- Euro 2012
- Equipe de France
- Blessure de Bacary Sagna
Quel arrière droit pour l’équipe de France ?
Crac. Sous le poids du défenseur de Norwich City Bradley Johnson, la jambe droite de Bacary Sagna, fragilisée par une première fracture, cède à nouveau. Privé d’Euro 2012, le latéral droit d’Arsenal laisse derrière lui une place à prendre dans le onze de départ de Laurent Blanc. Une place que se disputent quelques candidats.
1 – Mathieu Debuchy, la logique
Il paraît que la chance sourit aux audacieux. Force est de constater qu’elle n’a pas souvent souri à Mathieu Debuchy. Solide gaillard à la réputation de généreux combattant, le latéral droit de Lille vit avec l’équipe de France une relation extrêmement compliquée. Les Bleus et la Buche se sont aimés, souvent, mais à force de rendez-vous manqués, on s’est souvent demandé s’ils finiraient par se retrouver. Cette année, sauf catastrophe de dernière minute, le Nordiste devrait participer à l’Euro 2012. Une belle récompense pour celui qui a déjà manqué deux championnats d’Europe (un U-16 et un espoir) à cause de graves blessures. Titulaire et très intéressant lors du bon match amical des Bleus face à l’Allemagne (1-2), Mathieu Debuchy est, depuis la blessure de Bacary Sagna, le candidat le plus logique à une place de titulaire au poste d’arrière droit chez les Bleus. Déjà en balance avec le joueur d’Arsenal quand celui-ci était apte, le Lillois, auteur d’une nouvelle saison complète, incarne parfaitement le mythe du latéral moderne. Solide derrière et explosif devant, il régalera Karim Benzema à coups de bons centres. Et on vous laisse imaginer ce que ça donnerait avec David Trezeguet.
2 – Anthony Révéillère, l’énigme
Anthony Révillère est une énigme à l’image de la ville dans laquelle il joue. Pour les Lyonnais, il est génial. Pour les autres, il est quelconque. Cela étant dit, si le cas Révéillère divise la France du football, son CV parle pour lui. Grand habitué des Bleus depuis son plus jeune âge, l’ancien Rennais facture plus d’une décennie au plus haut niveau avec, à la clé, une ribambelle de titres et d’épopées européennes avec l’Olympique Lyonnais. Un profil qui rassure donc, à l’orée d’une compétition extrêmement difficile que la France devra aborder le pied au plancher. Déjà sélectionné à 16 reprises en équipe de France, il fait figure de potentielle caution défensive à côté de Mathieu Debuchy. En effet, si le Lyonnais est beaucoup moins flamboyant aux avant-postes, il demeure un latéral droit très costaud au duel. Des qualités qui peuvent rassurer quand on sait que l’équipe de France abordera cette compétition avec un secteur défensif assez fragile. Et puis bon, Mancini ne fait pas l’Euro, alors ça va.
3 – Christophe Jallet, le méritant
« Ses performances ont toujours été très bonnes. Il est très professionnel. Je pense qu’il peut être un bon joueur pour l’équipe de France » . Les mots sont sincères et ils sortent de la bouche de Carlo Ancelotti, un mec qui n’a pas entraîné que des brèles. Arrivé en 2009 en provenance de Lorient, quand il avait encore un peu de cheveux, Christophe Jallet fait une Morel inversée. Très rarement décevant et véritable joueur d’équipe, le natif de Cognac réalise une excellente saison. Convaincant lors de chacune de ses 30 sorties, il a souvent compensé la tristesse du côté gauche parisien (de Siaka Tiéné) dans le domaine offensif et défensif. Souvent préconvoqué par Laurent Blanc, Christophe Jallet n’a jamais porté le maillot de l’équipe de France. Un manque d’expérience internationale qui, à quelques jours de la liste, pourrait faire pencher la balance en sa défaveur. En attendant, Christophe s’en fout, il a un titre à aller chercher.
4 – Rod Fanni, le pigiste
En plus d’être un homme de coupes, Rod Fanni est un homme de coups. Très régulier avec le Stade Rennais, il profite des blessures de Willy Sagnol, Bacary Sagna et … de François Clerc pour s’offrir une première sélection le 19 novembre 2008 face à l’Uruguay. Un scénario rocambolesque qui va se répéter quelques fois, le temps d’offrir à l’ami Rod cinq sélections en équipe de France. Alors forcément, au lendemain de la blessure de Bacary Sagna, on y pense. Capable d’évoluer dans l’axe comme sur le côté droit, ce défenseur polyvalent connaît autant le haut niveau que l’énorme lose. Quart de finaliste de la Ligue des Champions, il fait partie des naufragés de l’Olympique de Marseille 2012. Malgré tout Rod demeure un joueur de qualité. Et puis on ne sait jamais, si on a besoin de provoquer un pénalty…
5 – Willy Sagnol, la nostalgie
A 35 ans, la plus belle implantation capillaire de l’histoire de l’équipe de France pourrait bien effectuer un come-back comme on n’en voit plus. Retraité depuis le 1er février, Willy se cherche un peu, en matière de reconversion. Passé par Canal+, le conseil de surveillance de l’AS Saint-Etienne, la cellule de recrutement du Bayern Munich et enfin les équipes de France de jeunes, Mister Sagnol touche à tout, mais ne prend pas son pied. Bien décidé à passer son été ailleurs qu’au Center Parc Sologne dont il connaît les moindres recoins, le joueur formé à Saint-Etienne lance l’opération « Sauvez Willy » . Vidéos de centres parfaits publiés sur YouTube, séances de remise en forme au Club Med Gym, Sagnol tente tout pour effectuer un improbable retour. Les autres pourraient même prendre des balles dans le genou d’ici la fin de la saison…
Par Swann Borsellino