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Quel avenir pour Donnarumma ?
Actuellement en Pologne avec les U21 italiens, Gianluigi Donnarumma n’a pas réussi à évacuer la tempête qui l’entoure depuis plusieurs jours après son refus de prolonger son contrat avec l’AC Milan. Le moment parfait pour invoquer la mémoire de Gilbert Bécaud et se demander de quoi sera fait son avenir.
Partir au Real Madrid et servir d’appât pour Cristiano Ronaldo
Partir en Pologne et oublier, le programme était pourtant chouette. Gianluigi Donnarumma n’aura finalement eu qu’un peu plus de trente minutes pour souffler avant de voir une partie du stade Józef-Piłsudski lui tomber sur la tronche. Dimanche soir, à Cracovie, alors que l’Italie dominait le Danemark (2-0) pour ouvrir son championnat d’Europe des moins de 21 ans, le gardien de l’AC Milan a reçu sa pluie de billets sur le bec pour célébrer avec justesse son nouveau surnom de Dollarumma. Sa réaction, elle, a été simple : un sourire en coin et un étirement du cou avant de se remettre dans le match. Dans le même week-end, le désormais gosse le plus détesté de Milan a vu une nouvelle rumeur lui glisser dans les pieds. « Qu’est-ce qui va se passer pour Donnarumma ? Pour le moment, rien. L’idée de la direction est de ne pas accepter d’offre, car pour nous, il n’a pas de prix. Nous ne le vendons pas. Pour le moment. Nous voulions offrir un symbole aux tifosi et Donnarumma avait tout pour le devenir : il aurait eu le brassard de capitaine et, franchement, l’offre était énorme vu son âge et le poids pour le Milan.(…)Cristiano Ronaldo entend quitter le Real à la suite de ses problèmes avec l’administration fiscale ? Eh bien, si le Real veut Donnarumma, nous sommes prêts à parler avec Pérez ! » Les mots viennent de la bouche du directeur sportif de l’AC Milan, Massimiliano Mirabelli, rapportés par le Corriere dello Sport. La blague est belle, la porte de sortie plutôt folle.
Partir à la Juve et devenir l’héritier de Buffon
En février dernier, l’Italie voyait débarquer sur les écrans de SkySport Gianluigi Buffon pour une raison simple : souhaiter un bel anniversaire à celui qui est désigné depuis ses débuts chez les grands comme son successeur, Gigio Donnarumma. « Ciao Gigio, je te souhaite un très bon anniversaire. Enfin, tu peux entrer dans le monde des grands garçons, dont tu es déjà membre. Profite de ton âge autant que possible, c’est l’âge de la maturité. Tu comprendras que c’est difficile dans le monde des adultes, mais tu as toutes les qualités qu’il faut – morales et humaines – pour créer un espace important pour toi-même, être heureux et marquer une époque. » Si la bonne morale et les qualités humaines du padawan semblent en avoir pris un coup depuis, le voir un jour sécher le maître jedi Buffon est un cheminement presque logique pour beaucoup en Italie. La semaine dernière, le gardien de la Juve a assuré que Donnarumma serait « un bon choix » pour la Vieille Dame. Giuseppe Marotta, le directeur sportif turinois, lui, a pour le moment assuré que la Juventus n’était pas sur le coup. Bon, bon, bon…
Partir au PSG et faire exploser la bourse de New York
Ce qu’on sait, c’est que le PSG cherche un gardien cet été, histoire d’éviter à Unai Emery un nouveau casse-tête sans fin entre Alphonse Areola et Kevin Trapp. Ce qu’on sait aussi, c’est qu’Antero Henrique a l’air de bosser et est chaud pour tremper son costume deux pièces. Bon, et alors, et si Gianluigi Donnarumma était l’élu ? Si personne n’y croit vraiment, le coup serait superbe pour deux raisons : il permettrait au PSG d’enfin compter un gardien qui tient la route pour les joutes européennes, mais tout ce joyeux bordel ferait surtout sauter l’action en bourse de l’entreprise américaine Kimberly-Clark. Petit historique, Kimberly-Clark a été fondée en 1872 à Neenah, Wisconsin, avec 30 000 dollars américains de capitaux. Au départ, elle transformait des copeaux de bois en matière première puis, en 1924, une société séparée a été fondée sous le nom International Cellucotton Products d’où sont nés les Kleenex. 90 ans plus tard, ce petit bidule est devenu le meilleur ami d’un certain Thiago Silva, larmichette préférée du monde du foot. Gianluigi Donnarumma, lui, a déjà bien embrayé sa carrière dans les larmes. La preuve, sa réaction devant une vidéo compilée par l’AC Milan pour son anniversaire. Fragile.
We made @gigiodonna1 a surprise: impossible not to be moved!Abbiamo fatto una sorpresa a Gigio: impossibile non emozionarsi!#Gigio18 ❤🖤👇🏻 pic.twitter.com/9l8QO67OEE
— AC Milan (@acmilan) 25 février 2017
Partir à Benevento, pour se la jouer Talleyrand
C’est la belle histoire de ces dernières semaines. Il y a un peu plus d’un an, le Benevento Calcio arrachait la première montée de son histoire en Serie B. Hop, le voilà maintenant dans le bus pour la Serie A après avoir ramassé Carpi en barrages (0-0, 1-0). Le club de Campanie retrouvera donc son voisin du Napoli dans quelques mois, chez les grands. Lassé du bordel autour de sa situation, Gianluigi Donnarumma surprend tout le monde et s’envoie un kiff en rejoignant sa terre natale après des négociations passées sous silence. Gigio devient alors la plus grosse célébrité de Bénévent depuis Charles-Maurice de Talleyrand, prince d’une Principauté constituée en 1806 par Napoléon. L’histoire est belle, mais représente surtout un gros crochet dans la gueule envoyé à tous les gros bras d’Europe. Donnarumma ne reste qu’une saison, aide le club à se sauver aux côtés de George Puscas, mais lui permet surtout de s’offrir une victoire en Coupe d’Italie contre l’AC Milan au bout d’une séance de tirs au but assez dingue pour le souligner. Pour la célébrer, forcément, il pose ses lèvres sur le logo des Stregoni et laisse apparaître un maillot sur le podium. Dessus, le visage de Mino Raiola et un message : « Only Mino can judge me. » Médusé devant son écran, Gianluigi Buffon annonce dans la foulée sa retraite sportive.
Tout plaquer et devenir l’élève de Raiola
Selon les définitions officielles, le Mino est une espèce d’oiseau de la famille des Sturnidae. Sa taille varie entre 23 et 26 centimètres et il pèse environ 217 grammes. On le trouve souvent dans les forêts tropicales et sous-tropicales. Il est souvent décrit comme un oiseau social et omnivore. Ça, c’est pour le Mino de Dumont. Le Mino de Nocera Inferiore, lui, bouffe aussi un peu tout ce qu’il trouve, mais cible surtout très bien ses proies. Gigio Donnarumma est tombé entre les pattes de Raiola lorsqu’il avait seize piges et n’a depuis jamais cessé d’être élevé au rang de cash machine royale par le boss des boss. Pour beaucoup, si Donnarumma n’a pas prolongé à l’AC Milan, c’est avant tout à cause de son agent qui est monté au front ce week-end au cours d’une conférence de presse qu’il a lui-même convoquée, expliquant que le club ne leur avait pas « laissé le temps et la sérénité nécessaires » .
Si bien que Gianluigi Donnarumma décide de convoquer à son tour les médias et casse les règles du jeu en annonçant la fin de sa carrière sportive : « J’ai eu une grosse discussion avec Mino il y a quelques jours, et le moment est venu pour moi de me retirer d’un monde où je ne me reconnais plus. Tout a été trop vite pour moi, je n’ai jamais pu profiter de la vie. Il faut que je le fasse… » En quelques semaines, Gigio rebondit, tourne quelques pubs avant de revenir dans la lumière en février 2018. Son visage apparaît alors lors de négociations entre le PSG et Las Palmas. « Après plusieurs mois de silence, me revoilà. Je suis venu pour négocier l’arrivée de Jean-Kévin Augustin en Espagne. Mino m’a tout appris, je dois maintenant lui prouver que j’ai les épaules pour être son associé. » Le point G, donc.
Se préparer pour la nouvelle saison de X Factor
Et si c’était lui ? Et si le vrai successeur de Michele Bravi était finalement Gianluigi Donnarumma ? En tout cas, Fedez, lui, en est convaincu. Alors, dès la fin du championnat d’Europe espoirs, le rappeur milanais file rencontrer Gigio pour le convaincre de se lancer dans la musique. La rencontre est organisée sur les hauteurs du Duomo et reste longtemps secrète. Jusqu’à l’officialisation de la participation de Donnarumma à la onzième saison de la version italienne de X Factor. Sous les yeux de Manuel Agnelli, Levante et donc Fedez, l’ancien gardien de l’AC Milan touche les étoiles et, malgré son élimination au bout de la cinquième semaine, obtient le droit de sortir son premier single Panico Celtico : « J’étais cool sur mon lit en train de réfléchir, en train de m’imaginer qu’allait devenir mon avenir, quand j’ai décidé de stopper mes délires, ma réalité c’était de me mettre à écrire… Mino arrive, voilà la nouvelle panique ! » La folie Madonnarumma est née.
Par Maxime Brigand