- Angleterre
- Retraite de Steven Gerrard
Quel avenir pour Steven Gerrard ?
« Je suis très enthousiaste en ce qui concerne mon futur. Je prends actuellement en compte un certain nombre d’options et je ferai une annonce sur la prochaine étape de ma carrière très bientôt. » S’il ne refoulera plus les pelouses, Steven Gerrard n’envisage pas de se la couler douce pour autant. SoFoot.com a cherché quelques jobs pour lui.
Adjoint de Jürgen Klopp
La vie de Stevie G n’est pas un long fleuve tranquille. Elle est un fleuve : la Mersey. La boucle s’est bouclée le 16 mai 2015, mais la plaie dans le cœur des supporters de Liverpool est restée béante. Depuis ce jour de printemps où Steven est parti sur une défaite face à Crystal Palace (1-3) et une poignée de main à Pape Souaré, les Reds ont retrouvé la forme, mais jamais le moral, malgré les efforts incessants du brillant Jürgen Klopp. C’est donc tout naturellement qu’une fois la page californienne tournée, l’enfant du pays, les joues rougies par un soleil pour lequel il n’était de toute façon pas fait, va revenir fouler la pelouse d’Anfield, en jogging. Récemment approché par le MK Dons, qui voulait en faire son coach principal, Gerrard a jugé qu’il était « trop tôt » . La vérité, c’est surtout que la ville nouvelle de Milton Keynes est trop loin de Liverpool où le numéro 8 veut faire ses gammes avec Klopp. Pas indifférent à l’idée de faire revenir la légende, l’Allemand lui fait une place sur le banc juste avant le Boxing Day.
Un cadeau de Noël avant l’heure pour les fans des Reds, déjà gâtés avec une première place devant Chelsea et City à la fin du mois de décembre. Présenté en grande pompe, Gerrard n’y va pas par quatre chemins : « Je suis là pour trois raisons : je veux apprendre aux côtés de Klopp, retrouver l’amour des supporters qui m’a tant manqué et aller chercher ce que je n’ai jamais pu avoir : le titre de champion d’Angleterre. » Vainqueurs impressionnants de Manchester City le 31 décembre (3-0), les Reds jouent un match déjà décisif un mois plus tard face à Chelsea. À 0-0 à dix minutes de la fin, Gerrard se lève pour aller chercher Sturridge qui s’échauffe quelques mètres plus bas, mais glisse dans les escaliers et doit être hospitalisé. Le changement ne se fait pas et Michy Batshuayi, entré en jeu à la 83e minute, crucifie Liverpool et offre la première place aux Blues, qui ne la lâcheront plus. Soutenu par ses supporters, Gerrard, qui se dit « maudit » , marche seul dans sa tête. Déprimé, il accepte la proposition de Gérard Houllier et arrive sur le banc de l’OL à l’été 2017 où il est accueilli avec une banderole « Mersey Steven » . Et pas pour le retour de Lovren, hein.
Adjoint de Gareth Southgate
Il n’a pas encore perdu à la tête de l’Angleterre, mais Gareth Southgate manquerait, selon certains dirigeants et quelques médias, de street-credibility. Si ses dix-sept années de Premier League entre Crystal Palace, Aston Villa et Middlesbrough ne pèsent pas assez lourd dans la balance, les dix-sept de Steven Gerrard à Liverpool vont l’aider à garder son poste. Nommé adjoint de celui qui est de dix ans son aîné, Stevie G retrouve une sélection anglaise qu’il a fréquentée à 114 reprises sans jamais participer à une demi-finale de grande compétition. « Steven aura pour mission d’assurer le relais entre les joueurs et le sélectionneur comme Papus Camara au Paris Saint-Germain, publie la FA dans un communiqué. Il partagera également son expérience du plus haut niveau, son professionnalisme et sa qualité de frappe de balle avec les meilleurs joueurs du pays. » Qualifiée pour la Coupe du monde 2018, l’Angleterre est au centre d’une tourmente médiatique dont elle seule a le secret à quelques jours du début de la compétition. « The DirtySouthgate » titre sobrement le Dailymail une semaine avant le début du Mondial russe.
Piégé par des journalistes du Telegraph, Gareth Southgate aurait accepté de payer pour des rapports sexuels dans un sombre établissement de nuit de la banlieue de Moscou. Propulsé à la tête des Three Lions à la suite du licenciement du sélectionneur, Steven Gerrard amène les siens jusqu’en finale où les Anglais croisent la route de l’Italie. Menés 3 à 0 à la pause, les Anglais reviennent en cinq minutes grâce à trois buts inscrits entre la 54e minute et l’heure de jeu. Habituellement catastrophiques dans l’épreuve des tirs au but, ils s’imposent 3 à 2 et gagnent leur première Coupe du monde à la régulière. Reçu par la reine d’Angleterre, quatre-vingt-douze ans, Steven glisse sur un tapis de Buckingham Palace, et fracture le col du fémur d’Elisabeth II qui en a vu d’autres et lui pardonne. Un vrai héros.
Régisseur sur la tournée de Phil Collins
Ce n’est un secret pour personne et surtout pas pour les DJ britanniques : Steven Gerrard est fan de Phil Collins. Et ceux qui pensent que la retraite de Steven Gerrard un matin de novembre est le pur fruit du hasard ne se rendent pas assez compte de la passion du milieu de terrain pour l’ancien batteur de Genesis. « La vérité, c’est que l’annonce de la dernière tournée exceptionnelle de Phil m’a fait me rendre compte de ce qui comptait réellement pour moi : la musique. Le football est secondaire, Liverpool aussi. Je peux marcher seul tant que j’ai du Phil Collins dans mon casque » , pense-t-il balancer en off à un barman qui se trouve être un journaliste du Sun sous couverture. Évidemment, la décla fait tache dans les journaux anglais et c’est toute la ville de Liverpool qui se soulève.
Malgré les violentes manifestations dans la rue, Phil Collins ne se dégonfle pas et propose, Against all odds, à Steven de rejoindre l’équipe régie de sa grande tournée. Tout heureux de pouvoir vivre le rêve de sa vie, l’ex-footballeur troque femme et enfants contre rouleau de gaffer et cafés filtre. À l’aise dans son nouveau rôle de box-to-box de car régie, Gerrard distribue les repas, apprend à la sono et écrit le début de sa nouvelle histoire. Une histoire qui prend fin à l’AccorHotels Arena – à Bercy, quoi – le 23 juin 2017. Alors que tout le public parisien attend le Who Said I Would cher au Parc des Princes, Steven, en coulisses, glisse sur un câble et fait exploser la sono de la salle de concert. La date est annulée. Celle du lendemain aussi. Steven est viré et ne peut pas rentrer à Liverpool. Il reste à Paris où il erre de pub en pub, dans l’espoir, un jour, de devenir joueur de fléchettes professionnel.
Il entame les démarches pour devenir le plus grand Gérard de tous les temps
Jusqu’ici, tout va bien. Mondial 2018 à Moscou, c’est tout le monde du football et un peu plus encore qui se retrouve au stade, évidemment, mais aussi dans de drôles de soirées. Rond comme un ballon en boîte de nuit, Steven Gerrard récidive et demande au DJ d’envoyer un peu de Phil Collins. Sympa, le type s’exécute, quitte à couper Mademoiselle chante le blues de Patricia Kaas, qui passait sur commande de Vladimir Poutine. Au fond de l’établissement de nuit, un Golgoth se lève et vient embrouiller Steven. C’est Gérard Depardieu, rond comme une montgolfière, qui envoie une tatane dans la gueule de l’Anglais, qui ne se réveille que le lendemain avec une drôle d’idée en tête : devenir le plus grand Gérard de tous les temps.
Après un coup de fil au Guinness Book des records, Steven voit sa requête acceptée : il y aura bel et bien un record du monde du meilleur Gérard/Gerrard dans quelques mois. Parti sur une cirrhose, Depardieu laisse la voix libre à Majax et Lenorman. Le premier fait disparaître le second, mais se fait buter par Gérard Lanvin, qui a pris un nouveau rôle dans une série policière médiocre un peu trop au sérieux. Emprisonné, il ne peut participer au concours et laisse Steven face à Gérard Collomb, de Lyon, habitué des campagnes et Gérard Jugnot. Le jour de la validation du record, Steven glisse à cause de ses chaussures neuves et doit abandonner. Il est remplacé par son mentor de toujours, Gerard Houllier, qui l’emporte grâce à l’appui de Jean-Michel Aulas. Le plus beau trophée de sa carrière.
Par Swann Borsellino