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Quel avenir pour Claudio Ranieri ?
Claudio Ranieri s’est fait virer de Leicester City jeudi dernier, soit quelques mois après un sacre de champion d’Angleterre, qui sera gravé dans l’histoire du foot comme un exploit monumental. La preuve que même les plus belles histoires d’amour finissent toujours mal. Alors comment l’Italien va-t-il s’en remettre ?
Coach de Valence
Claudio Ranieri le confiait sincèrement, il voulait continuer quelques années de plus à Leicester City et conclure sa carrière de globe-trotter là-bas, avec la fierté de pouvoir regarder dans le rétro et se dire qu’il a quand même entraîné Naples, Valence, l’Atlético, Chelsea, la Juve, la Roma, l’Inter… Mais il faut désormais un dernier challenge au Mister pour effacer le souvenir si douloureux de la fin de son rêve à Leicester. Ça tombe bien, Valence cherche un nouveau coach pour prendre le relais de Voro, l’ancien adjoint devenu pompier numéro un, en vue de la saison prochaine. Valence, là où Ranieri dirigeait une équipe spectaculaire avec des jeunes joueurs. Là où il dépoussiérait l’armoire à trophées, à la fin des années 90. Qu’on rende à Claudio ce qui appartient à Claudio, les deux finales de C1 en 2000 et 2001 des Blanquinegros – même s’il n’était plus sur le banc –, il en est aussi l’artisan. Bref, trois mois de vacances, et Claudio Ranieri peut retrouver Mestalla pour une tâche qui l’a suivi toute sa vie : reconstruire. Encore et encore.
Consultant pour la BBC
D’abord, Gary Lineker s’est montré sceptique : « Claudio Ranieri ? Vraiment ? » , gazouillait le présentateur de Match of the Day, à l’annonce de la nomination du technicien italien, sur le banc de Leicester City, en juillet 2015. Et puis l’étendard du football anglais des années 80 et 90, qui est aussi un fan des Foxes de la première heure, est tombé sous le charme, évidemment. La semaine passée, Gary Lineker était même le premier à monter au créneau contre le limogeage de Claudio Ranieri. « Après tout ce que Claudio Ranieri a fait pour Leicester City, le virer maintenant est inexplicable, impardonnable et terriblement triste » , s’est indigné Lineker. Cet été, l’ancien attaquant des Three Lions pourrait avoir la bonne idée de passer un coup de fil à l’Italien afin de lui proposer un poste de consultant à ses côtés sur le plateau de la BBC. Et comment refuser les avances de quelqu’un qui s’est quand même mis en caleçon à la télé pour saluer le titre de Leicester ?
Sexagénaire qui fait bronzette sur le Rocher
« Je ne sais pas si mon avenir est décidé. Peut-être. L’entraîneur, c’est comme un mari cocu. Il est le dernier à savoir. » Presque trois ans après s’être fait larguer par l’AS Monaco, Claudio Ranieri a encore le cœur brisé. Et une nouvelle fois, il était peut-être le dernier à savoir que son histoire d’amour à Leicester allait s’arrêter sur un coup de téléphone du président délégué Vichai Srivaddhanaprabha, un jeudi de février, après tout ce que le coach italien a accompli à la tête des Foxes. Alors, pour noyer son chagrin, quoi de mieux que de profiter de son pactole de licenciement (il était sous contrat avec le champion d’Angleterre jusqu’en 2020) avec sa femme, sous le soleil de la Principauté de Monaco. Entre des balades le long de la Côte d’Azur, des soirées football champagne à Louis-II et des parties de poker au casino, avec ses anciens protégés, João Moutinho, Radamel Falcao, Fabinho, Valère Germain…
Pizzaiolo à Peter Pizzeria, au Leicester City Square
C’était une promesse faite à ses joueurs : offrir des pizzas si l’équipe n’encaissait pas de but face à Crystal Palace, en octobre 2015. Ce jour-là, Leicester a gagné 1-0, alors Claudio Ranieri a tenu sa parole en emmenant ses troupes à Peter Pizzeria, une bonne adresse de Leicester City Square. Avec une surprise toutefois : les joueurs allaient réaliser leurs propres pizzas tous ensemble. Avec succès. « Je me suis régalé, racontera plus tard Claudio Ranieri. Qu’est-ce que je peux dire ? Je suis italien. J’adore mes pizzas et mes pâtes. » Du coup, pourquoi ne pas passer à présent derrière les fourneaux, là où s’est peut-être vraiment forgé l’exploit des Foxes la saison dernière. Sûr que le chef Ranieri aurait de la clientèle à foison.
Champion du monde avec la Grèce
9 juin 2017, stade Bilino Polje, Zenica. La Grèce se fait éclater par la Bosnie-Herzégovine et se retrouve mal embarquée dans la course à la qualification pour le Mondial 2018. Qu’à cela ne tienne, la fédé grecque vire Michael Skibbe et rappelle Claudio Ranieri, viré en 2015 après une défaite à domicile devant les îles Féroé ( « J’ai eu droit à quatre matchs. Et pour chacun de ces matchs, j’ai entraîné les joueurs pendant trois jours. Ça fait douze jours d’entraînement. Je devais reconstruire une équipe en douze jours ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? Je ne suis pas un magicien » , expliqua plus tard Ranieri). Alors le coach italien reprend le travail qu’il avait entamé et remporte le match décisif contre la Belgique. En Russie, la Grèce perpétue sa tradition de sélection trouble-fête. La sélection grecque s’élève sur le toit du monde après une finale cadenassée contre l’Angleterre. Évidemment, c’est Jamie Vardy qui rate le dernier tir au but décisif.
Par Florian Lefèvre