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Quel coach pour Arsenal ?
Clap de fin pour Arsène, qui rend les clés du camion après 22 ans de service. Et maintenant, à qui va-t-il les transmettre ? Ce n'est pas le choix qui manque.
Unai Emery
Il y a 9,9 chances sur 10 pour que l’agenda du coach parisien soit plein de cases vides à partir du mois de juin. Pour l’instant, des rumeurs insistantes lui prêtent des envies de rebondir du côté de la Real Sociedad, un choix pas folichon. Si Emery veut un club où il pourra se planter tant qu’il veut en huitième de finale de Ligue des champions et rester quand même deux décennies sur place, Arsenal est l’endroit parfait. Là-bas, pas de Neymar pour le faire passer pour un pantin, pas de Nasser pour lui mettre des bâtons dans les roues, et pas de Pierre Ménès pour le pourrir toutes les semaines sur un plateau télé en plastique moche. En revanche, s’il veut faire les choses bien et jusqu’au bout, Emery devra aussi devenir consultant pour TF1. Coincé entre Bixente Lizarazu et Grégoire Margotton, il faudra qu’il apprenne à se concentrer très fort pour dire « Non » , « Je ne pense pas » , et « Belle ouverture » tous les quarts d’heure. Mais la bonne nouvelle, c’est que Christian Jeanpierre est loin et qu’il n’aura pas à se farcir des « Figurez-vous Unai » suivis d’une anecdote pourlingue.
Patrick Vieira
Il est comme ces hommes politiques qui sentent qu’un remaniement ministériel va arriver et qui s’envoient trois ou quatre matinales histoire de se placer et de montrer qu’ils existent encore. Vieira a beau avoir posé ses valises de l’autre côté de l’Atlantique, à la Nouvelle York, il a fait parler de lui cette semaine lorsqu’un article anglais a affirmé qu’il était un sérieux candidat pour le job en cas de départ de Wenger. Maintenant que le « en cas de » a été balayé et que le départ du manager d’Arsenal est acté, l’ancien Bleu est plus que jamais dans les starting blocks. Avec cet argument massue pour prouver qu’il est compétent : il est toujours invaincu cette saison en MLS avec le New York City FC. Personne ne regarde le championnat américain, donc personne ne sait s’il faut être impressionné ou pas, mais ça fait bien sur son CV. Autre signe positif, il a été adoubé par Wenger lui-même qui a déclaré : « C’est un garçon qui a le potentiel pour être un jour sur le banc d’Arsenal, j’ai suivi sa carrière de manager. Je pense qu’il fait du bon travail. »
Laurent Blanc
Ça fait tellement longtemps qu’il est au chômage qu’on ne sait même plus s’il est retraité ou non. Ça fait deux ans qu’on a très peu de nouvelles de lui, qu’il grommelle des « J’attends une proposition d’un grand club » , ou encore des « Je suis exigeant » , des « J’ai refusé les sollicitations de plusieurs clubs » . À force de rester chez lui à mariner, Lolo risque de finir oublié de tous, et bientôt plus personne ne pensera à lui. Alors quoi de mieux que de s’envoyer une petite virée à Arsenal ? En décembre dernier, il disait avoir repoussé les avances de clubs allemands pour ce motif : « L’Allemagne est un beau championnat, mais je ne parle pas cette langue. Manager est quelque chose de difficile quand on communique mal. » Il sera donc comme chez lui à Arsenal, dans ce club qu’on adore désigner par cette appellation infernale : le plus français des clubs anglais.
La Reine
La Reine d’Angleterre a des journées chargées, c’est certain, mais on ne peut rien refuser à son club de cœur. C’est le chef du parti travailliste anglais Jeremy Corbin qui a lâché la bombe au beau milieu d’un discours : « We know the Queen is absolutely above politics. She may be above football too, but(…)she’s actually, privately, a Gooner. » Boum. Si l’envie lui prend de diriger Arsenal, qui osera dire non à Elisabeth II, même à 91 ans ? Après tout, c’est son pays et elle y fait bien ce qu’elle veut. Sinon, dans la catégorie des personnalités politiques avec un peu trop de temps libre et qui aimeraient bien regoûter au pouvoir, il y a François Hollande. Dès qu’il aura fini la promo de son livre et de critiquer tout ce que fait son successeur, il sera dispo. Ça sent le brassard de capitaine pour Laurent Koscielny, tout ça. Tulle connection, 19 sur la plaque d’immatriculation mon frère.
Guillaume Warmuz
On a tendance à l’oublier, mais Warmuz a bel et bien joué à Arsenal pendant une saison. Enfin, « joué » est un bien grand mot, puisqu’il n’a disputé aucun match officiel. Mais la légende du RC Lens a disputé quelques rencontres avec l’équipe réserve, et ça veut dire qu’il connaît le club de fonds en comble. En plus, il sait comment gagner à Wembley et a battu Arsenal quasiment à lui tout seul pendant la Ligue des champions 1998-1999. Ça date un peu, certes, mais à l’époque, Arsène Wenger était déjà sur le banc d’Arsenal. Et n’oublions pas que Guillaume Warmuz a déjà une sacrée expérience à la tête d’une équipe, puisqu’il coache le club de Montceau en National 2 depuis le début de la saison. Et aux dernières nouvelles, le FCMB était… Ha mince, 15e sur 16. Pour répondre aux rumeurs de départ, le club bourguignon a même dû publier ce communiqué il y a deux semaines : « En aucun cas, Guillaume Warmuz n’a été écarté et il mènera sa mission de manager général jusqu’à la fin de la saison, comme prévu. » Et ensuite ?
Par Alexandre Doskov