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Quel barragiste pour les Bleus ?
On commence à y voir un tout petit peu plus clair : sauf catastrophe, les Bleus joueront leur qualification pour le Mondial brésilien lors des fameux barrages. Au programme, du sang, de la sueur, et des sueurs froides...
Le barrage anniversaire : France – Bulgarie
Le voilà, le remake tant attendu. Vingt ans plus tard, les Bleus ont enfin l’opportunité de prendre leur revanche. Pour l’histoire. Et à l’heure où le foot français va mal, où son équipe de France tourne en rond, l’ironie de la situation ne manque pas de piment. Elle renvoie à nouveau le foot français à ses plus vieilles angoisses : lui permettre d’exorciser l’un de ses pires souvenirs, ou le renvoyer une nouvelle fois à ses carences, ses bilans, ses sempiternels débats et ses doutes. Avancer ou replonger, donc. Oublier pour toujours ou chuter à nouveau dans les abîmes en regardant de loin, très loin l’une des coupes du monde les plus excitantes de l’histoire.
Le scénario rêvé : Karim Benzema score d’entrée, la France joue à son niveau et passe.
Le scénario catastrophe : Après un nul 1-1 sans saveur à Sofia, la France se contente de gérer au retour au Stade de France. À l’approche des arrêts de jeu, Benzema obtient un coup franc excentré, puis le tire. Un centre pour personne. Sur un contre express, Popov côté droit aligne Lloris. Deschamps est viré, Benzema blacklisté. Ginola se marre, Houllier aussi. La FFF se met à chercher un entraîneur. Étranger. Une révolution. La page France 98 est définitivement tournée. Cette équipe se trouve alors une utilité.
Le barrage trompeur : France – Suède
Pour un barrage explosif, la France retrouve la Suède, qui a terminé deuxième du groupe C et s’est offert quelques moments de plaisir, comme ce 4/4 savoureux contre l’Allemagne. Le match paraît abordable, et c’est bien ça le problème. Comme à l’Euro, les Bleus s’y voient déjà, comme à l’Euro, ils se trompent. La France se retrouve alors face à ce qu’elle déteste, à savoir une équipe bien organisée avec un attaquant qui plante. Vous l’aurez compris, la Suède, c’est la France qui fonctionne. Il n’y a pas que les politiques qui regardent le modèle social démocrate l’air envieux.
Le scénario rêvé : Karim Benzema score d’entrée, la France joue à son niveau et passe.
Le scénario catastrophe : Zlatan Ibrahimović a relancé une Ligue 1 moribonde. Zlatan Ibrahimović a fait croire au foot français qu’il allait mieux. En humiliant une charnière centrale tricolore Koscielny-Rami à l’agonie, au retour et à l’aller, Zlatan Ibrahimović rappelle donc au foot français d’où il vient. Et la sinistre vérité.
Le barrage à éviter : France – Portugal
Un potentiel quart d’Euro sous forme de barrage de la peur pour deux équipes qui ne s’imaginaient pas ailleurs qu’au Brésil en juin 2014 il y a encore pas si longtemps. Après un nul cadenassé et sans but au match aller et au Stade de la Luz, c’est dans un Stade de France largement acquis à la cause du Portugal que la France va jouer sa survie. Dans une enceinte où le Val-de-Marne est en majorité, dans une enceinte où les supporters tricolores sont donc en minorité avec leurs T-shirts bleu-blanc-rouge et leur pancarte « Rendez-vous à Rio » , dans une enceinte où le chauffeur d’ambiance d’avant-match se nomme Jessy Matador et l’objet du crime : « Allez Ola Olé » , le guet-apens ne se cache plus.
Le scénario rêvé : Karim Benzema score d’entrée, la France joue à son niveau et passe.
Le scénario catastrophe : Hélder Postiga claque un doublé de la tête, le Stade de France s’enflamme. Oui, l’homme qui avait inscrit 3 buts en 17 rencontres à Saint-Étienne.
Le barrage traquenard : France – Albanie
Vainqueurs contre le cours du jeu à l’aller, les Albanais reçoivent au retour au Stade Qemal-Stafa. Le traquenard, qui sent bon le danger, les coups bas et une guerre de tranchée… Comme contre la Géorgie, Didier Deschamps compte sur Sissoko pour muscler l’entrejeu, aller à la guerre, au charbon et mettre les coups qu’il faut. Comme contre la Géorgie, la partie tourne au bide, et l’attaque-défense est stérile. Car oui, mener à bien une attaque-défense avec Moussa Sissoko, c’est comme préparer une quiche lorraine avec du jambon. En face, les joueurs de Lorik Cana, couteau entre les dents, défendent comme des chiens et jouent le contre. Ambiance.
Le scénario rêvé : Moussa Sissoko se blesse rapidement, il est vite remplacé par Yohan Cabaye.
Le scénario catastrophe : Bogdani brutalise Koscielny, qui en tombant par terre dévie une passe en retrait de Pogba et marque contre son camp. Touché, coulé.
Le barrage fourbe : France-Monténégro
Face au Monténégro, dans la chaleur du Stadion Pod Goricom de Podgorica, l’équipe de France pense pouvoir assumer ce qu’elle est vraiment, à savoir une petite équipe, ou une équipe de contre comme une autre. Le plan de Didier Deschamps est donc simple comme bonjour : jouer bas, jouer serré, verrouiller Jovetić et Vučinić, casser leurs inspirations et lancer en contre Ribéry et Ménez sur leurs côtés en espérant que Benzebut soit dans un bon jour. Ça, c’est pour la pratique. En théorie…
Le scénario rêvé : Karim Benzema score d’entrée, la France joue à son niveau et passe.
Le scénario catastrophe : Comme contre la Bosnie en octobre 2011, Nasri entré en cours de jeu obtient un pénalty à un quart d’heure du terme. Le pénalty de la qualification. Comme l’histoire ne se répète jamais deux fois, il le loupe. Dix minutes plus tard, Vučinić place une frappe enroulée de 25 mètres pleine lucarne. Nasri ne reverra plus jamais les Bleus. La génération 87 est définitivement maudite.
Par Antoine Mestres
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