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Que va faire le PSG en 2015/2016 ?
Si, il y a trois ans, le Qatar voulait imprimer totalement sa marque sur Paris, et changer son club, ils sont en train de réussir leur coup. Pour preuve, le Paris Saint-Germain est l'objet de presque toutes les discussions en France et en Europe. Mais il reste aux dirigeants les plus riches du monde du chemin à parcourir pour réaliser totalement leur projet initial. Florilège de ce que pourrait bien faire le PSG la saison prochaine.
Imposer un tifo à l’effigie de Nasser après chaque victoire
Depuis plus de trois saisons et diverses mesures prises par Robin Leproux et les Qataris, le Parc des princes, qui a fait peur aux adversaires pendant quarante-trois années auparavant, a bien changé. Augmentation du prix des sièges, dissolution des associations de supporters, interdiction de fumer ou de prononcer un discours anti-direction, tout cela a fait que l’antre parisien est maintenant totalement aux ordres de Nasser. Mais cela ne lui suffit pas. Non, car il aime constater à outrance son pouvoir sur autrui. Du coup, après avoir recruté Paul Pogba et Ángel Di María au mercato estival pour ravir les nouveaux fans du PSG, le prince se retrouve en quête de reconnaissance. Et veut être remercié. En masse. Deux semaines plus tard, un immense tifo est cousu main par les petites mains du club et imposé dans les tribunes après chaque victoire de la team francilienne. La politesse, c’est la moindre des choses, après tout.
Délocaliser le Parc des princes
À l’instar de Disneyland ou de Nike, les dirigeants persiques veulent se faire reconnaître partout dans le monde à travers le logo du Paris Saint-Germain. Quelque chose qui peut leur être utile pour poser leur empreinte sur la planète entière. Alors, oui, les produits dérivés et les affiches publicitaires, ou les diffusions de spots avec les tronches des joueurs de la capitale, c’est bien, mais ce n’est pas assez. Non, il faut rêver encore plus grand et prendre une mesure que la terre tout entière verra. Et alors qu’il survole le Parc des princes par une belle journée de juillet, l’idée naît, d’un coup d’un seul, de la bouche de l’émir Al Thani, propriétaire heureux : déplacer le stade, soulever cette carcasse pour la mettre à un endroit plus stratégique que la porte de Saint-Cloud. Comme à coté de la tour Eiffel par exemple. Cinq jours plus tard, en accord avec la mairie de Paris, pas moins de 45 Boeing 747 – comme l’âge du club – enlèvent l’immense arène de ciment pour la poser quelques kilomètres plus loin, à 45 mètres – comme l’âge du club – du monument parisien de 300 mètres de haut. Mais en 2016, pour les 46 ans du club, il faudra recommencer, c’est ça ?
Recruter Cristiano Ronaldo
« Signer Cristiano Ronaldo ou Messi ? C’est réaliste, tout est possible dans notre club. Chaque année, notre ambition est de gagner la Ligue des champions. Nous faisons déjà partie du top 8 depuis trois ans, c’est bon signe. » Voilà ce que déclarait Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain, pour la BBC il y a quelques jours seulement. Oui, car pour rêver plus grand, le prince n’a pas le choix, il doit acheter plus cher. Et alors qu’il se trouve en loges à l’occasion de la finale de Roland Garros, l’Iphone 6 – coque PSG – de Sa Majesté sonne. À l’autre bout du fil, c’est Carlo Ancelotti. Dégoûté de s’être fait jeter comme un malpropre du Real, l’homme de 55 ans a réussi à convaincre CR7 de signer dans le club de la capitale. Juste pour jouer un sale tour à Florentino Pérez. Tonton Nasser, tout content, quitte aussitôt le court Philippe-Chatrier et dégaine son chéquier une fois posé dans son bureau. Et alors qu’il prépare les 125 patates à lâcher pour Terminator, il reçoit un texto de Jorge Mendes : « Ce sera pour cet hiver » . Calma calma. Le fair-play financier ? Quel fair-play financier ?
Doubler le prix des places
Depuis qu’ils ont posé leurs valises à Paris en 2012-2013, les Qataris se sont fixé deux objectifs : gagner des titres et des sous. Beaucoup de sous. Pour payer Zlatan et compères d’une part, et pour se faire plaisir, aussi. Du coup, diverses mesures ont été prises, comme la vente de produits dérivés tels que chips ou parfum, transformant le Paris Saint-Germain en une véritable marque commerciale. Mais pour faire tomber les billets en masse, rien de tel que d’augmenter les prix des places dans le stade de la Ville Lumière. En trois ans, ceux-ci ont augmenté de manière exponentielle pour faire de l’antre parisienne la plus chère du pays. Rien d’effrayant pour les spectateurs qui remplissent les tribunes à chaque rencontre. Mais c’est bien connu, l’appât du gain est un vice auquel il est difficile de résister. Alors, les dirigeants décident de surfer sur la vague de leur succès pour annoncer une nouvelle augmentation du prix des billets à partir du lancement de la saison 2015-2016. De 20%. Sauf que deux semaines plus tard, Cristiano Ronaldo signe au PSG pour un transfert en hiver et un salaire de 25 millions d’euros annuel. Ni une ni deux, la nouvelle tombe dans un communiqué. Ce ne sera plus 20, mais bien 100% d’augmentation. En même temps, il faut pouvoir l’assumer, le loyer à côté de la Tour Eiffel.
Virer Laurent Blanc après une élimination en quarts de finale de Ligue des champions
Si tonton Nasser et ses potes ont pris la suite de Robin Leproux au PSG il y a trois ans, c’était aussi pour redorer son palmarès. Et dès qu’ils débarquent, ils sont sûrs de pouvoir y arriver rapidement : « J’espère que d’ici cinq ans, nous aurons une équipe compétitive en Coupe d’Europe capable de gagner la Ligue des champions » , assure-t-il à la chaîne italienne Sky Sport 24 en octobre 2012. Aujourd’hui, il reste donc deux années à l’équipe la plus riche de France pour remplir le contrat. Oui, car à l’aube de la saison 2015-2016, l’équipe rouge et bleu reste sur trois éliminations en quarts de finale de la compétition. Le temps presse donc, et pour ramener la coupe aux grandes oreilles à la maison, ses patrons sont prêts à tout. Et notamment à virer un coach dans l’incapacité de satisfaire leur plus grand désir. Alors, quand au mois d’avril 2016, Laurent Blanc se fait éliminer, une fois de plus en quarts, face à une Juventus opportuniste, Nasser est colère en conférence de presse et bazarde le Président. Deux mois plus tard, José Mourinho, en galère à Chelsea, s’engage avec Paris et balance : « Je respecte le foot français, mais je ne l’aime pas. » Il faut savoir faire des sacrifices.
Par Maxime « Saumon » Nadjarian