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Quelle destination pour Franck Ribéry ?
Franck Ribéry l'a annoncé : après le Bayern, le Français ne continuera pas sous d'autres couleurs en Europe. L'occasion d'imaginer les futures destinations d'un Kaiser, plus proche de la fin que du début.
La MLS, évidemment
Franck l’a affirmé : un petit détour par la MLS ne serait pas pour lui déplaire. Côté franchises, on se bouscule pour offrir un pont d’or au joueur français, qui va opérer un choix logique : les New York Red Bulls. Désireux de faire oublier Thierry Henry dans la Big Apple, Ribéry s’installe dans un roof-top de la 8e avenue et dégaine le mousseux pour célébrer son arrivée. Mais le coleslaw ne prend pas. Barrière de la langue, physique défaillant, Ribéry ne s’adapte pas au style nord-américain. Pire, lors de la rencontre face à Orlando, il est pris dans les filets d’Aurélien Collin et se brise le ménisque droit. Une nouvelle tuile synonyme de descente aux enfers pour Franck qui se rêvait en photo de building, mais se contente désormais d’un simple banc à Central Park. Heureusement, Bryan, coiffeur, et Shana, danseuse/chanteuse/barmaid/actrice et podologue, restés dans le coin après leur tournage pour NRJ12, recueillent l’écureuil blessé et offre un peu de Nord à un Francky déboussolé. Pas d’American Dream, mais de belles amitiés.
Le retour à Galatasaray
Et si c’était là que tout avait commencé ? Après un an à Metz, Francky avait pris la route du Bosphore pour devenir en 6 mois l’idole des supporters turcs. Un intérim aussi court que couronné de succès pour un Ribéry, époque « je nage dans mon maillot trop grand » , qui ne serait pas contre retrouver la chaude ambiance d’Istanbul. Au fait du flou géopolitique entourant la situation de la Turquie par rapport à l’Europe (du moins, le suppose-t-on dans les médias locaux), Ribéry rejoint Galatasaray pour une dernière pige. Envahi, l’aéroport d’Istanbul assiste à l’arrivée du Français qui se fend d’un énigmatique : « J’ai toujours été la tête à turc » . Sur le terrain, la tunique ajustée, le duo Sneijder-Ribéry fait des étincelles. Cumulant 31 buts et 27 passes décisives à eux deux, les deux stars amènent Galatasaray vers les sommets européens. Mais dans l’ombre, le Néerlandais souffre de l’attention portée à son nouveau coéquipier. Lors du quart de finale retour de Ligue des champions face à l’Atlético Madrid, alors que Ribéry s’apprête à transformer un penalty décisif pour la qualification, Sneijder s’élance des 30 mètres et expédie le ballon au-dessus de la transversale. Un egotrip fatal à Galatasaray, qui assiste médusé en tribunes à l’altercation entre Wahiba et Yolanthe. Une sale histoire de gonfle.
La reconversion à l’US Boulogne
Personne ne l’a oublié. Des dribbles fous, l’énergie d’un Booster tunné, et une coupe au bol comme seuls les génies peuvent en assumer : non, le Francky boulonnais n’est jamais vraiment parti, s’affichant dans chaque foyer sous la forme de posters, tasses et vaisselle fine. Mais l’enfant du pays ne peut revenir sur sa parole et enfiler le maillot cher à son cœur : Francky se cherche une reconversion. Stéphane le Mignan débarqué, l’ancien Munichois s’installe sur le banc et enseigne dès les premiers instants sa culture tactique. Place à un 3-4-3 ultra offensif, où Nicolas Marin, soutenu par Xavier Mercier et Nathan Fourdinier, est chargé de convertir les opportunités. Du bord de la touche, le nouveau coach n’hésite d’ailleurs pas à encourager son protégé dans la bonne humeur : « Marin ! Marin ! Du bon pied ! » Malgré ses efforts pour encourager le joueur d’argent, Boulogne n’avance pas. 13e au classement à la trêve, le club nordiste peine à répondre aux attentes du nouveau venu. Mais Franck a une autre qualité : son carnet d’adresses. En promettant de lui laisser tirer tous les coups francs, penaltys, et d’interdire à toute autre personne de marquer, il rapatrie Arjen Robben qui fera basculer l’US Boulogne dans la légende. 73 buts en 19 matchs, autant de victoires, et Boulogne rallie la Ligue 2 tout en s’adjugeant la Coupe de France. Aussi exceptionnel qu’intemporel.
L’exil australien
Tandis que les différents eldorados du foot s’arrachent la venue de Kaiser Franck, l’offre la plus conséquente déboule d’Australie. 15 millions par an, la proposition des Central Coast Mariners ne se refuse pas. Après 18 heures d’avion durant lesquelles Francky a enchaîné 48 épisodes de Plus Belle la Vie, la star débarque à Gosford. Mais le plan sent l’arnaque et le chlore. Accueilli par un industriel local, Ribéry se prête à l’habituelle séance de présentation face à la presse. Pourtant, pas de maillots, de numéros ou de présentation par le coach. Seul cadeau de bienvenue, une paire de claquettes, que Franck se fait un plaisir d’enfiler pour la photo. Il ne les enlèvera plus. Car l’opération est un coup de pub fomenté par la marque d’origine australienne Speedo, qui a vu en Ribéry le parfait porte-étendard de ses produits. Désormais membre des Speedo Mariners, Franck sourcille à peine lorsque se présente la première rencontre face aux Aquaboys de Sydney. Slip au poil, bonnet sur le crâne, il découvre le championnat national de water-polo avec une joie déconcertante. Entrant dans le bassin telle une bombe, Ribéry a toutefois un peu de mal à s’adapter à ce nouveau sport. Qu’importe. Car après avoir chargé son coéquipier Sean Davis de quinze serviettes, Francky provoque l’hilarité en le poussant dans la piscine. Une blague, un mort. Le bilan d’un exil australien aussi réussi qu’inattendu.
Par Raphael Gaftarnik