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- Juventus-PSG (1-2)
Quel bilan pour le PSG en phase de poule de la C1 2022/2023 ?
S’il a conclu sa phase de poules par une victoire à Turin (2-1), le Paris Saint-Germain a été rattrapé par son ADN pour finalement se faire devancer par Benfica. Mais pas seulement.
Le 3 novembre, Paris se réveille avec un léger mal de crâne. Bizarre, alors que sur le papier, tous les voyants sont au vert. À Turin, dans l’antre de la Juventus, le club de la capitale a glané un second succès en deux rencontres face aux Italiens et ainsi conclu une campagne européenne en étant invaincu (quatre victoires, deux nuls). Invaincu, le PSG l’est toujours toutes compétitions confondues depuis le début de la saison. Sur le plan comptable, là aussi, il y aurait de quoi sourire à première vue : le trio Messi-Neymar-Mbappé fait des ravages, Paris est premier de Ligue 1 et qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue des champions. En dehors du plan sportif, sa popularité à travers le monde ne cesse de grandir. En témoigne l’attente quasi irrationnelle dans les rues de la cité piémontaise, ces derniers jours, où des centaines de jeunes turinois (et parisiens) faisaient le pied de grue devant l’hôtel Principi di Piemonte pour snapper les stars de l’écurie française. Oui, mais comme dans toutes les histoires trop belles que l’on aime raconter, il y a toujours un « mais » qui appelle à un retour sur Terre.
Pas que de la malchance
Pas facile de se présenter, sur les coups de 23h30, face à la presse et de répondre à une colle : Paris a gagné à Turin, là où il n’a jamais gagné auparavant dans son histoire, et pourtant, il est finalement devancé par Benfica à la différence de buts à l’extérieur (9 contre 6). Comment cela a-t-il pu se produire ? « Je vais vous renvoyer la question : si on vous avait dit qu’on allait l’emporter aujourd’hui 2-1 à la Juve, vous pensiez qu’on allait finir seconds ? Voilà, il y avait peu de probabilités, mais ce sont aussi des détails en Ligue des champions. Et je le répète encore une fois : on a pris un but sur coup de pied arrêté contre la Juve, un penalty qu’on aurait pu éviter contre Benfica et deux buts sur coups de pied arrêtés contre Haïfa. À partir de ce moment-là, c’est un des axes d’amélioration sur lequel nous allons beaucoup travailler. On l’a déjà travaillé ces derniers jours, mais c’est un axe. » Au-delà de la posture joueuse, Galtier donne bien là des éléments tangibles de la déception parisienne de ne pas finir premier.
Si c’était évidemment pas de chance de se retrouver avec l’autre seule équipe du top 5 invaincue depuis le coup d’envoi de la saison, la porosité parisienne a bel et bien eu son effet sur le sort final du PSG. Contrairement à son rival lisboète, le champion de France en titre n’a réussi aucun clean sheet jusque-là en C1. En Ligue 1, il n’y en a eu que six en treize journées. À qui la faute ? À un peu tout le monde. Malgré la confiance du staff, Gigio Donnarumma souffle le chaud et le froid. Sa défense n’est pas exempte de tous reproches non plus, certains cadres ayant du mal à enchaîner les bonnes performances avec continuité.
Les limites
Mais il n’y a pas que derrière que ça urge. Ce mercredi soir, la Juve lui a mis le nez sur certaines de ses failles, ainsi qu’un problème qui s’annonce difficile à résoudre : comment faire lorsque son adversaire prend le dessus au milieu ? Non pas d’un point de vue technique, mais dans l’impact, dans l’intensité, là où le PSG s’est souvent fait bouger par le passé ? Encore une fois dans cette odyssée 2022-2023, Paris a pris des coups à Haïfa, à Lisbonne, et donc une nouvelle fois en ce jour de novembre où Nicolò Fagioli (21 ans), Fabio Miretti (19 ans) et Manuel Locatelli (24 ans) – bien aidés par Adrien Rabiot -, ont retourné Marco Verratti et consorts. Galtier le concédait après la rencontre : « On a beaucoup manqué de mobilité à l’intérieur du jeu. (…) Il aurait fallu jouer plus vite pour éviter de les laisser se replacer. On mettait trop de temps quand le ballon était en sortie de but, ça les a favorisés. Il a fallu qu’on joue long, et on n’a pas vraiment de point de fixation, encore plus quand Fabian est sorti, car lui en est un, très haut. »
Enfin, l’activité des attaquants pose toujours question. Si leur efficacité est indéniable et impressionnante, leur dépendance (78% des buts de l’équipe inscrits à eux trois) détonne autant qu’elle inquiète. Le trio est souvent décroché du reste de l’équipe, presque en autonomie, et cela ne passe pas en l’état face à des formations d’un autre calibre en C1. Le but de Mbappé contre les Bianconeri en est l’illustration : si c’est une force que de pouvoir frapper comme cela à tout moment, c’est tout autant inquiétant de voir que c’est la seule combinaison dangereuse sur 90 minutes du génie français. Tout n’est pas à jeter, loin de là, mais il y a encore à faire, et Galtier le sait. Reste désormais à savoir à quelle sauce Paris va être mangé au printemps, au sortir d’une Coupe du monde qui ne va pas ménager ses cadres. Ça aussi, ça colle bien avec son ADN.
Par Andrea Chazy, à Turin