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- Course à la 3e place
Quel vainqueur pour l’autre Liga ?
Une trentaine de points derrière les deux géants, dont le combat aura lieu ce week-end, le commun des équipes espagnoles a cinq journées pour se disputer les restes. L’enjeu pour les meilleures d’entre elles, la troisième place, directement qualificative pour la prochaine édition de la Ligue des champions. La quatrième, aussi, pour disputer le tour préliminaire. Et faire mieux que Villarreal cette saison.
Le favori : Valence
Valence, 52 points. Le candidat à sa propre double succession, et l’actuel détenteur du sésame. L’équipe d’Unai Emery a l’expérience pour elle. Elle est aussi potentiellement la troisième meilleure équipe du championnat. La preuve, elle est la seule (avec Villarreal) à avoir tenu en échec à la fois le Barça et le Real cette saison. La seule, aussi, à ne pas avoir encaissé de but au Bernabeu, où le Real tourne à 3,7 pions par match en moyenne. Peut-être bien l’exploit de l’année. Valence, c’est aussi le troisième plus bel effectif de cette Liga. Emery a beau devoir accepter sans broncher le départ de ses joueurs les plus rentables chaque été, il a le banc le plus respectable des « 18 autres » . Et ce, malgré les graves blessures de Sergio Canales et Ever Banega. Il y a peu, l’affaire paraissait même pliée, tant l’avance de la bande à Soldado sur la concurrence était grande. Sauf qu’avec quatre petites victoires en Liga en 2012, les poursuivants se sont sérieusement rapprochés. Pour le sprint final, le FC Valence a donc le meilleur coureur, bien placé en tête du peloton, mais pas dans la meilleure dynamique. Il n’a pas non plus le calendrier le plus favorable. Avec deux demi-finales de C3 contre l’Atletico, la réception du Bétis entre les deux et un déplacement à Malaga après, les deux semaines qui arrivent seront déterminantes.
L’outsider : Malaga
Malaga, 51 points. A terme, peut-être bien le troisième géant de ce championnat. Pour l’instant, un vrai candidat au podium, sur lequel il est même monté il y a deux journées de cela. Malaga, c’était le point d’interrogation de la Liga. Les millions injectés, les joueurs qui débarquent les uns après les autres depuis l’arrivée du cheikh. Simple coup de pub ou réel projet sportif ? Pellegrini a tout de suite donné la réponse. Son melting-pot jeunes-vieux-nationaux-étrangers n’a pas tardé à fonctionner. Le Chilien peut s’appuyer sur une base solide (Monreal, Mathijsen, Cazorla, Toulalan, Joaquin, Isco, Rondon) dont les manques seront comblés sans problème cet été. Si la troisième place reste à portée, les Andalous se contenteraient déjà largement de leur quatrième place actuelle. Se qualifier pour la C1 dès l’an I du Malaga nouveau, ce n’était pas gagné. Troisième équipe à domicile, troisième équipe avec le plus de victoires (15), elle en chie par contre à l’extérieur (11e). Les Malagueños n’auront pas la fatigue de la Coupe d’Europe, mais sans Toulalan et Julio Baptista, Pellegrini n’a pas vraiment de profondeur de banc. Le calendrier est aussi chargé : Osasuna, Valence, Barca et Atletico pour les quatre prochaines journées.
Les doux rêveurs : Levante, Altetico, Bilbao
Levante, 48 points. Qu’est-ce que c’est que cette équipe de Levante qui n’a pas un rond, leader à la 10e journée après deux nuls et sept victoires dont une contre le Real, et encore 5e aujourd’hui ? Après un début d’année 2012 pourri, on se disait que c’en était fini de la belle histoire granote. Mais pas du tout. Avec ses 30% de possession de balle de moyenne, Levante est reparti de plus belle. L’Espanyol et l’Atletico sont tombés, Valence s’est fait accrocher et ce week-end le Barça a failli tirer un trait définitif sur la Liga à la Ciutat de Valencia. Les Koné, Barkero, Valdo and co veulent rejoindre un bon club cet été et signer un contrat plus confortable (Levante ne signe que des contrats d’un an). Mais avant de partir, ils comptent bien offrir à leur club la première coupe d’Europe de son histoire. Avec Grenade, Saragosse et Majorque dans le programme, les Granotes les plus fous rêvent même de coupe aux grandes oreilles.
Bilbao, 45 points. L’équipe frisson. Finaliste de la Coupe du Roi, demi-finaliste de la C3, et à l’affût en Liga. Tout ça rien qu’avec des Basques. Marcelo Bielsa a fait de cette équipe la nouvelle attraction espagnole. Avec une identité, du toque, des airs de Barça, un grand espoir du football espagnol (Muniain), un grand buteur (Llorente), et pas mal de petits phénomènes autour (De Marcos, Ander Herrera, Susaeta, Iturraspe). Les leçons de football données à MU et à Schalke ont quand même eu un coût : une petite dégringolade en Liga. Mais l’Athletic reste sur sept points pris sur neuf possibles, et Bielsa continue à penser à la C1. « On a perdu beaucoup de points qu’on aurait pu obtenir. Mais les 15 qu’il reste en jeu nous laissent une option » . Malaga est à six points, et quand on compare les calendriers, c’est jouable. Attention toutefois, ne pas faire de choix (coupes, championnat) pourrait tout leur faire perdre.
Atletico Madrid, 45 points. 10e fin 2011 à 14 points du podium, les Colchoneros ont déjà fait la moitié de leur retard. Avec Simeone, l’Europe est redevenue le souci principal de l’Atletico. Directement, avec les demi-finales de l’Europa League, et indirectement en championnat. L’objectif est d’abord d’assurer la place du club dans les six premiers, et selon ce qu’il se passe au-dessus, pourquoi ne pas viser plus haut encore. Avec Radamel Falcao, auteur de la moitié des buts de son équipe, l’Atletico Madrid est capable de tout.
Par Léo Ruiz