup plus sûr, le Spartak Moscou pourrait bien alléger son portefeuille pour remplacer son ailier batave en partance Quincy Promes par un autre ailier batave. Et c’est bien là le plus triste : en définitive, Memphis Depay n’est devenu qu’un ailier batave parmi tant d’autres.
Par Matthieu Rostac, à Amsterdam