- Bonne année 2015
Que va-t-il se passer en 2015 ?
Parce que chaque nouvelle année offre son lot de surprises, parce qu'à chaque fois rien ne se passe comme prévu, imaginons dans les grandes lignes ce que nous offrira l'année 2015 de football.
Janvier-Février // Lens anime le mercato
1er janvier 2015, Hafiz Mammadov, le Jack Kachkar de l’Artois, n’a pas remboursé les 2,5 millions avancés par la société d’Anar Mammadov, sans lien de parenté. Fils du ministre des Transports azéri et homme d’affaires puissant, Mammadov, comprenez Anar, reprend les parts de Mammadov, comprenez Hafiz. « Une affaire d’Azéris » se contente de dire Martel à La Voix du Nord. S’ensuit un retournement de situation comme rarement le football en a offert : les membres de la DNCG mangent dans la main du président lensois, qui se veut modeste, « nous ne ferons que des retouches au mercato, selon les demandes d’Antoine, au maximum une recrue par ligne pour compléter notre bel effectif » . Au 2 février, le club artésien s’est fait prêter Iker Casillas, en rupture de banc au Real, et a débauché Mamadou Sakho, délaissé par Rodgers à Liverpool, Xavi Hernández, qui résilie son contrat au Barça « pour rejoindre un projet magnifique » , et enfin Adnan Januzaj, arraché à Manchester United contre un chèque de 45 millions d’euros. Pendant ce temps, le PSG bénéficie d’un ajustement du fair-play financier et recrute le Caennais Mathieu Duhamel, car « Zlatan n’est pas éternel » , dixit Nasser El-Khelaifi. Tout fout le camp.
Mars // Les Blues auraient mieux fait d’aller à Montmartre
11 mars à Stamford Bridge. Après avoir remporté l’aller au Parc des Princes 2-0, José Mourinho se permet de chambrer : « Le PSG en huitièmes, c’est idéal, entre la proximité géographique et le niveau de l’entraîneur adverse… » Sauf que le Président a décidé de se rebeller : à Londres, il joue son va-tout avec un duo Cavani-Zlatan devant, Lucas à droite et Bahebeck à gauche, soutenu par un milieu très technique : Rabiot, Verratti, Cabaye, Matuidi placé en latéral gauche ultra-offensif. Le PSG s’impose 4-1, avec notamment une Madjer de Duhamel sur le dernier but. À la fin de la rencontre, Laurent Blanc se contente d’aller offrir une touillette usagée au Mou. Et d’ajouter : « Ça, c’est un meilleur souvenir qu’une petite Tour Eiffel en toc, tocard » .
Avril // Le Bayern déjà champion
7-0 sur la pelouse de Wolfsburg le 30 janvier, 5-0 à la maison contre Schalke le 3 février, le Bayern Munich de Pep Guardiola commence 2015 comme il a terminé 2014 : en rouleau compresseur. Le 21 mars, les Bavarois s’assurent un nouveau titre de champion en terrassant l’autre Borussia, celui avec un nom imprononçable. Malgré la victoire 6-1 et le titre de champion dans la poche, une vidéo de l’entraîneur catalan giflant Manuel Neuer, coupable de ne pas avoir su arrêter le penalty du 5-1, circule sur le net. Deux semaines plus tard, bien que n’ayant plus rien à jouer, le Bayern s’impose 4-1 au Signal Iduna Park et renvoie le Borussia Dortmund dans la zone rouge. 2015, rien ne bouge.
Mai // Lyon et Marseille sur le toit de la Ligue 1
Dernière journée de Ligue 1 complètement folle. Avant la rencontre, Paris est en tête avec 78 points, Lyon et Marseille suivent avec 77, et Monaco 76. Le PSG se dirige tout droit vers son troisième titre de champion d’affilée, mais à la dernière minute, un retourné acrobatique de Gaëtan Charbonnier permet à Reims de décrocher le point du match nul au Parc des Princes. Pour Paris, c’est le drame. Car dans le même temps, tous ses poursuivants ont gagné : Lyon gagne 4-2 à Rennes avec un triplé de Lacazette, ses 38e, 39e et 40e buts de la saison, Marseille s’impose 2-1 contre Bastia, et Monaco gagne 1-0 à Lorient grâce à un but de Hulk, arrivé en prêt le dernier jour du mercato. Conséquences : Lyon et Marseille terminent en tête, mais c’est Lyon qui est sacré champion à la différence de buts particulière (1-0 à Gerland, 1-1 au Vélodrome). Le PSG et Monaco terminent aussi à égalité, et ce sont bien les Monégasques qui décrochent la troisième place au goal average particulier (1-1 au Parc en octobre, 2-1 à Louis-II au retour en février). Pour se qualifier pour la prochaine C1, les Parisiens n’ont donc plus le choix : il leur faut remporter la Ligue des champions. Le destin de Laurent Blanc ne tient plus qu’à un fil.
Juin // le PSG meurt aux portes du Paradis
L’histoire commencée à Stamford Bridge était belle, Nasser commençait à en être tout excité : le Real Madrid de Cristiano Ronaldo et Benzema en quarts, le Barça de Messi et Neymar en demies. Au comble de sa popularité, Laurent Blanc signe un même nouveau contrat de quatre ans après la victoire 4-3 au Camp Nou. Mais contre le Borussia Dortmund, enfin en position de favori, Laurent Blanc retombe dans ses travers : défense à cinq avec Marquinhos, Thiago Silva et David Luiz au centre, Camara en latéral droit cantonné aux tâches défensives. Paris prend une gifle 3-0, avec un troisième but de Lars Ricken, 39 ans, entré en cours de jeu. Malgré le nouveau contrat, Laurent Blanc est démis de ses fonctions dans la foulée. Idem pour Jürgen Klopp qui s’en va sur un incroyable doublé : Ligue des champions-Relégation en D2. La Supercoupe d’Europe opposera donc un pensionnaire de D2 allemande à l’En Avant Guingamp. N’importe quoi.
Juillet-août // Nouveau boss à Paris
Antonio Conte ayant refusé de quitter la sélection italienne, le PSG est en quête d’un successeur à Laurent Blanc. Avec le fair-play financier, dont le relâchement ne permet au PSG que de recruter Jérémy Pied pour venir concurrencer Lucas Moura, le club de la capitale peine à séduire un technicien de renom. Après les refus successifs de Villas-Boas, Jupp Heynckes et Jean Fernandez, c’est finalement Raymond Domenech qui débarque, recommandé par le président de l’AC Boulogne-Billancourt. Pendant ce temps, Gervais Martel se veut raisonnable pour le mercato : « Nous ne prendrons qu’un buteur pour venir étoffer un super effectif, avec de super mecs » . Signent Falcao et Huntelaar dans la même semaine. À Paris, l’heure est à la méthode Coué : « Nos ambitions sont intactes, les arrivées de Raymond et Jérémy entrent dans nos ambitions de redonner une identité française au PSG et de faire une grande campagne en Ligue Europa. » … Dream Bigger, merci Michel.
Novembre // Ribéry veut revenir en Bleu
Plus du tout indiscutable à Munich depuis l’arrivée de Marco Reus, Franck Ribéry aime de nouveau la France : « Je veux revenir » clame t-il dans une interview fleuve pour France Football. Sauf que Didier Deschamps fait désormais la sourde oreille : Antoine Griezmann s’est imposé sur le côté gauche, et Yoann Gourcuff, auteur d’un doublé et d’une passe décisive à Wembley contre l’Angleterre (3-0) juste avant de se claquer l’adducteur droit, est incontournable. Deschamps : « Bien sûr, Yoann est fragile physiquement et n’entre pas dans mon dispositif tactique, mais 15 minutes de Gourcuff par mois, aucun entraîneur ne peut dire non. Même blessé, je l’emmène à l’Euro. » Taulier de Manchester City – où il a pris la place de Samir Nasri quand il n’est pas blessé – Gourcuff, si discret ces quatre dernières années, se fend d’un message de soutien à son ancien rival sur Twitter : « Coucou Franckie, chaud pour ta gueule en ce moment ma couille, bisou » . Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas.
Par Nicolas Jucha