ACTU MERCATO
Quel milieu offensif pour l’OM ?
Peu spectaculaire cette saison, l'équipe d'Élie Baup veut faire vibrer ses supporters l'an prochain avec une recrue frisson. Si l'élu n'a pas encore signé, les contacts ont été noués un peu partout.
Si l’OM ne boxe pas dans la même catégorie que le PSG et Monaco, le vice-champion de France a de la monnaie pour ce mercato, situation tellement rare qu’elle suffit au bonheur de ses supporters. Un peu d’excitation pas chère. Il va donc y avoir du renfort, on ne sait pas quoi, mais il va y en avoir. Du coup, pour l’instant, tout le monde s’assoit sur la vraie priorité de recrutement, le poste d’arrière gauche. En pleine campagne d’abonnement dans un stade en travaux, il faut « vendre du rêve » , comme disent les étudiants d’école de commerce de seconde zone. Donc l’état-major olympien recherche du mec qui envoie du crochet, de la frappe soudaine, un type qui peut planter à tout moment le but de Neymar contre le Mexique. Pour avoir un maximum de chance au tirage, le duo José Anigo – Vincent Labrune multiplie les pistes.
Dimitri Payet
Dimitri « double double » Payet, c’est quand même ce qui se fait de mieux dans la catégorie « accessible » . Avec son salaire à plus de 200 000 euros dans un club qui ne joue pas la Coupe d’Europe, il est sur le marché, au tarif de son prix d’achat à Saint-Étienne. 10 millions, c’est plutôt pas mal, vu les stats du bonhomme. Mais pour Lille comme pour le joueur, il est urgent d’attendre. L’OM (la Ligue des champions surtout), c’est cool, mais ça serait bête de rater une offre anglaise sous prétexte qu’elle n’arrive que début août. D’autant plus que l’équipe phocéenne ne veut pas revoir son salaire à la hausse.
Florian Thauvin
Avec son but tout en vitesse et en puissance avec Bastia en mai dernier, Thauvin a déjà prouvé qu’il pouvait briller au Vélodrome. Et alors qu’il avait signé un pré-contrat avec Lille, le joueur serait prêt à rallier l’OM (la Ligue des champions surtout). Il a déjà fait comprendre que le LOSC, pour lui, c’était avec Rudi Garcia. En signant à Marseille, il pourrait tripler son salaire. Le club y trouverait quand même son compte, puisqu’il serait deux fois moins important que celui de Payet. Mais Lille en fait une affaire personnelle et semble prêt à refaire le coup de Rami en 2009. Le stoppeur avait séché l’entraînement pour rejoindre Deschamps à Marseille. Mais Seydoux n’avait pas bougé. Il faudrait que Thauvin aille loin dans ses déclarations pour que ça change, mais du coup, ça pourrait aussi faire réfléchir l’OM sur sa mentalité.
Romain Alessandrini
L’enfant du pays. Le mec qui fait le sigle de l’OM avec ses doigts après un but de dingue au Parc des Princes. Qui a déjà dit dans L’Équipe que c’était la chance de sa vie et que le train ne passait qu’une fois. Mais son club essaie d’en tirer le maximum d’euros pour installer du mieux possible le nouvel entraîneur, Philippe Montanier (après avoir déjà dégagé Pierre Dréossi). De quoi refroidir les ardeurs marseillaises pour un joueur qui ne s’est pas encore remis de sa blessure au genou de janvier, même s’il est en avance sur son programme.
Rémy Cabella
Étincelant au Vélodrome avec Montpellier en janvier dernier, comme Ben Arfa l’avait été avant lui avec Lyon en 2008, Cabella avait le profil de la recrue frisson. Il avait lui aussi envie de rejoindre l’OM (la Ligue des champions surtout), mais le clan Nicollin l’a vite ramené à la raison : il faudra faire encore une saison dans l’Hérault. C’est qu’il faut ménager le public de la Mosson en assurant encore un peu de spectacle. Déjà que le nouvel entraîneur, c’est Jean Fernandez… Seule chance pour l’OM, que Belhanda ne trouve pas preneur tout de suite. Le Marocain avait des touches avec Fenerbahçe et l’Inter Milan au dernier mercato. Pas vraiment les clubs les plus frileux en transfert.
Diego Capel
Si la France, ça ne marche pas, il y a l’étranger. Diego Capel, pépite sévillane d’il y a quelques saisons avec Jesús Navas, s’est refait une santé du côté du Sporting Portugal. Le club lisboète a besoin d’argent et pourrait le vendre. L’OM est allé voir un paquet de ses matchs en fin de saison et semble conquis. Sauf que la Premier League est aussi sur les rangs. Et ce genre de joueur sait très bien qu’on a autant de chances de s’enterrer à Swansea que dans le contexte marseillais. Mais au moins, dans le premier cas de figure, on se fait moins remarquer. Et on touche plus d’argent.
Nicolas Bénezet
Tant qu’à chercher un joueur à fort potentiel en France, l’OM pourrait se pencher sur ceux qui ne sont pas encore dans les mains d’un président qui n’a que le mot concurrence dans la bouche. Benezet a, par exemple, fait une super saison avec Nîmes, dans le style de celle d’Alessandrini à Clermont l’an dernier. Son prix n’est pas encore multiplié par 4, ce qui pourrait donc en faire une affaire. Mais à la première prestation timide, le milieu offensif aura gagné un surnom par tout un stade : « Florian Raspentino » .
Redoine Faïd
Après tout, pourquoi pas? Il correspond au profil dressé par les dirigeants olympiens qui veulent de la rapidité et de l’explosivité. Et puis, dans le documentaire d’investigation qui l’a fait star sur Canal +, il crevait au moins autant l’écran que l’autre protagoniste, un dénommé PSG. Un argument qui n’a pas échappé à la cellule marketing du club. José Anigo, qui avait déclaré lors de la présentation de Barton « au moins, je ne serais plus le seul bad boy à Marseille » , est déjà prêt à ressortir son discours. Mais Manuel Valls, qui ne cache pas qu’il est plus pour Paris que pour Marseille, pourrait mettre son veto au transfert.
Dominique Strauss-Kahn
Là aussi, ça percute plutôt bien. Et ça, c’est un joueur que Lille est prêt à céder sans trop faire d’histoire. Reste à savoir s’il ne ferait pas voler en éclats la fameuse solidarité du vestiaire, qui a fait la force de l’OM cette année.
Par Romain Canuti, à Marseille