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Quelle destination pour Geoffrey Jourdren ?
La fin d'année 2016 a été compliquée pour Geoffrey Jourdren. Poussé vers la sortie par Loulou Nicollin, le portier de trente ans n'a connu qu'un seul club dans sa carrière professionnelle. Mais où pourrait-il bien rebondir ?
La France a bien rigolé quand, porté par son verbe d’amuseur de galerie, Louis Nicollin a remis Geoffrey Jourdren à sa place. Le boss montpelliérain a alors invité son gardien de but à trouver un nouveau point de chute. Facile de flinguer son dernier rempart lorsqu’il est dans le creux de la vague. Pas très classe, en revanche, de cracher de la sorte sur un homme de trente ans qui est arrivé quinze ans plus tôt dans votre centre de formation et vous a toujours été fidèle. Le mal est fait. Goeffrey Jourdren doit partir. Cinq solutions s’offrent à lui.
Juventus Turin
« Il se prend pour Buffon, y en a marre ! » Loulou a parlé trop fort, mais il a bien fait. Entre Montpellier et Turin, il n’y a que 529 kilomètres (dont 489 d’autoroute) et le bruit est forcément remonté aux oreilles des dirigeants turinois. Dès lors, pourquoi la Juventus s’interdirait de recruter Jourdren alors que les heures de Buffon – qui a programmé sa retraite pour l’été 2018 – sont comptées ? Après tout, en partant du principe que Louis Nicollin dit vrai, le gardien français a de bonnes raisons de se comparer à Gigi : réflexes, charisme, titre de champion national avec son club… Manque plus que le palmarès international. Mais après tout, à quoi cela s’est joué ? Si Gigi Buffon marche sur son époque, c’est peut-être tout simplement parce que Didier Deschamps, téléguidé par un vieux complot turinois, a décidé de devenir « Monsieur briseur de rêves » et ainsi empêché Geoffrey Jourdren de regarder Buffon dans les yeux sur la scène internationale. Il est l’heure de rattraper le temps perdu.
« Va t-jeter à la mer », juste derrière toi https://t.co/qSP0VKXwrk
— Guy Moux ؟ (@Guy__Moux) 26 avril 2015
Nîmes Olympique
Éric Cantona, Laurent Blanc, Steve Mounié, Cyril Jeunechamp, Christian Pérez. Les plus grands joueurs de la planète le savent : pour qu’une carrière soit complètement réussie, il faut avoir revêtu les maillots de Montpellier et de Nîmes. Faire vibrer la Mosson puis les Costières est un défi à la mesure de Geoffrey Jourdren. S’il débarquait cet hiver dans le Gard, il pourrait alors aider Nîmes, 9e de Ligue 2 à sept points du podium, à attraper la place de barragiste. Et puisque Montpellier n’a que trois longueurs d’avance sur la 18e place de L1 synonyme de barrage, pourquoi se priver de la perspective d’un derby fou les 23 et 28 mai 2017 ?
Chapecoense
Le drame vécu par le club de Chapecoense ne mérite plus d’être raconté. Il faut le pleurer avec pudeur et ne rien faire d’autre. C’est ce qu’ont fait plusieurs légendes du football, toutes fraîchement retraitées, comme Ronaldinho et Roman Riquelme. Le Brésilien et l’Argentin ont ajouté à leurs larmes la proposition de leurs services. Tout à fait gratuitement, évidemment. Le cœur a ses raisons que la tactique ne soit pas ignorer. À trente-huit ans, la vista de Riquelme peut encore largement éclairer le milieu de terrain de Chapecoense. À quatre ou cinq bourrelets près, Ronaldinho, trente-six ans, doit aussi être en mesure de faire quelques différences en attaque. Mais pour reconstruire une équipe, il faut commencer par les fondations, à savoir le poste de gardien de but. Et comme Louis Nicollin a envie de se débarrasser d’une légende…
FC Metz
« Moi, à Metz, je fais un match catastrophique. Trop nul. Trop, trop nul. Je pense qu’il y a que moi qui étais nul à Metz. Je loupe mon dégagement, je fais n’importe quoi, j’me prends des buts et tout ça. Et c’est trop nul. Putain, j’étais trop nul. Y avait pas plus nul. J’crois qu’c’était mon plus nul match de ma vie, j’crois » . On l’a bien compris, face à Metz, Geoffrey Jourdren a vécu l’un des moments les plus pénibles de sa carrière de gardien à seulement 13 ans. Mais ça tombe bien, il va enfin pouvoir conjurer le mauvais sort. Thomas Didillon largement courtisé, les dirigeants lorrains veulent assurer leurs arrières en embauchant un gardien expérimenté pour se sauver en Ligue 1. Geoffrey Jourdren peut tout à fait débarquer et se lier d’amitié avec le jeune Didillon, un portier à la langue aussi bien pendue que lui. Se partageant équitablement le temps de jeu, les deux compères seraient ravis de se retrouver devant la caméra de Canal+ à chaque mi-temps pour répéter leur spectacle sur scène, Tom et Geoff : Tout est possible…
Hebei Fortune
Quinze matchs, neuf défaites, quatre matchs nuls et deux victoires. Voilà le bilan catastrophique de la deuxième partie de saison 2016 du Hebei Fortune en Chinese Super League. En terminant dans le ventre mou du championnat, à la septième place, le club de Manuel Pellegrini est loin de répondre aux exigences de ses dirigeants, qui ont balancé des millions et des millions sur Ezequiel Lavezzi, Gervinho, Gaël Kakuta et Stéphane M’Bia. Car l’équipe est totalement déséquilibrée, en dehors de ces quatre-là, qui ne sont pas là non plus pour se déchirer sur le terrain, le reste de l’effectif est d’une faiblesse abyssale. Du coup, le club pourrait aller à contre-courant de ses concurrents, en devenant le premier club chinois à débaucher des joueurs européens pour renforcer sa défense. Au revoir les joueurs offensifs clinquants, bonjour Geoffrey Jourdren, un gardien qui n’aura aucun mal à surpasser tous les portiers chinois. La suite semble évidente : naturalisé chinois, Geoffrey devient le gardien titulaire de la grande muraille. « Monsieur briseur de rêves n’avait qu’à réaliser mon rêve. »
Par Matthieu Pécot et Kevin Charnay