Quel autre chroniqueur foot au gouvernement ?

– Omar da Fonseca à la Francophonie

C’est en regardant Annick Girardin, actuelle secrétaire d’État, que François Hollande s’est dit que sa Francophonie manquait un peu de Francofolie. Totalement loco, comme ils disent là-bas, Omar da Fonseca pensait couler un été tranquille à commenter la Coupe du monde au Brésil pour beIN Sports. Mais comme tous les Français qui galèrent pendant l’été, le président a fini par regarder une partie du Mondial 2014. « Tu connais ce mec, Manuel ? J’aime bien sa manière d’aborder la langue française. Quand on la parle, c’est trop mou, trop métro-boulot-dodo. Je veux ce type pour relancer l’intérêt pour la Francophonie dans le monde » , déclare François à son Premier ministre. Convoqué de manière express à l’Élysée, Omar débarque en short – T-shirt au 55 de la rue du faubourg St-Honoré. « Cé oune grand honor d’être ici, François. J’espère de pouvoir chonger la DYNNAAAMIQUA de l’Elysssééée. » « Avant tout Omar, vous devez savoir qu’en tant que nouveau secrétaire d’État à la Francophonie, vous devez être clean sur votre déclaration d’impôts. Yamina, celle qui était là avant Annick, c’était pas trop ça » , prévient le président. « Vous sabé, François, moi yé né qué oune maillot dédicasssssé dé Benssssssséma » , tranche tranquillement Omar, avant de lâcher son discours d’intronisation. « La Francophonie, c’est 220 milliones de locuteurs à trabers lé monde, oune million des professors dé frances, 270 journalistes présents au Camp Nou, lé tout, en exclousivité sur beIN Sport. » Omar, ce n’est pas la tronche d’Annick Girardin, mais il y a encore du boulot.

– Philippe Doucet à l’Économie

Dette abyssale, chômage en constante augmentation, croissance au point mort : oui la France va mal, très mal. Face à un peuple au bord de l’implosion qui dégueule sa haine en votant pour une grande blonde à l’accent de vendeuse de bulots, François Hollande balbutie. Tombé à 8% dans les sondages, le grand mou aux chaussures noires le sait pourtant : les Français veulent claquer du bif. Mais du côté de Bercy, Michel Sapin, tête ronde et poches vides, croule sous les dossiers alarmants et semble avoir perdu toute envie de remettre l’Hexagone sur pattes. Coup de fil de Nathalie Ianetta à Canal : « Écoute Doudouce, j’ai cru comprendre qu’un poste allait se libérer bientôt au gouvernement. Ils ont parlé de chiffres, montré des schémas avec plein de flèches partout, dit qu’il fallait remonter les statistiques… J’ai glissé ton nom, ils devraient te rappeler. Baci. » 2 jours plus tard, le grand analyste de la chaîne cryptée est intronisé sur les bords de la ligne 14. Dans son premier discours, il promet de reformer de façon « dou-douce » et de s’entourer d’une large palette d’experts. Et les résultats du nouveau ministre sont édifiants. Grâce à une fine observation sur le placement maladroit de la France dans les couloirs d’échange mondiaux, il rééquilibre la balance import-export, fait remonter la ligne de récupération des impôts et provoque un rebond immédiat de l’économie nationale. Philippe, un sacré manieur de balles.

– Laurent Paganelli secrétaire d’État au Tourisme

Fleur Pellerin, c’est une très belle carrière. Une naissance à Séoul, un bac S à 16 ans et le fameux triplé : ESSEC, Sciences Po Paris, ENA. Très satisfaisant pour le Commerce extérieur, mais moins pour le tourisme selon François Hollande. « Manuel, pour le Tourisme et les Français de l’étranger, il me faut un mec qui sait de quoi il parle. Un vrai touriste. Un mec bronzé. Un type qui s’est endormi partout : à Nice, à Palavas ou à Porquerolles. Un homme polyvalent. » Touriste, bronzé, polyvalence : trop de mots clés pour que le Premier ministre ne pense pas à celui qui est l’homme de la situation. Après un coup de fil express à Cyrille Linette, Manuel Valls parvient à obtenir un rencard avec le futur transfuge de l’Élysée. « Bon, Paga. Je ne vais pas te mentir. Comme 100% des Français, je pense que tu n’as rien à foutre là où tu es. Mais comme 100% des Français, je t’aime beaucoup. Alors, ça te botterait d’être secrétaire d’état au tourisme ? » annonce le Premier ministre. « On te le souhaite en tous les cas » , répond Paga. « Mais attends, ça ne veut rien dire ça, Paga. » « C’est vrai, excuse-moi. Moi, le tourisme, je l’ai dans la peau. En étant le plus jeune joueur de l’histoire de la Ligue 1, je savais bien que je finirais tôt et que je pourrais cultiver mon teint orangé. C’est ça qui m’inquiète dans ta proposition, moi je suis comme un tournesol : il me faut du soleil. En fait, je suis comme un tournesol avec une doudoune, un casque et un micro. Je ne veux pas être dans un bureau. Et puis les secrétaires d’État des autres pays, ils filent les costards après les matchs ? Parce que ma collec’ de maillot, ça compte aussi » , explique Paga plus sérieusement. Soucieux de s’attacher les services d’un Laurent plus difficile à convaincre que prévu, François Hollande décroche le téléphone. « Laurent, qu’est-ce que je peux faire pour que tu me dises oui ? » dégaine l’ex-Flamby. « Mets-moi Souley Diawara à la défense. Il n’a pas peur des Russes. »

– Pierre Sled aux Renseignements généraux

La Brigade du Tigre au début du siècle, les Renseignements généraux à l’époque de l’âge d’or de Stade 2, la direction centrale du Renseignement intérieur aujourd’hui. Un repaire d’hommes bien informés et toujours prêts à mettre le nez là où il ne faut pas. « Pendant des années, Bernard Squarcini a fait un boulot fou. Il a fouillé chez les Corses, les Basques et les islamistes radicaux. Qui irait te chercher Ivan Colonna aujourd’hui ? » balance un François Hollande énervé à Manuel Valls. Tout sourire, le Premier ministre a plus d’un tour dans son sac. « François, j’ai une doublette folle à te proposer. À côté, Starsky et Hutch passeraient pour Shirley et Dino. » Deux coups de fil plus tard, Valls quitte Matignon pour l’Élysée et débarque avec deux zigotos. « Voilà François. Ça, c’est Pierre Sled. Un mélange entre Di Caprio et Solid Snake. Un homme infiltré. Le scoop Zidane à Bordeaux ? C’est lui. L’autre, c’est Olivier Tallaron. Lui, tu peux le mettre face à n’importe qui, il essayera de le faire parler. Dans le monde du journalisme, on l’appelle Jack Bauer. » Engagés sur le champ, les deux loustics se mettent au boulot. Dès le premier jour, le téléphone du ministre de la Défense sonne. « Allo ? C’est Pierre Sled. J’ai de bonnes raisons de croire que le président russe, Vladimir Poutine, est en passe signer pour devenir président des USA. Info ou intox ? » Confiant, Olivier Tallaron part vérifier les sources de son ami sur le terrain. Il ne reviendra jamais. Dur.