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Quelle fin de saison pour l’Inter ?
À moins de deux mois du terme, l'Inter a engrangé 38 points en 29 rencontres. Soit une moyenne de 1,31 point par match. En 98/99, la pire Inter des vingt dernières années en empochait 1,35. D'ici le dimanche 31 mai, l'équipe de Roberto Mancini n'a plus rien à gagner ni à sauver, si ce n'est son honneur.
Neuvième en championnat à 10 points des places européennes et à 32 de la Juventus, éliminée en quarts de finale de Coupe d’Italie par Naples, éliminée en huitièmes de Ligue Europa après avoir perdu ses deux confrontations face à Wolfsburg, l’Inter Milan réalise une saison 2014/2015 absolument indigne. Indigne de son rang, indigne pour ses tifosi, indigne pour l’Italie et l’image de son football. Un motif de satisfaction tout de même : avec leurs seize points d’avance sur le premier relégable, les Nerazzurri sont presque assurés de se maintenir la saison prochaine en Serie A. À part ça, le vide. Même pas une Supercoupe à se mettre sous la dent, même pas un attaquant meilleur buteur ni une défense meilleure défense. Rien, zéro, nul ! En prenant les commandes du club au mois de novembre et en effectuant un recrutement alléchant cet hiver, Roberto Mancini pensait pouvoir redresser la barre. Il a fait pire. La Gazzetta dello Sport, mythique quotidien milanais, ne s’y est d’ailleurs pas trompée en affirmant en début de semaine qu’il s’agissait, d’un point de vue comptable, de la pire Inter depuis une vingtaine d’années. Un titre dont se serait bien passé Mancini à un mois et demi d’une fin de saison pour le moins compliquée.
Les points sur les I
« Quand je suis arrivé, je savais que ce serait difficile, mais je ne me doutais pas que cela serait si difficile. Je suis déçu parce que l’Inter s’est améliorée, mais nous n’obtenons pas les résultats escomptés. Mais je ne suis pas pour autant sous pression. » Et pourtant, il devrait… Quand il fait cette déclaration au journal Tuttosport le lendemain de sa défaite face à la Sampdoria, Roberto Mancini tente de trouver l’espoir là où, manifestement, il n’y en a plus beaucoup. Avant d’aller défier le Hellas ce week-end, l’Inter n’a plus gagné le moindre match depuis le 23 février et sa courte victoire 2-1 à Cagliari. Pour retrouver la trace de sa dernière clean sheet, il faut remonter au 7 février et au joli 3-0 infligé à Palerme. Depuis, l’hécatombe. Une défaite à Milan contre la Fio, deux nuls face à Naples et Cesena suivis d’un nouveau revers contre la Samp. Et, pour couronner le tout, un terrible 1-1 face à la lanterne rouge, samedi dernier, dans un Giuseppe Meazza médusé. Le constat fait mal au crâne : en 2015, l’Inter de Roberto Mancini, imbattable entre 2005 et 2010, n’arrive même plus à vaincre Parme, en faillite depuis des mois et incapable de payer ses propres joueurs.
Face à la déroute, une solution : serrer la vis. Le principe d’action/réaction, les dirigeants interisti l’ont appliqué à la lettre. Dimanche, pendant qu’une bonne partie des Français était occupée à se remplir la panse d’œufs et d’agneau pascal, les hommes de Mancini, eux, bossaient. Au programme : du physique, quelques courses, tout ça dans un silence de cathédrale. « Nous nous sommes rapidement entraînés, le coach ne nous a pas parlé, nous nous sommes juste entraînés » , a rapporté Hernanes à Sport Mediaset peu après la séance. Plus tard, c’est Piero Ausilio, le directeur sportif du club, qui s’est chargé de taper du poing sur la table : « Ils se sont reposés la veille, alors c’est normal qu’ils s’entraînent. On travaille pour le futur, les neuf derniers matchs nous permettront de juger et de savoir qui est un joueur de l’Inter et qui ne l’est pas. » Traduisez : « Ceux qui veulent jouer joueront. Les autres, ça dégage ! »
Sprint final
Avant de tirer un trait définitif sur cette triste saison et, on l’espère, de repartir sur de meilleures bases l’été prochain, les hommes de Mancini doivent encore relever un ultime défi. Si l’Europe est un Eldorado pratiquement inatteignable, les Nerazzurri peuvent encore sauver la face sur les neuf derniers matchs qu’il leur reste à jouer. Parmi ces neuf : le Hellas, l’Udinese, le Chievo, le Genoa et l’Empoli. Soit cinq clubs de seconde moitié de tableau potentiellement battables. Puis, bien sûr, le derby de la Madonnina qu’il conviendra de remporter après le 1-1 de l’aller. Pour le reste, il s’agira de ne pas perdre – trop – de points face au trio de tête que forment la Juve, la Roma et la Lazio. Difficile, mais pas impossible. Hernanes, interrogé par Inter Channel il y a une dizaine de jours, se montrait confiant quant à l’avenir du club lombard : « J’invite le public à venir voir le début de la remontée de l’Inter vers le top mondial. On a bien travaillé avec Mancini, aussi bien défensivement qu’offensivement. On est impatients de retourner sur le terrain. On s’est préparés pour ramener l’Inter au sommet. C’est notre objectif pour ce maillot. »
Pour se rassurer, les tifosi pourront toujours se dire que chez le rival non plus, les affaires ne tournent pas très rond. Sauf qu’à l’inverse de l’Inter, l’AC Milan n’a pas à affronter le trio de tête en l’espace de trois semaines. Si le club d’Erick Thohir n’a plus rien à attendre de sa saison, il lui reste neuf matchs pour prouver à ses supporters qu’après la pluie vient le beau temps. La pire Inter des vingt dernières années avait terminé huitième avec un total de 46 points. Il n’en manque donc plus que neuf à celle de Mancini pour éviter d’être la risée de toute la Lombardie.
Par Morgan Henry