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Quel championnat pour Ajaccio et Bastia?

Par Thomas Andrei et Arnaud Clément, avec le soutien d’Ali Farhat
Quel championnat pour Ajaccio et Bastia?

Les Corses ont le sang chaud, c’est sûr. Mais lors du derby Bastia – AC Ajaccio, une limite a été franchie. Une bagarre générale, cinq cartons rouges, des jets de pierre, des blessés. Une véritable intifada. La Ligue doit sévir, mais comment contenir ces enragés ? Interrogé à ce sujet sur Yahoo Sports, Denis Balbir a trouvé la solution miracle : exclure les clubs corses du championnat de France. Seulement, un problème persiste : où délocaliser ces « tue l’amour » que sont le Sporting et l’ACA ?

– En Serie A

Rattacher les clubs corses aux compétitions italiennes, le Calcio en tête, serait la solution la plus logique. D’abord de par la proximité géographique. Ajaccio n’est par exemple qu’à 430 bornes de Rome ou à 500 kilomètres de Cagliari. Ensuite, la Corse est un peu comme la Savoie, à savoir un territoire que se sont disputé l’Hexagone et la Botte. Après l’administration par l’évêque de Pise, ce bout de terrain de presque 9 000 km² a ainsi appartenu à la République de Gênes de 1284 à 1735. Enfin, la langue locale est le fruit d’un savant mélange entre le latin et le toscan médiéval. Alors envisager de rattacher la Corse du football à la Lega Pro, après tout… Et puis, les stades désuets de l’ACA et du Sporting – sans parler de Mezzavia – se fonderont parfaitement dans le décor, au milieu des baraques à frites que sont le stade Carlo-Castellano d’Empoli, Artemio-Franchi à Florence ou la Montepaschi Arena de Sienne. Et puis bon, vous imaginez déjà ces ferries pleins à craquer pour un dép’ dans l’antre de la Samp’ ou du Genoa, fumis craqués par dizaines pour signaler l’arrivée des supporters au port. Autre chose que les voyages en train à rendre votre grand corps malade.

– En Premier League

Les liens entre la Corse et l’Angleterre ne datent pas du mariage de Darren Tulett. En 1790, Pasquale Paoli, ancien chef de la nation corse indépendante, voit son exil en Grande-Bretagne prendre fin. Rallié à la République française naissante, il est nommé lieutenant-général et commandant de l’île. Mais les relations entre le « père de la Patrie » et la Convention se ternissent vite, et son arrestation est ordonnée. Paoli fait alors appel aux Britanniques qui boutent les Français hors de l’île et établissent avec les députés locaux un Royaume anglo-corse. Si l’aventure ne tiendra que de 1794 à 1796, Pasquale Paoli sera inhumé à Westminster, et certains restent attachés à ce projet romanesque. Ainsi, rien ne s’oppose à ce que les clubs de l’île, réputés pour leur fighting spirit et leur excès d’engagement, rejoignent la Premier League. Yannick Cahuzac et Jean-Baptiste Pierazzi pourraient laisser parler leur science du tacle, et une partie du rêve de l’homme des Lumières se réaliserait enfin… En contrepartie, la Ligue 1 récupérerait Arsenal et Newcastle, et tout le monde serait content.

– Dans un championnat des îles méditerranéennes

Les continentaux ne veulent plus de ces parasites insulaires ? Qu’importe, il y a tant d’espace à occuper ailleurs. Et quel espace ! « Homme libre, tu chériras la mer » , disait Baudelaire. Bastiais, Ajacciens, Cortenais ou Bonifaciens le prennent au mot et projettent de lancer un nouveau championnat, mêlant les territoires de Mare Nostrum, cette bonne vieille Méditerranée que les Romains considéraient comme leur piscine. Un championnat international où on pourrait ainsi retrouver les Chypriotes de l’APOEL Nicosie, les Maltais du Valletta FC, les Grecs de l’OFI Crête, les Siciliens de Palerme, les Sardes de Cagliari, voire les Espagnols du Real Majorque et de Tenerife. Seul inconvénient, il faudra prévoir une date butoir pour ce championnat si l’on en croit Al Gore. Putain de montée des eaux…

– Dans un championnat des méchants indépendantistes

Chaque été en plein centre de l’île se tiennent les Journées internationales de Corte. Depuis 1987, les Ghjurnate Internaziunale di Corti, dans la langue de François Modesto, réunissent des mouvements nationalistes issus du monde entier. On y croise ainsi entre autres des Basques hirsutes et des Corses au crâne rasé, buvant, chantant et conversant sur la domination coloniale de l’État français jacobin. Le concept pourrait ainsi être étendu au football. Cela pourrait donner un « plasticagico » entre Bastia et Bilbao, ou un « terroristico » entre le Derry City FC et KF Pristina. Ou pas, vu que les clubs corses seraient alors débarrassés des assommantes formules des journalistes hexagonaux… Le Sahara Occidental, le Kurdistan, l’Abkhazie, le Haut-Karabagh et la Palestine seraient conviés. Seul hic, les pelouses…

– En championnat nord-irlandais de football gaélique

Dire qu’il existe des parallèles entre la Corse et l’Irlande du Nord est une évidence pour beaucoup. Terres bordées de mers, cultures riches et marquées, passés tourmentés… Chacune des deux entités a par exemple connu un « Bloody Sunday » : le « Bogside Massacre » au nord, l’affaire d’Aleria plus au sud, évènements dont les conséquences ont été, entre autres, une radicalisation de l’IRA et du FLNC. D’ailleurs, n’existe-t-il pas ce chant corse, Surella d’Irlanda – sœur d’Irlande en français dans le texte – comme un symbole de ces liens sacrés ? Du coup, rapatrier le Sporting, l’ACA ou le Gaz’ dans le championnat local de football gaélique – le préféré des Républicains qui dénoncent l’occupation britannique – pourrait être un compromis parfait. D’autant que les footeux insulaires auraient déjà de sérieux arguments à faire valoir dans cette discipline spectaculaire. Rothen pour les coups de pied arrêtés, Landreau et Ochoa pour les ballons aériens, Cavalli et Angoula pour sortir les marrons du feu. Sans oublier Modeste pour les drops entre les poteaux.

– En Primera Division de Nicaragua

La vie d’Alain Orsoni est un roman. Avant de devenir président de l’ACA, le « bel Alain » a longtemps été une figure de proue du nationalisme corse, militant au sein du FLNC et de son Mouvement pour l’autodétermination. Admiré par certains, détesté par d’autres, il se voit contraint de fuir son île en 1996 et choisit le Nicaragua comme lieu d’exil. Orsoni conservant de bonnes relations dans les faubourgs de Managua, le Sporting et l’ACA pourraient suivre sa trace. Un championnat en manque de visibilité et d’enjeu, tant le Diriangén FC (26 titres) et le Real Estéli FC (12) dominent de la tête et des épaules cette ligue créée en 1933. Memo Ochoa se rapprocherait de sa famille, et Magno Novaes reprendrait des couleurs. Toujours mieux que Téhéran où le dirigeant des Ours est tricard à vie, après avoir mitraillé l’ambassade iranienne de Paris en 1980…

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