S’abonner au mag

Québec, terre de conquête du foot français ?

Par
Québec, terre de conquête du foot français ?

Après quasiment deux mois de purge, la nouvelle saison de football redémarre en France samedi 25 juillet. Enfin presque. C'est juste le Trophée des champions. Et puis ce n'est même pas en France mais à Montréal, de l'autre côté de l'Atlantique. Moustache Thiriez rame pour vanter les mérites de cette idée au moins aussi saugrenue que le maintien de la Coupe de la Ligue. Envers et contre tous.

L’argument numéro un de Frédo : Promouvoir le football français à l’étranger » . Donc vendre sa came bas de gamme à une population naïve –footballistiquement parlant– et pas encore trop au courant du niveau de la Ligue 1. C’est moche mais c’est le business. Le conquistador a posé ses lunettes rondes sur le Québec et sa métropole. « Montréal constitue une porte d’entrée idéale sur l’Amérique du Nord. Nous sommes heureux de mener cette première expérience chez nos amis canadiens » , qu’il a dit. Un discours un poil colonialiste, de circonstance.

Deuxième ville francophone de la planète, avec ses quatre millions d’habitants, fière de son particularisme linguistique et de ses origines gauloises, Montréal constitue le terreau idéal pour tester une première greffe du football hexagonal sur un corps étranger. Ce d’autant plus que le club local, l’Impact (organisateur du Trophée sur place), suscite la curiosité et bénéficie d’un intérêt populaire croissant. Largement soutenu par de grands groupes locaux –Saputo, Hydro-Québec…– et le gouvernement provincial, il commence à avoir des résultats corrects (on prononce « correc’ » ici) et peut légitimement prétendre à la montée en Major League Soccer d’ici quelques années. En attendant, l’Impact reste une équipe de coups. Dernier en date, la victoire en coupe Concacaf contre les Mexicains de Santos Laguna, l’hiver dernier, à domicile devant 55 000 spectateurs. Dont une majorité de Mexicains, ok. Car c’est vrai que globalement les vrais de vrais Québécois ont du mal à prendre le soccer au sérieux.

Leur truc à eux, c’est le hockey. Une vraie religion. Avec le Centre Bell – une arène de 22 000 places – pour église et les Canadiens – 24 coupes Stanley, la dernière en 93, en solidarité avec l’OM sûrement – pour apôtres. Le hockey, c’est costaud, ça chicane, il y a toujours des buts, du spectacle, zéro match nul. Pas sûr que le soccer corresponde à ce qu’ils recherchent quand ils vont voir du sport… Reste que Montréal est une ville d’expatriés, où les nombreux immigrés hispaniques, européens, africains, prennent l’habitude de se retrouver chaque fin de semaine dans les nombreux parcs de la ville pour taper dans la balle, en souvenir du pays. Le soccer est partout.
Et puis n’importe comment Thiriez ne se mouille pas trop à exiler son Trophée ; pas grand monde en France – hormis les supporters des clubs intéressés, mais ça, ça fait un bout de temps qu’il s’en fout, le Frédo – ne s’intéresse à cette sorte d’intermédiaire entre les matchs amicaux de préparation et le championnat en tant que tel. Un match de gala, comme on dit. Encore que, un match de gala entre les Girondins de Bordeaux et l’En Avant Guingamp, ça ne sonne pas vraiment sexy. La LFP a dû se dire, c’est l’été, la plage, les pages transferts, c’est le moment de procéder à une expérience. Preuve de l’intérêt grandissant de la France du football pour la partie, elle sera retransmise sur la TNT par Direct 8, avec Noël Tosi au slam.

Et au Québec alors, l’hameçon lancé par Moustache prend-il ? Car c’est finalement là que réside le seul intérêt de la rencontre. Eh bien finalement, c’est plutôt pas mal ( « pas pire » , en Québécois) si l’on se fie à la billetterie, qui annonce 23 000 places déjà vendues à une dizaine de jours du coup d’envoi. Mention assez bien pour l’instant, si on regarde l’historique du Trophée et son record d’affluence fixé à 30 000 et des brouettes en 2007. En plus c’était Lyon – PSG à Gerland, donc pas comparable.

La LFP avait estimé en juin que le pari serait vraiment réussi avec 30 000 spectateurs dans le stade. L’objectif est donc en passe d’être atteint, même si une belle chambrée n’empêchera sûrement pas d’avoir droit à une rencontre disputée dans une ambiance bizarre. Le Stade Olympique, où se déroule l’événement, dispose logiquement de 55 000 places en configuration soccer, d’une large piste d’athlétisme, d’une pelouse synthétique et d’une esthétique franchement laide, à part pour les amoureux du béton. On sera donc loin du charme bucolique de ces rencontres de début de saison se déroulant il n’y a pas encore si longtemps à Cannes, Amiens, Tours ou Béziers. Le football 2.0 de Thiriez ne laisse plus de place au champêtre et se contrefout des supporters et de ce déplacement casse-tête, l’heure est à l’exportation et à la vente des droits télé. A la conquête du nouveau monde.

Olise, Mbappé, Konaté, mais aussi Théophile-Catherine : les Français sur tous les fronts

Par

À lire aussi
Articles en tendances
31
Revivez la victoire du PSG contre Brest  (3-1)
  • Ligue 1
  • J4
  • PSG-Brest
Revivez la victoire du PSG contre Brest (3-1)

Revivez la victoire du PSG contre Brest (3-1)

Revivez la victoire du PSG contre Brest (3-1)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

20
Revivez Sporting CP-Lille  (2-0)
Revivez Sporting CP-Lille (2-0)

Revivez Sporting CP-Lille (2-0)

Revivez Sporting CP-Lille (2-0)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine