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Quel avenir pour Steven Gerrard ?

Par Raphael Gaftarnik
5 minutes
Quel avenir pour Steven Gerrard ?

Comme pour toute belle aventure, la fin est douloureuse. Steven Gerrard, après plus de 15 ans de bons et très loyaux services, quittera Liverpool pour un avenir plus incertain. Mais celui-ci pourrait réserver bien des surprises.


Un crochet en MLS

« Je vais continuer à jouer, et même si je ne peux pas confirmer où ce sera, je peux affirmer que je ne jouerai jamais contre Liverpool. » Le communiqué de Stevie ne laisse que peu de place au doute. À moins d’un exil incertain en Inde, ou dans une sombre province finissant en –stan, l’avenir a pour nom MLS. Un eldorado plutôt sympa, qui a le mérite d’offrir quelques chèques bien garnis sans couvrir de honte sportive les légendes qui traversent l’Atlantique. Thierry Henry, David Beckham ou Robbie Keane en savent quelque chose. Dès lors, quelle meilleure destination que Seattle, ou un certain Djimi hésite encore sur la suite à donner à sa carrière ? En plus de redonner le goût de jouer au Français, le Captain constituerait une arme de choix chez des Sounders qui n’ont pu dépasser les demies cette saison. Une opportunité toute trouvée, à base de chiches des 35 mètres et de CSC improbables. Le spectacle à l’état pur.


Intégrer le staff de Liverpool plus tôt que prévu

Parti en mai, revenu en août. Comme une ex que l’on ne peut se résoudre à abandonner en pleine détresse sexuelle, Steven retrousse les manches après les chaleurs de l’été. Brendan Rodgers décrié après la 13e place des Reds en partie due au replacement de Mario Balotelli au poste de latéral gauche, le banc d’entraîneur n’attend qu’un homme de trempe pour redresser la barre. Malgré quelques hésitations, justifiées par son manque d’expérience, Gerrard accepte la charge de coach et fait quelques choix forts dès la rentrée. Exit Coutinho, Allen ou encore Sturridge, ces petites choses fragiles installées pour produire « du beau jeu » , et retour des tueurs aux jambes aiguisées. Jamie Carragher rappelé en défense centrale, les autres membres de l’effectif ont désormais pour obligation de salir 87% du short fourni à chaque rencontre. Si les intendants tirent la gueule, les résultats sont là. À l’issue d’une saison pleine, Liverpool joue le titre lors de la dernière journée contre Everton. Ayant eu la présence d’esprit de s’inscrire sur la feuille de match, Gerrard entre à la 83e pour tirer un penalty qui donnerait l’avantage et le trophée aux siens. Une frappe de mule, côté droit, un coup de poing rageur sur l’écusson, des larmes : Stevie G vient de conjurer le sort.


Rejoindre l’ennemi de Manchester United

« He lied ! » « Traitor ! » , « After Eight, we lose faith » . Au lendemain de l’annonce, les gazettes de Liverpool n’hésitent pas à écorner leur ancienne gloire. La veille, après convocation de la presse, Steven Gerrard vient d’acter son arrivée à Manchester United pour un contrat gracieux de 2 ans. La bombe est lâchée, l’Angleterre du football sous le choc. Alors que les insultes pullulent et les larmes s’amoncellent, le championnat débute pourtant avec un Gerrard revêtu de ce rouge d’un autre éclat. Galvanisé par sa nouvelle recrue, United retrouve rapidement les sommets, et une 1re place à quelques encablures de la fin. De l’autre côté, Liverpool, bien que délesté de sa légende, profite des 67 buts du trio Balotelli-Sturridge-Lavezzi (débarqué à la trêve) pour s’accrocher au wagon des Red Devils. Ce, jusqu’à la dernière journée, où ils doivent faire mieux que United pour décrocher une timbale après laquelle le captain a couru trop longtemps. Menant 2-1 sur la pelouse de Fulham, les hommes de Van Gaal tiennent leur succès jusqu’à la 89e minute. Alors que Di María passe la balle à Gerrard pour gagner de précieuses secondes, ce dernier se saisit du cuir, sprint jusqu’à De Gea, et envoie une mine du droit dans les filets du portier espagnol. Old Trafford n’en revient pas, et les radios qui crachent à Anfield répandent la bonne nouvelle alors que les Reds assurent 4-0 de leur côté. Assis au milieu de la pelouse, Steven sourit et enlève son maillot AON pour laisser respirer celui floqué Standard Chartered. Sur ses lèvres, quelques mots s’échappent sous l’œil des caméras : « I would never let you walk alone » .


Se lancer dans le snowboard

Depuis mai et son dernier match sous les couleurs des Reds, Steven Gerrard ne parle plus. Ne sort plus. Ne se montre plus. Face au silence de la légende anglaise, le pays s’inquiète, et les rumeurs se forment. En une du Sun, on affirme que l’homme aurait opéré une retraite spirituelle au Tibet. Pour le Dailymail, Stevie noierait son chagrin dans une sombre arrière-salle de pub houblonnée. Pourtant, comme souvent, c’est le Guardian qui vise juste et obtient le témoignage exclusif de John Snow, propriétaire d’une boutique de skis : « Steven est venu me voir il y a 2 mois. Il m’a demandé de lui fournir un canon à neige, quelques planches, et des drapeaux. Je n’ai pas compris ce qu’il voulait en faire à Liverpool, mais il m’a fait promettre de garder le silence. Cela avait l’air d’être très important pour lui. » En réalité, Gerrard s’entraîne, durement, avec un seul objectif : les JO d’hiver de Pyeongchang de 2018. Devenu en quelques années l’un des leaders du slalom parallèle en snowboard, Steven débarque en Corée avec l’étiquette de sérieux outsider. Opposé à Vic Wild en finale, il va pourtant manquer la consécration. Couloir rouge, forcément, Steven négocie mal le dernier virage et termine la course sur le postérieur, alors qu’il disposait de précieux dixièmes d’avance. Wild triomphe, Gerrard déchante. Et repart une nouvelle fois en slip.


Devenir love coach

Quand certains galèrent à s’arroger l’amour d’une personne, d’autres font chavirer toute une ville. Alors c’est peu dire que Gerrard s’y connaît en matière de charme et de parade fatale. Hitch au placard, Stevie G installe son cabinet de love coaching et connaît des débuts foudroyants. Car si sa notoriété pousse foule à son adresse, les résultats n’en démordent pas. Reboostant le taux de natalité liverpuldien de 43% en 3 ans, Gerrard vient de mettre fin à un certain marasme en distillant une parole empreinte d’expériences personnelles. Fidélité, abnégation et déclarations enflammées sont des maîtres mots, que Steven enseigne, tout en pointant du doigt les quelques jolis lots qui ornent sa commode. Surtout, il n’hésite pas à révéler sa botte secrète pour nuit enflammée : un CD de Phil Collins et cette chanson inoubliable, Can’t stop loving you. La Genèse de toute belle relation.

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À vos marques, Peretz, partez
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