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Quelle fin de saison pour l’Atlético ?
Éliminés de la Ligue des champions, hors course pour la Coupe du Roi et largués en Liga, les Colchoneros entament une fin de saison sans grande ambition. Voici une short list non exhaustive des quelques motivations que pourra trouver Diego Simeone.
Assurer la troisième place
La médaille de bronze de la Liga, c’est la seule mission importante des hommes du Cholo. Avec quatre points d’avance sur Valence, quatrième, et six sur le FC Séville, cinquième, la marge semble confortable à six journées du terme du championnat. Pour autant, Diego Simeone doit faire face à une décompression qui guette ses poulains. Le calendrier des Matelassiers, à défaut d’être des plus compliqués, ne prête pas à la relâche. Entre deux réceptions de l’Athletic Bilbao, qui joue gros en cette fin d’exercice, et du FC Barcelone, lors de l’avant-dernier opus, ils devront se farcir un déplacement pas loin d’être évident au Madrigal de Villarreal. Bref, plus que de mettre une fin à leur gueule de bois post-Ligue des champions, ils devront assurer dès ce samedi face à Elche les trois points de la victoire. Surtout qu’avec une différence de buts particulière négative face aux Chés – de rigueur en Liga -, la bande à Griezmann ne compte qu’un réel joker. De même, des Palanganas en chaleur s’apprêtent bien à mettre la pression jusqu’au bout du championnat. Bref, Simeone fait bien de rappeler que « l’objectif du club est le même, d’être troisième » .
Commencer à faire le tri
Toujours dans ce même exercice de la conférence de presse, l’entraîneur rojiblanco en a remis une couche sur la qualité de son effectif : « Je suis satisfait du rendement de l’équipe. Nous avons changé 10 joueurs, et l’équipe continue à être aussi performante » . Forcément, la logique des résultats est implacable. Hors course dans toutes ses compétitions, l’inéluctable passage de témoin en Liga se rapproche journée après journée. De fait, le Cholo peut déjà tourner un œil vers la prochaine campagne. Avec un bail prolongé jusqu’en juin 2020, et l’arrivée d’un richissime investisseur chinois, son Atlético peut prétendre à rester dans la cour des grands. De nombreuses touches avec des jeunes pépites d’Anderlecht ou des espoirs du football sud-américain existent déjà. Cependant, le grand tri estival devrait bien avoir lieu. Pas assez collectifs selon la définition du cholisme, ou incapables de répéter les efforts simeonesques, des noms tels que Mandžukić ou Raúl Jiménez peuvent déjà s’imaginer loin du Vicente-Calderón. Quant à Koke, Arda et Griezmann, il faudra savoir trouver les mots, et le compte en banque, pour les retenir.
Battre le Real, en perdant contre Barcelone
La connaissance du calendrier lors de l’avant-saison permet toujours de cocher quelques dates, fatidiques ou excitantes. En août dernier, l’alléchant Atlético Madrid – FC Barcelone prévu pour l’avant-dernière journée de la Liga s’annonçait comme un tournant décisif dans l’obtention du titre. Quelques mois plus tard et un écart de neuf points entre les deux clubs, la rencontre ne tient plus les mêmes promesses. Cependant, elle devrait bien décider du sort des Blaugrana dans leur sprint final à distance avec le Real Madrid. Une victoire au Vicente-Calderón des protégés de Luis Enrique devrait bien mettre fin aux espoirs merengues, qui retrouvent une semaine avant les Chés au Santiago-Bernabéu. Bref, en cas de coude-à-coude, difficile de ne pas imaginer un scénario à la Benito-Villamarin – lorsque les supporters beticos avaient supplié leurs joueurs de perdre pour que leurs rivaux sevillista ne finissent pas en C1. Car entre le catalanisme blaugrana qui horripile une partie du Calderón et l’antagonisme aigu qui oppose Colchoneros et Madridistas, le choix est vite vu. Le champion répondra aux initiales du FCB, tel que l’aura décidé le toujours tenant du titre.
Délocaliser ses matchs
La nouvelle se voulait optimiste, elle s’est retrouvée cataclysmique. En annulant l’opération conjointe de l’Atlético Madrid et de la Communauté madrilène, la justice espagnole met un sévère coup d’arrêt au projet de croissance rojiblanco. Car, avec un déménagement vers la Peineta et ses 70 000 strapontins prévu dans deux ans, la démolition du Vicente-Calderón et la réalisation de logements et d’un parc verdoyant sont devenues vitales financièrement. Ce deuxième refus des tribunaux espagnols, plus qu’un camouflet, montre qu’autant les supporters que l’impartialité juridictionnelle ne veulent pas de ce déménagement. Avec ce constat bien en tête, la direction des Colchoneros serait bien inspirée d’offrir à ses aficionados quelques rencontres de cette fin de saison dans leur nouvel antre, situé à l’est de la capitale. Une délocalisation qui pourrait mettre tout le monde d’accord – et qui permettrait au club de demander l’annulation de la plainte de la part des quelques fans à l’origine de cet imbroglio judiciaire. Mais qui pourrait également montrer à quel point le Vicente-Calderón et sa vétusté sont indissociables de l’Atlético Madrid. Et vice versa.
Par Robin Delorme, à Madrid