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Quel Bastiais va bien pouvoir prendre un rouge ce week-end ?
Par Florian Cadu
Derniers au classement du fair-play avec onze cartons rouges reçus, les Corses accueillent Saint-Étienne sans plusieurs joueurs majeurs au profil assez virulent. Mais en leur absence, d’autres membres du club peuvent faire honneur au Sporting.
Thomas Vincensini
Pas besoin d’être sur le terrain pour rentrer prématurément aux vestiaires. Jamais expulsé en sept ans de carrière (seulement deux jaunes), le portier profite de la venue des Verts pour signer son baptême. Avec un joli parrain en la personne de Fabien Lemoine. Habitué au statut de victime, ce dernier commence tranquillement à chauffer le gardien adverse par banc interposé. « Avec un seul bras, Geoffrey Jourdren ferait un meilleur goal que toi. » « Ça fait quoi d’être la fusion ratée d’Ali Ahamada et d’Apoula Edel ? » Puis vient la moquerie de trop, qui touche de plein fouet le cœur corse de Vincensini. « Même le Gazélec ne voudrait pas de toi. » Sur ces mots, le remplaçant bastiais se lève, se dirige vers le quatrième arbitre et commence à se plaindre. Sauf qu’en pointant du doigt Lemoine, il enfonce son index dans l’œil de l’arbitre principal, venu analyser la situation. Carton rouge direct. Normal.
Mehdi Mostefa
Malgré ses longs passages en Corse (deuxième saison à Bastia, trois ans à Ajaccio), le milieu de terrain n’a jamais été expulsé. Une anomalie à réparer en ce début de mois de mars. Encore faut-il savoir le faire en beauté. En milieu de semaine, Mostefa prend donc rendez-vous chez Abla’Hair & Nails Studio, un salon de coiffure situé rue César Campinchi. La raison ? Le Bastiais a décidé de changer de coupe de cheveux. Pas de couper sa tignasse, non, plutôt de s’en servir comme arme dissimulée. En effet, Mehdi réclame deux grosses dreadlocks bien solides à son coiffeur. Lors de la rencontre face à Sainté, le plan marche à merveille : à la suite des duels aériens, Loïc Perrin comme Florentin Pogba s’écroulent en se tenant le visage. N’ayant pas observé de chocs, l’homme en noir ne comprend pas et inflige deux avertissements pour simulation. Puis la vérité éclate lorsque c’est Stéphane Ruffier qui mange les deux tresses en pleine tronche. Cette fois, pas de doute : les coups de dreads de Mostefa sont volontaires. Carton rouge direct. Normal.
Allan Saint-Maximin
L’attaquant serait le joueur du Sporting le moins propice à récolter un carton rouge ? Que nenni. Saint-Maximin est certes un super joueur en devenir, mais ses aptitudes physiques peuvent parfois lui porter préjudice. Après avoir flanqué un doublé à son ancienne équipe, celui qui est passé par l’AS Monaco s’emballe un peu. Sur une course de trente mètres, le Français prend énormément de vitesse, arrive devant les buts, parvient à toucher le ballon pour l’envoyer dans les filets, mais son genou percute de plein fouet le poteau de Ruffier. Lui n’a rien, mais les buts prennent cher. Le poteau, devenu carré, est carrément courbé. Après discussion du corps arbitral, Saint-Maximim est sanctionné pour dégradation du matériel. Carton rouge direct. Normal.
Rui Almeida
Le Portugais est un malin. Quand il sent que ses nerfs sont à bout, l’entraîneur a pris l’habitude de choisir une langue adaptée pour laisser une totale liberté à ses insultes. Facile pour lui, puisqu’il maîtrise six langues différentes (le portugais, l’anglais, l’espagnol, le français, l’italien et l’arabe). Après avoir vociféré dans son langage natal pendant une mi-temps, Almeida passe à l’italien en seconde période. Et comme son équipe est totalement dominée par Saint-Étienne (3-1 après une heure de jeu), ses mots sont très durs envers l’arbitre. « Oh ! Cazzo ! Minchia ! Cesso ! POLENTONI FASCISTI ! » Manque de bol, Nicolas Rainville, le maître du jeu, est un fan absolu de la botte et passe toutes ses vacances à Venise. Considérant que « Mangeurs de polenta fascistes » est un poil déplacé, il ne laisse pas passer. Carton rouge direct. Normal.
L’avis de Patrick Valery (amoureux de la Corse et ancien joueur de Bastia qui faisait partie de la catégorie des « durs » )
« Certains cartons rouges sont logiques. Mais d’autres sont injustifiés. En fait, c’est simple : chaque faute de Bastia est synonyme de jaune ou de rouge. Alors que les équipes adverses commettent autant, voire plus de fautes, avec bien plus d’indulgence. On sanctionne davantage Bastia que les autres clubs. Je lisais d’ailleurs que lors du dernier match contre Nantes, où les Corses ont terminé à dix, les Canaris avaient reçu moins d’avertissements alors qu’ils comptaient plus de fautes. Je ne sais pas s’il existe quelque chose contre le Sporting, mais c’est l’impression que ça donne. Quand j’évoluais là-bas, c’était pareil : l’arbitre s’enflammait toujours, il voulait montrer qui était le patron… De toute façon, aujourd’hui, les joueurs ne peuvent plus rien faire. Tu ne peux plus tacler… C’est pire que le basket, quoi. Mon pronostic pour le prochain carton rouge du SCB ? Ce sera un joueur du banc. Lequel, je ne sais pas, mais au moins, le Sporting restera à onze et ça ne pénalisera pas l’équipe. » Pas normal.
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