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ACTU MERCATO

Quel avenir pour Samuel Eto’o ?

Eric Maggiori
Quel avenir pour Samuel Eto’o ?

Le président de l'Anzhi Makhachkala, Suleyman Kerimov, a tranché : énorme réduction de budget pour son équipe. Du coup, le club du Daguestan va être contraint de vendre ses stars. Parmi elles, Samuel Eto'o, 32 ans, à la recherche d'un nouveau challenge.

Il signe en Ligue 1. Oui, mais où ?

Samuel Eto’o et la France, c’est une véritable histoire d’amour. Le joueur n’a jamais caché qu’il aimait notre beau pays, et ne s’est jamais refusé un petit match au Parc des Princes. La solution la plus simple voudrait donc qu’il signe au PSG. On l’imagine déjà sur le front de l’attaque, aux côtés de Zlatan et de Cavani, pour un combat de melons sans précédent. Mais cette solution est à court terme : dès le mois d’octobre, Eto’o parle de lui à la troisième personne à Zlatan, qui revendique l’appartenance de ce mode d’expression. Les deux en viennent aux mains et Laurent Blanc, au lieu de les séparer, lance les paris sur le vainqueur. En l’occurrence, il mise sur le Z. Vexé, et blessé à la main, Eto’o rompt son contrat. La deuxième solution, c’est que Fils signe à Monaco, pour former un trio explosif avec Falcao et James Rodríguez. Ce choix-là pourrait bien être le choix gagnant pour Samuel, dont l’entente sur la pelouse avec Falcao ne ferait pas un pli et ferait la part-belle à la doublette Zlatan-Cavani. Oui, mais pour cette solution-là aussi, il y a un hic. Au cours d’un entraînement à la Turbie, Ranieri ose donner des consignes de placement à Eto’o. Réponse cinglante de l’attaquent : « Samuel aurait également eu besoin de te donner quelques consignes de placement, lorsque l’Inter a gagné le Scudetto devant ta Roma » . Ranieri part en pleurs. L’entente est brisée et Eto’o demande à partir. Pas une bonne solution non plus, donc. La dernière solution, donc, c’est une signature à l’OM. « Je rêve de jouer un jour à Marseille, même si je suis parisien » avait affirmé le joueur en 2008. Labrune exauce son rêve. Fils se retrouve à l’OM et fait des blagues sur la taille de Valbuena dès le premier entraînement. Mais bizarrement, cela se passe bien. Les supporters l’adoptent immédiatement et, comme si c’était écrit, Eto’o marque lors du Classico contre Paris. Mais après une saison à 35 buts, il file à Chelsea. Le fantôme de Drogba, putain.

Il retourne à l’Inter et tente d’embarquer le Mou avec lui.

À Milan, rive Inter, personne n’a oublié Samuel. L’homme avec qui l’Inter a tout gagné, du Scudetto à la Ligue des champions, en passant par la Coupe d’Italie ou le Mondial des clubs. 53 buts en deux saisons, toutes compétitions confondues, dont certains mythiques, comme celui inscrit à Stamford Bridge en quarts de finale de C1. Bref, à l’Inter, à chaque session de mercato, on évoque un retour d’Eto’o. Alors, pour se faire pardonner de deux saisons merdiques, le président Moratti (tant qu’il est encore président à 100%), fait une folie, et fait signer Eto’o, lui demandant toutefois une sacrée ristourne sur son salaire. Mais quand on aime, on ne compte pas, hein Samuel ? Le Camerounais revient donc à Appiano Gentile, mais ne retrouve pas l’équipe qu’il a quittée il y a deux ans. Il prend donc son portable, et appelle Mourinho pour tenter de le convaincre de revenir. Le Mou dit qu’il ne peut pas, qu’il a signé à Chelsea. Mais Eto’o s’en fout. Chaque jour, il rappelle, et reformule la même demande. Il appelle même en numéro privé ou avec le portable d’un pote, pour ne pas se faire cramer. Ne supportant plus ce harcèlement, Mourinho finit par accepter. Il s’auto-prête un an à l’Inter, tandis que Mazzarri rejoint Chelsea. Eto’o est enfin content, et peut recommencer à marquer des buts avec son pote Milito. Mais très vite, quelqu’un lui manque. Un certain Hollandais au crâne chauve. Samuel prend donc son portable, et appelle Sneijder pour tenter de le convaincre de revenir. Etc, etc.

Il retourne à Majorque mais ne tente d’embarquer personne.

Avant d’exploser au Barça, Eto’o a passé quatre années et demie à Majorque. C’est là-bas qu’il a inscrit ses premiers buts, et qu’il a prouvé qu’il était l’un des attaquants les plus redoutables au monde. C’est d’ailleurs là-bas qu’il a remporté le premier trophée de sa carrière en club : une Coupe d’Espagne glanée face au Recreativo Huelva, 3-0, avec un doublé en finale. Encore aujourd’hui, il demeure le meilleur buteur de l’histoire de Majorque en Liga, avec 54 réalisations. Neuf ans après avoir quitté les Baléares, Eto’o décide donc de faire le choix de la nostalgie et du romantisme. Il retourne à Majorque, et accepte, pour les beaux yeux du nouveau président, Gabriel Cerda, de ne pas être payé pendant l’intégralité de la saison. En même temps, avec les quelque 40 millions d’euros gagnés en deux ans en Russie, Samuel a eu le temps de mettre un peu de sous sur son Livret A. Mais ce qu’il avait oublié, c’est que Majorque a été relégué en deuxième division au terme de la saison dernière. Pas grave, le romantisme jusqu’au bout. Le Son Moix, même en D2, fait le plein à chaque journée de championnat, et Eto’o se retrouve rapidement meilleur buteur du championnat. Il faut dire que face à des adversaires comme Lugo, Ponferradina ou Sabadell, il y a de quoi se régaler. Majorque termine premier de Segunda, et célèbre son retour en Liga autour de son attaquant vedette. Mais le joueur reçoit alors un coup de fil. Il s’agit de Maria Victoria Pavon, présidente du CD Leganes, le tout premier club d’Eto’o, où le joueur a évolué en 1997-98. Madame lui demande de venir aider le club à remonter en D2, moyennant un salaire de 1250 euros par mois. Samuel réfléchit, mais décline l’offre. Le romantisme, d’accord, mais faut pas déconner non plus.

Il file enfin à Bunyodkor, en Ouzbékistan.

Samuel Eto’o a évolué en Espagne, en Italie et en Russie. Il manque à son tableau de chasse l’Angleterre, la France, l’Allemagne, et bien d’autres pays encore. Mais à 32 ans, il faut faire des choix. Et le prochain choix du joueur, c’est… l’Ouzbékistan. Comment ça, l’Ouzbékistan ? Mais si… Il faut se rafraichir la mémoire. En 2008, le club ouzbèk de Bunyodkor, complètement inconnu au bataillon, fait une offre pour Samuel Eto’o, qui évolue alors au Barça. Les dirigeants du club tentent d’appâter Eto’o en lui montrant que Rivaldo est sur le point de s’engager avec eux (ce qui sera bien le cas quelques jours plus tard). Mais l’appât ne prend pas, et Eto’o reste en Catalogne. Cinq ans plus tard, le joueur se dit que cette nouvelle expérience pourrait être intéressante, d’autant que Bunyodkor n’est pas franchement le genre de club touché par la crise. Eto’o demande le même salaire qu’à l’Anzhi. Requête acceptée. Là-bas, il s’emmerde à mourir mais il s’en tape. Il marque un paquet de buts et gagne du pognon, tout en continuant à se rendre à des matchs au Parc des Princes, à San Siro ou au Camp Nou. Il termine évidemment meilleur buteur du championnat, avec 62 buts en 34 apparitions, et cherche un nouveau défi. Il paraît que Lisandro López et Nene cherchent un partenaire sympa sur le front de l’attaque d’Al Gharafa, au Qatar.

Il devient président du Cameroun.

Samuel Eto’o et la politique. Ça aussi, c’est une sacrée histoire. Le joueur n’a jamais hésité à user de sa popularité pour défendre les intérêts du football africain et jouer un rôle politique important au Cameroun. L’an dernier, d’ailleurs, le Cameroun lui a bien rendu cet amour. Le président de la République, Paul Biya, a en effet insisté pour que la longue suspension en équipe nationale de l’attaquant soit réduite à seulement huit mois. Du coup, plutôt que de poursuivre sa carrière sur les terrains de football, Eto’o choisit la politique. Biya le nomme immédiatement ministre des Sports. Eto’o décide alors, comme première décision, de virer Volker Finke qui, selon lui, « est trop allemand pour entraîner le Cameroun » . Il s’autoproclame sélectionneur camerounais. Sa cote de popularité grimpe en flèche, à tel point qu’il se voit bien devenir, un jour, président du pays. Paul Biya lui offre le poste de Premier ministre, accepté avec plaisir par Fils, qui se fait désormais appeler Fils 1er. En 2018, Fils 1er se présente aux élections présidentielles, et remporte 54,3% des scrutins. Comme première mesure, il fait en sorte que le Cameroun organise et gagne le Mondial 2026. Et il nomme son frangin Étienne sélectionneur national. Son prochain challenge : devenir président de la République français. Interdit ? « Je suis Samuel Eto’o, rien ne m’est interdit » . D’accord.

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Eric Maggiori

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